Publié le 31 Mar 2016 - 01:43
KOLDA - VIOL COLLECTIF SUR UNE FILLE DE 18 ANS

7 collégiens et lycéens de Saré Yoba Diéga emprisonnés 

 

Sept élèves du village de Saré Yoba Diéga ont été arrêtés, le jeudi 25 mars dernier par les militaires, puis déférés, ce mardi 29 mars, au parquet de Kolda, avant d’atterrir dans les locaux de la prison. 

 

Dans le Fouladou et le Pakao, le viol phénomène prend une ampleur inquiétante. Ce qui s’est passé à Saré Yoba Diéga, région de Kolda, en est une parfaite illustration. Déjà à Bhogal dans la région de Sédhiou, le vendredi 11 mars dernier, 6 personnes ont été arrêtées par la gendarmerie de Bounkiling et placées sous mandat de dépôt pour le viol suivi du meurtre de deux fillettes de 13 à 14 ans. Oumou Diao et Aminata Ba ont subi une mort atroce. Elles ont été mutilées et leurs yeux crevés. Ce qui s’est passé au village de Saré Yoba Diéga, localité située à 28 kilomètres de Kolda est du même acabit, même si là, il n’y a pas eu de mort d’homme.

Les faits se sont passés, le jeudi 24 mars dernier. Vers 8 heures, la victime H. Seydi raconte qu’elle a quitté Dandou Sara, son village natal, pour se rendre au village de Saré Yoba Diéga où se tient un marché hebdomadaire. Elle y a fait des achats. Dans l’après-midi, vers 17 heures, elle est allée raccompagner une de ses parentes venue aussi s’approvisionner au « Loumo » de Saré Yoba Diéga. Sur son chemin du retour au marché, la célibataire et mère d’un enfant a été prise d’une envie d’uriner. Elle soutient s’être introduite dans la brousse pour satisfaire son besoin. Au moment de rejoindre le sentier principal, elle a été interceptée par un groupe de jeunes garçons qui l’ont conduite de force sous l’ombre d’un arbre.

Là, à l’abri des regards, elle a été bâillonnée avec le foulard qu’elle portait sur la tête. Ensuite, les sept élèves ont commencé à se relayer sur elle. Malheureusement pour eux, ils ont été aperçus par le conducteur d’un véhicule qui est allé informer Amadou Baldé, un parent de la victime. Ce dernier s’est précipité sur les lieux. L’ayant entendu venir, les potaches ont pris la poudre d’escampette. Après une longue course-poursuite, Amadou Baldé a finalement réussi à mettre la main sur l’un des « violeurs ». Conduit au camp militaire de Saré Yoba Diéga, puis soumis à un feu roulant de questions, J. Kény a dénoncé les autres éléments de la bande. Le même jour, ils ont été interpelés, puis conduits à la brigade de gendarmerie de Kolda. Pendant ce temps, la victime a été admise à l’infirmerie du poste militaire et mise sous perfusion intraveineuse.

Entendus sur les faits, 5 mis en cause ont reconnu avoir entretenu des rapports sexuels avec la jeune fille. Lors de leur interrogatoire, ils ont déclaré qu’ils se rendaient au fleuve pour se baigner, lorsqu’un petit garçon est venu leur souffler que deux apprentis-chauffeurs étaient en train d’entretenir des rapports sexuels avec une filles dans les toilettes de la mosquée du village. « Lorsque nous sommes arrivés sur les lieux, les deux apprentis-chauffeurs ont pris la fuite. Nous avons pris la fille pour la conduire chez l’imam du village. En cours de route, elle nous a proposé d’entretenir des rapports sexuels avec elle, pour étouffer l’affaire. Nous l’avons conduite loin des regards indiscrets », ont-ils indiqué.

Par contre, S. D et K. B ont nié. Le premier nommé a avancé que « son pénis n’était pas en érection et il n’a pas pu pénétrer la fille ». Tandis que le second a soutenu qu’il sur les lieux en même temps que l’individu qui a fait fuir ses camarades. Il s’est enfui en même temps qu’eux sans en connaitre la raison. Hier, tous les 7 élèves en classes de troisième, de quatrième et de seconde au Lycée de Saré Yoba Diéga et âgés, entre 16 à 19 ans, ont été déférés au parquet de Kolda. Après leur face à face avec les autorités judiciaires, ils ont été conduits à la Maison d’Arrêt et de Correction (MAC) de Kolda où ils attendent d’être fixés sur leur sort dans les jours à venir.

EMMANUEL BOUBA YANGA (KOLDA)

 

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