Publié le 27 May 2024 - 22:23

La liberté d’expression est fondamentale pour une démocratie ouverte, apaisée et dynamique

 

En effet, Il est important pour les citoyens de pouvoir critiquer ouvertement les dirigeants politiques, d’émettre des avis sur la conduite des affaires de l’Etat et sur les personnes qui les gouvernent.

C’est pourquoi, l’institution de l’offense au chef de l’État représente, à mon sens, une menace pour la liberté d’expression en raison de son effet dissuasif sur les voix dissidentes.

Or, il est essentiel que les citoyens aient le droit de s’exprimer librement, de critiquer les politiques et les actions de leurs gouvernements sans craindre de représailles judiciaires d’un ministère public souvent à l’affût.

Dans une démocratie véritable, les différentes voix de la société, les bonnes comme les moins bonnes, doivent être entendues, et cela inclut les voix qui expriment des critiques fortes, par endroit désobligeantes voire maladroites envers les autorités politiques.

Sous cette perspective, Il est crucial que les lois concernant l’offense au chef de l’État, par une curieuse et récente interprétation au premier ministre (qui a des attributs propres distincts de ceux du président de la République) soient revues objectivement à l’aune de notre démocratie majeure et mises en conformité avec notre Constitution et les normes internationales en matière de liberté d’expression.

Protéger la liberté d’expression c’est protéger la démocratie et la maintenir vivace dans une société, où le débat, la critique et la diversité d’opinions doivent être encouragés et respectés.

Je soutiens, sans réserve, l’initiative de dépénaliser le délit d’offense qui est une infraction rétrograde, périmée, inadaptée à l’air du temps, à notre démocratie.

Il est évident que l’abrogation du délit d’offense ne doit pas être une licence à l’injure, a l’incitation à la haine et à la diffamation.

Comme toute liberté celle de l’expression aussi essentielle qu’elle soit doit être exercée avec responsabilité. En cas de dérapage fautif, le droit applicable entre citoyens devrait tout bonnement s’exercer, librement et dans le respect de la légalité (l’égalité des armes).

Une telle abrogation libérerait pour beaucoup Notre Justice des soubresauts politiques souvent préjudiciables à son image de dernier rempart de l’ordre public.

Par Me El Hadj Omar YOUM

Section: 
Notre souveraineté à l’épreuve de la dette
LIVRE - PAR TOUS LES MOYENS : Dix voix féminines sur le monde
La politique de l'oubli et la défiguration urbaine : Une analyse historique des blessures de Dakar
Attention, nous sommes sur une pente glissante
Piratage massif des Impôts et Domaines : Le pire arrivera si l’État ne fait rien
SOCIOTIQUE : " L'impact de l'IA sur le marché du travail
Dettes cachées : L’impossible transparence ? Le cas du Sénégal et les leçons de l’histoire
Le téléphone portable à l’école : Entre ouverture au monde numérique et vigilance éducative
La vallée du fleuve Sénégal : Entre espoirs et fragilités
PROJET DE CODE DES INVESTISSEMENTS : ANALYSE SOUS L’ANGLE DE LA SOUVERAINETÉ  ET DE LA RATIONALITÉ ÉCONOMIQUE
Impératif de mémoire
De Saint-Louis à Diamniadio : L’héritage d’Amadou Mahtar Mbow pour un savoir partagé
Lettre Ouverte adressée au Procureur Général près du Tribunal de grande instance de Tivaouane
Vivre pour la raconter : A la mémoire de mon BFEM, à la mort en face, à mon petit frère
Analyse Économique Comparative : Le Sénégal face à la Guinée, un dépassement temporaire ?
La ligne radicale du Premier ministre Ousmane Sonko l'emporte sur la ligne modérée du Président Diomaye Faye
LE JOOLA, 23 ANS APRÈS : Un appel à la justice et à la dignité pour les familles des victimes
Sénégal : Quand l’urgence devient méthode
POUR PRÉPARER LA RUPTURE AVEC LE NÉOCOLONIALISME : PASTEF DOIT REDEVENIR L’ORGANISATEUR COLLECTIF DU PEUPLE!
Abdou Diouf, la RTS et la mémoire nationale : Encore une occasion manquée