Publié le 15 Jul 2020 - 16:28
LE GENERAL DE DIVISION JEAN B. TINE À SES HOMMES

‘’La fin de l’état d’urgence ne signifie pas celle de la lutte contre la pandémie’’

 

Après trois mois de couvre-feu, le haut-commandant de la Gendarmerie nationale, Directeur de la Justice militaire s’est adressé à ses troupes. Le général de division Jean-Baptiste Tine les a remobilisées et engagées dans la nouvelle page du combat contre la maladie qui s’ouvre.

 

La tradition militaire veut qu’à la sortie de chaque grand événement de dimension nationale (NDLR : il s’agit de l’état d’urgence, cette fois-ci) il y ait une rencontre entre le haut-commandant de la Gendarmerie nationale, Directeur de la Justice militaire et ses troupes. Cette pratique, selon nos informations, entre dans la volonté d’encourager les hommes en bleu dans leur engagement à servir et de leur définir un nouveau cap. Le général de division Jean B. Tine n’a pas dérogé, vendredi dernier, à cette règle très chère à la grande maréchaussée.

Lors de cette rencontre, le patron de la gendarmerie a laissé entendre que l’état d’urgence a soumis la gendarmerie à un engagement opérationnel de haute intensité, pendant plus de trois mois, durant lesquels elle a vigoureusement soutenu les plans de lutte définis par les autorités gouvernementales. Cette forte période d’engagement, a-t-il poursuivi, a donné davantage de sens à l’intensification de l’activité opérationnelle à laquelle il appelait ses hommes, lors de sa prise de fonction.

Ainsi, il a félicité et encouragé ses troupes, confient nos interlocuteurs, pour la conduite de la lutte contre la Covid-19 dans d’excellentes conditions qui a contribué à limiter la contamination et pour les résultats satisfaisants dans la lutte contre l’insécurité sous toutes ses formes. ‘’Toutefois, la fin de l’état d’urgence ne signifie pas celle de la lutte contre la pandémie. C’est une nouvelle page du combat contre la maladie qui s’ouvre. Elle consiste, désormais, à veiller à l’application des mesures barrières avec tact et pédagogie, tout en sauvegardant notre potentiel. Parallèlement, le retour de la liberté de la circulation nécessite un engagement résolu pour le maintien de la dynamique de l’occupation permanente du terrain par les unités qui nous a valu des résultats perceptibles aux impacts positifs sur le sentiment de sécurité’’, a-t-il ajouté à ses hommes.

Concilier lutte contre la Covid-19 et lutte contre l’insécurité et le banditisme

Dans la nouvelle phase de lutte contre la pandémie, il s’agit, aux yeux du général Tine, essentiellement de concilier, avec les nouvelles contraintes et sociologiques, les défis de lutte contre les vols à main armée, l’insécurité routière, le trafic de drogue et la coupe illicite de bois, mais également la lutte contre la menace terroriste dans les villes et les frontières. ‘’Cette lutte doit être menée par des actions planifiées accordant une place privilégiée au renseignement et à l’anticipation opérationnelle. Elle doit également être menée en parfaite symbiose avec les forces de défense et de sécurité et les autorités administratives, dans un esprit franc et solidaire. Une collaboration avec les élus locaux et les populations permettra de connaitre leurs attentes et de coproduire une sécurité de proximité avec leur contribution active’’, poursuit le directeur de la Justice militaire.

Dans cette posture, selon le général Tine, la gendarmerie doit empreindre son action quotidienne des valeurs éthiques et déontologiques fortes et au sens du service public qui lui sont reconnus. Aujourd’hui, conclut-il, plus que jamais, le service de la gendarmerie doit être marqué par une forte visibilité dans son action préventive et une nette transparence dans son action répressive. Ceux deux critères, soutient-il, contribueront à rehausser sa cote de confiance auprès de la population et à renforcer sa collaboration constructive avec la partie saine de la population.  

CHEIKH THIAM

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