Publié le 3 Jan 2013 - 12:39
LE KHALIFE DES MOURIDES SERMONNE LA CLASSE POLITIQUE

Le PDS se soumet sous conditions

 

Arrêtez le bavardage et mettez-vous au travail ! En termes crus, c’est ce que le khalife général des mourides a dit hier à l’endroit de la classe politique. Une déclaration qui fait suite aux graves divergences développées entre le pouvoir et l'opposition parlementaire depuis la mise en branle des audits et de la traque des biens mal acquis.

 

Pour sa part, le Parti démocratique Sénégalais (PDS) s’est dit prêt à enterrer la hache de guerre si le régime arrête les ‘’agressions’’. De l’avis du président du groupe parlementaire libéral, Modou Diagne Fada, le Pds ne fait que ‘’répliquer par rapport aux agressions du régime en place’’. Partageant la bonne volonté de ses leaders d’appliquer l’injonction du Cheikh Sidi Moctar Mbacké, l'ancien ministre de l'Environnement ajoute : ‘’Le khalife a appelé à la retenue en nous demandant d’arrêter de nous chamailler et de nous consacrer au travail et nous, du PDS, nous le lui acceptons.’’ Poursuivant son propos, Fada précise cependant : ‘’Si les agressions du régime auxquelles nous répliquons cessent, il n’y aura pas de problème.’’

 

Il y a matière à méditer sur les propos du Khalife qui demande aux politiques de cesser les ‘’menaces et de vouloir faire régner la peur’’, déclare la députée Aïda Mbodj au sortir de la cérémonie officielle du Magal de Touba. Elle estime tout de même qu’il revient au chef de l’Etat Macky Sall la décision finale de pacifier un climat politique tendu.

 

Magal, jour férié et fête nationale

 

Interpellée sur la décision de l’Etat sénégalais d’introduire un projet de loi faisant du Magal un jour férié et mieux, une fête nationale, elle souligne que le PDS votera en premier cette loi car c'est une idée émise par Abdoulaye Wade. Sourire aux lèvres, Modou Diagne Fada regrette que le PDS ne puisse, lui-même, proposer ce projet de loi tant il y tenait. ‘’Mais la majorité ne permettra jamais à l’opposition de voter un projet de loi pareil par peur de se faire voler la vedette’’, ajoute Fada, un brin moqueur.

 

Plus critique, Aïda Mbodj souligne que Macky Sall devait poser un acte fort en décrétant le mercredi d’hier jour férié pour montrer sa bonne volonté. D’autant que le jour du Magal a coïncidé cette année avec le 1er janvier qui est toujours férié, pique la députée libérale.

 

 

Amadou NDIAYE (Envoyé spécial)

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