Publié le 22 Jun 2021 - 01:48
LICENCIEMENT ABUSIF À DAKARNAVE

La grosse polémique

 

Sept personnes ont été licenciées à la société Dakarnave. Les syndicalistes en appellent à l’arbitrage du chef de l’Etat. La direction parle ‘’d’actes de vandalisme‘’, pour expliquer sa décision.

 

Au mois de janvier dernier, le Syndicat autonome des travailleurs de chantiers navals (Satnav) a tenu son Congrès de renouvellement. A l’unanimité, les travailleurs ont élu Pascal Dieng Secrétaire général.

Depuis lors, dénoncent les syndicalistes, la direction de Dakarnave prend des décisions partisanes dans les affaires internes aux travailleurs et leur organisation. Pire, elle a licencié, sans justification, 8 personnes. Hier, le SG de l’Union démocratique des travailleurs du Sénégal (UDTS), la centrale syndicale où est affilé le Satnav, a fait face à la presse.

Abdoul Aziz Sy a soutenu que la direction s’oppose à toute forme de rencontre avec les travailleurs. Qu’elle va jusqu’à faire intervenir les forces de l'ordre pour empêcher et intimider d’honnêtes travailleurs qui ne cherchent qu'à défendre leurs droits dans le respect des lois.

Au même moment, poursuit M. Sy, elle autorise l'assemblée générale a une partie des employés constituant la dissidence qui lui est favorable. ‘’Ceci n’est qu'une stratégie de diversion installée, dit-il, afin de masquer l'essentiel pour les travailleurs et pour la direction de la SIRN, détentrice du patrimoine. Cependant, il est heureux de constater que la situation à Dakarnave intéresse la plus haute autorité de l’Etat, à savoir le président de la République. L'UDTS, en tant que centrale d'affiliation du Satnav, dans la recherche de solutions aux différents problèmes, en toute responsabilité, a adressé une demande d'audience à la direction de Dakarnave. Cette demande est restée sans suite. Mais nous ne désarmons pas ; nous continuons, avec tous les moyens légaux, à assister la direction du Satnav dans la lutte pour la défense des intérêts des travailleurs et des outils du travail’’.

Néanmoins, face à cette situation, l'UDTS et le Satnav exigent l'intégration des travailleurs licenciés arbitrairement, l’organisation des élections de délégués du personnel avec le Satnav dirigé par le camarade Pascal Gomis, la neutralité de la direction vis-à-vis des organisations syndicales, le respect du droit syndical et de la négociation collective, le retour au dialogue pour le règlement définitif de la situation de conflit qui a trop duré. Enfin, l'UDTS et le Satnav appellent I’Etat du Sénégal à revoir le contrat de concession, en mettant les travailleurs au centre des discussions.

La réponse de la direction de Dakarnave

En réponse aux syndicalistes, la direction de Dakarnave a aussi sorti un communiqué. Elle dit n’avoir jamais soutenu une liste syndicale particulière, étant donné qu’il n’existe qu’un seul syndicat légalement constitué, en l’occurrence Satnav affilié à l’Unsas. Elle dénonce : ‘’Un groupe de travailleurs, qui se réclament appartenir à un syndicat, sans pouvoir apporter la preuve de leur légitimité, se sont dressés contre elle, pour empêcher la tenue des élections, à travers des actes de destruction des affichages d’information destinés aux travailleurs dans les emplacements réservés, conformément à la Convention collective interprofessionnelle.’’

‘’Ce groupe de travailleurs, poursuit la direction, a fait irruption dans le bureau de vote pour empêcher illégalement le déroulement du scrutin, en procédant à des actes de vandalisme par des saccages et destructions du matériel de vote. Ainsi, la Direction générale de Dakarnave en a tiré toutes les conséquences de droit et a procédé au licenciement des travailleurs qui ne respectent ni le règlement intérieur de l’entreprise ni le Code du travail, empêchant illégalement leurs collègues travailleurs de choisir démocratiquement leurs représentants au sein de l’entreprise’’.

Elle précise qu’elle a toujours privilégié un dialogue social constructif avec l’ensemble des acteurs de l’entreprise, y compris les organisations syndicales légalement constituées dans le respect de la législation sénégalaise.  

CHEIKH THIAM

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