Publié le 16 Mar 2023 - 07:56
LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

La problématique de la captation des financements

 

Le changement climatique est devenu l’un des problèmes majeurs des États africains qui en subissent les affres quotidiennement. Pour résoudre les problématiques inhérentes à cette question, il faut des moyens financiers pour des projets structurants visant à limiter les conséquences des changements climatiques. Les pays africains se plaignent des difficultés d’accès aux financements.

 

Les pays africains sont quasi tous victimes du changement climatique. Pour assurer leur résilience face à ce bouleversement, les pays en développement ont besoin de fonds pour financer leurs projets. Les collectivités territoriales sont les plus touchées par ce fléau. Elles éprouvent d’énormes difficultés à trouver des moyens financiers nécessaires pour la mise en œuvre des projets de protection de l’environnement et de lutte contre les changements climatiques.

Le président de l’Association des maires du Sénégal, qui se prononçait hier, lors d’un atelier régional de renforcement des capacités sur le développement de projets, dans le cadre du fonds SNCF, fait remarquer que ‘’les modalités d’accès à ces financements sont très difficiles et ne sont pas souvent à la portée des collectivités’’.

Omar Bâ d’ajouter : ‘’C’est pourquoi cette initiative est importante. Elle met en présence les responsables de l’État, les partenaires financiers, les collectivités territoriales pour qu’on puisse échanger sur les voies et moyens qui permettraient aux collectivités territoriales de pouvoir accéder aux financements et de construire leurs projets de résilience et de souveraineté alimentaire. Nous sommes là pour faire entendre la voix des collectivités territoriales et définir les modalités que nous proposons et qui seraient plus simplifiées pour nous permettre de construire des solutions de résilience et de souveraineté alimentaire.’’

Se fondant sur l’exemple sénégalais, il souligne que les conséquences des changements climatiques se lisent essentiellement au niveau des territoires. ‘’C’est pour cette raison que les initiatives contre les changements climatiques et pour le développement durable doivent se construire à partir de ces territoires. Si nous avons des territoires résilients, nous aurons un Sénégal résilient. Et pour construire ces solutions de résilience, nous avons besoin de moyens en dehors de nos budgets traditionnels’’, fait-il remarquer.

À propos de financements, le représentant du ministre de l’Environnement à cette rencontre a renseigné que les fonds existent et sont de plusieurs natures. Il cite : le Fonds vert climat, le Fonds pour l’environnement mondial, le Fonds d’adaptation, ainsi que plusieurs autres fonds. ‘’Mais, poursuit-il, les pays en développement, et plus particulièrement les pays africains, se plaignent toujours des difficultés d’accès à ces fonds. Ce qui est vrai, parce que préparer un projet et justifier que la situation est le résultat du changement climatique et que le projet permettra de faire face à ses effets et régler le problème est assez difficile. Parce qu’il faut des données scientifiques sûres et des données évidentes, des faits pour justifier le financement de tels projets’’.

Le déficit d’expertise

En effet, il explique que ‘’tous ceux qui financent les changements climatiques voudraient qu’une fois le projet mis en œuvre, qu’il y ait un réel impact sur les populations les plus vulnérables’’.

De ce fait, il faut ‘’s’assurer, dans la préparation de ce projet, que tous ces faits sont justifiés et correctement documentés’’, souligne El Hadj Mbaye Diagne. Pour qui, c’est tout cela qui fait que c’est difficile.

Il explique : ‘’D’une part, on a des difficultés de disponibilité d’informations ; on a des problèmes de données. Aussi, on a une absence d’expertise pour la préparation de ces projets. Chaque fois que des projets de cette nature doivent être menés, souvent, c’est des consultants extérieurs qui viennent les réaliser. Et ils coûtent cher ! Ce qui fait qu’une petite ONG, une petite association n’a pas les moyens de payer ces consultants. Maintenant, préparer les collectivités locales, les développeurs de projets locaux ou encore le secteur privé local à développer ce type de projet à justifier tous les événements et toutes les requêtes exigées par les bailleurs, dans le cadre de la préparation de ces dossiers, permettra une plus large diffusion et une plus large participation des acteurs’’.

Pour aider ces pays, l’UICN a lancé un fonds d’assistance technique. ‘’Le Fonds sous-national est un fonds d’assistance technique pour mobiliser le secteur privé sur les questions climatiques et environnementales. En mettant en avant la nature transversale de la question environnementale et climatique, mais aussi en amenant les pays au niveau local, au niveau national et au niveau du secteur privé à travailler ensemble pour mobiliser la question environnementale sur les questions de développement durable’’, informe Nana Touré Sy.

La directrice régionale de l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l’UICN ajoute : ‘’Au niveau continental, le projet cible l’Amérique latine et les Caraïbes, l’Asie, 18 pays d’Afrique et la région Méditerranéenne. C’est des pays qui ont déjà souscrit au Fonds climat vert et qui peuvent également bénéficier de ce Fonds d’assistance technique qui est cogéré par l’UICN et le R20 pour l’assistance technique aux pays. Laquelle a pour objet de ramener les projets d’investissement à niveau pour mobiliser le secteur privé à investir dans les projets nationaux. Il s’agit donc de renforcer les capacités des pays à formuler des projets nationaux.’’

IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)

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