Publié le 13 Apr 2018 - 16:25
MARCHE INTERDITE DU G6 A ZIGUINCHOR

La police charge et fait des blessés

 

La matinée a été chaude hier, à Ziguinchor où les enseignants regroupés au sein du G6 ont bravé l’arrêté préfectoral interdisant leur marche. La police a chargé, faisant des blessés dans les rangs des manifestants qui crient victoire.

 

A 10 heures déjà, le soleil est au Zénith, ce jeudi à Ziguinchor. Un soleil annonciateur des chaudes empoignades qui vont émailler la journée. Puisqu’ayant déserté les salles de classe, les enseignants ont préféré répondre à l’appel du G6 réunissant l’essentiel des syndicats d’enseignants, malgré l’interdiction préfectorale intervenue la veille. Ainsi, tôt le matin, Le lycée Djinabo, choisi comme quartier général, a grouillé d’enseignants venus des quatre coins de la Casamance et des autres régions du pays pour tenir la marche.

« Effectivement, le Préfet a interdit la marche. Il faut le dire, le peuple des enseignants s’est mobilisé durant une semaine. Nous avons déposé en bonne et due forme une autorisation de marche qui nous a été accordée. C’est hier, vers 22 heures, qu’il nous a notifié le contraire, en prétextant l’insuffisance de forces de l’ordre. Mais aujourd’hui, vous avez constaté, elles nous ont réprimés. Les policiers ont lancé des grenades lacrymogènes. Ils ont blessé certains camarades, mais, le peuple des enseignants est resté debout, a résisté et a pu faire la marche », a confié Abdou Faty, Secrétaire général du Sels Authentique et membre du G6, quelques heures plus tard, après une matinée de confrontations entre forces de police et enseignants.

Vers midi et demi, les marcheurs, qui croyaient avoir pris le dessus sur les forces de l’ordre, ont vite déchanté. Puisque les hommes du Commissaire Diallo, après avoir barricadé l’entrée du quartier résidentiel « Escale » sise à la Préfecture de la capitale méridionale du pays, se sont lancés à l’assaut des centaines « de hors-la-loi. » Transformant le centre-ville en une véritable poudrière. Il ressort des échauffourées qu’un Agent de Sécurité de Proximité (ASP) a été admis en urgence à l’hôpital Silence de Ziguinchor, de même qu’un enseignant.

Une dizaine d’enseignants blessés

Malgré cette répression, les enseignants ont crié victoire. « L’objectif est atteint, doublement ! Les enseignants sont venus de partout de la région naturelle de Casamance, du pays et finalement ont marché. Donc, nous avons obtenu ce que nous voulions. C’était de marcher et démontrer aux uns et aux autres que les accords doivent être matérialisés, que l’Etat doit faire un effort par rapport à l’indemnité de logement et à l’alignement », s’est félicité Abdou Faty selon qui, les enseignants ont exercé un droit, parce que tout bonnement, la marche est consacrée dans la Constitution sénégalaise et que les enseignants doivent être les derniers remparts contre la confiscation des libertés au Sénégal, notamment la confiscation des libertés syndicales.  « Pour qui connaît Ziguinchor, nous avons marché du Lycée Djinabo au Rond-point Bélaly et à Jean Paul 2. Notre objectif est largement atteint. Ils nous ont attaqués, les enseignants ont résisté. Ils ont blessé des enseignants, ils en ont arrêté. Mais nous avons fait respecter une disposition importante à savoir le droit à la marche », a renchéri le syndicaliste qui révèle qu’une dizaine de personnes ont été blessées.

Après l’évaluation de cette chaude journée, les enseignants, renseigne le Secrétaire général de Sels Authentique, projettent de rencontrer l’Evêque de Ziguinchor, l’Iman Ratib de Bignona, la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance et le Roi d’Oussouye, pour que nul n’en ignore. « Nous étions en Casamance. La Casamance n’est pas entièrement à part. La Casamance fait partie du Sénégal. On ne peut pas faire deux poids, deux mesures. Faire une marche à Dakar, à Saint-Louis, Kaolack et qu’on nous la refuse à Ziguinchor. Pourquoi mettre la psychose à Ziguinchor ? Pourquoi stigmatiser Ziguinchor en disant qu’il y a trouble à l’ordre public ? Il y a la paix à Ziguinchor. C’est des Sénégalais à part entière. Ils ont dit qu’il n’y a pas de policiers. Aujourd’hui, ils sont sortis même avec des chars, leur AML, leur 12/7, comme si on était en guerre. Mais on leur a opposé la résistance », a dénoncé Abou Faty.

HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)

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