Publié le 10 Sep 2014 - 02:32
NIGER - REFUGIE A PARIS

Le président du Parlement sort de son silence

 

Dans une interview publiée hier, dimanche, par Jeune Afrique, Hama Amadou, réfugié en France après avoir été mis en cause dans un trafic de bébés, accuse les autorités de son pays d'avoir projeté de l'assassiner.

Le président de l'Assemblée nationale nigérienne et principal opposant a fui après que le gouvernement a demandé son audition par la justice. Depuis, la Cour constitutionnelle nigérienne a jugé que le bureau du Parlement était «compétent» pour «autoriser l'arrestation» de son président. Sa cavale l'a mené de Niamey au Burkina Faso, avant de gagner Bruxelles puis Paris.

« Cette affaire a été utilisée comme prétexte pour pouvoir m'arrêter », accuse Hama Amadou, réfugié en France, qui dénonce un «dossier politique». «La finalité, je la connais : il s'agit de m'emprisonner quelques jours afin de m'empoisonner», affirme le président du Parlement nigérien dans une interview à l’hebdomadaire Jeune Afrique.

Interrogé sur une éventuelle implication du président Mahamadou Issoufou dans ce supposé projet d'assassinat, il répond : «J'en suis convaincu». «Je sais qu'ils ont cette intention macabre. Il y a quelques semaines, ils ont tiré sur mon domicile et ont enlevé les gardes affectés à ma sécurité. C'est pour cela que j'ai quitté le Niger», insiste-t-il.

Hama Amadou dément une nouvelle fois toute participation de lui ou de son épouse à un trafic international de bébés. «Si le président Issoufou veut m'extrader, il sera bien obligé de transmettre aux autorités françaises le dossier sur la base duquel il aura engagé un mandat d'arrêt international contre moi. Ici, j'aurai au moins la chance de bénéficier d'un examen objectif de la part des juges. Je suis convaincu que ce dossier ne contient rien », assure Hama Amadou.

Trafic présumé de bébés

C’est la police du Nigeria qui a alerté ses collègues du Niger de l’existence d’un réseau de trafic de bébés nigérians en direction du Niger. Pendant plusieurs mois, les enquêteurs de la police judiciaire ainsi que leurs collègues du Nigeria et du Bénin ont coordonné leurs actions. Cette enquête a permis d’interpeller une trentaine d’individus dans la capitale, essentiellement des femmes, leurs époux, des intermédiaires et quelques agents d’état civil de la commune de Niamey.

La technique utilisée vraisemblablement bien rodée consiste, pour une femme qui n’arrive pas à avoir des enfants, à se rendre dans l’Etat de Ondo non loin de Lagos au Nigeria, et de revenir avec, sous les bras, des bébés jumeaux.

Des épouses de plusieurs personnalités et pas des moindres sont tombées dans les filets de la police. On peut, entre autres, citer l’épouse du ministre d’Etat de l’actuel gouvernement du Niger, une des épouses du président de l’Assemblée nationale. Et enfin les trois épouses d’un ancien banquier qui auront à justifier des six jumeaux en leur possession, deux chacune.

RFI

 

 

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