Ouvertes depuis le 18 mai dernier, les inscriptions pour pèlerinage à la Mecque vont se poursuivre jusqu’au 25 juillet prochain. Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur a procédé, hier, au lancement officiel des opérations de l’édition 2016 du hajj. Mankeur Ndiaye a profité de l’occasion pour expliquer les principaux changements apportés dans l’organisation du pèlerinage de cette année.

131 pèlerins sénégalais ont été laissés en rade, l’année dernière, dans le hangar de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, pour défaut de place. Pour ne pas revivre la même situation, le gouvernement du Sénégal a pris, cette année, de nouvelles mesures dans l’organisation du hadj. Elles ont été énumérées hier, par le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, lors d’une visite à la délégation générale au pèlerinage, au Cices.   

‘’Je nourris l’espoir que cette année nous connaîtrons moins de difficultés, parce qu’on ne peut pas toutes les surmonter en une année. Etant donné que nous sommes dans une période de transition du Commissariat général à la Délégation générale au pèlerinage’’, a déclaré le ministre Mankeur Ndiaye, après avoir visité les bureaux d’inscription. Cette nouvelle structure dirigée par Abdoul Aziz Kébé a été mis en place par le gouvernement, après les ‘’manquements’’ notés l’année passée, pour conduire désormais l’organisation du pèlerinage ‘’dans de meilleures conditions’’. ‘’Nous avons visité des pays qui convoient de plus grands nombres de pèlerins pour nous inspirer de leurs expériences. Mais le constat est le même : L’organisation du pèlerinage n’est pas une tâche aisée’’, a ajouté le chef de la diplomatie.

20 missionnaires au maximum

Parmi les mesures nouvelles prises, il y a la suppression des quotas habituellement alloués à la Présidence de la République, la Primature et le ministère des Affaires étrangères. ‘’Nous allons compter sur une équipe réduite de 20 missionnaires au maximum. Il nous est arrivé, pour certaines années, d’avoir plus de 150 missionnaires. Ce qui constitue des dépenses extraordinaires. Le Président a décidé de mettre fin à cela’’, a-t-il indiqué. Selon le ministre, le budget actuel du pèlerinage s’élève à 1 milliard de francs CFA. D’où, à ses yeux, la nécessité de travailler avec des vacataires et des compatriotes qui vivent en Arabie Saoudite pour réduire le coût.

La privation est toujours en cours

Pour l’édition 2016, explique Mankeur Ndiaye, l’Etat a décidé de maintenir le package à 2 millions 600 mille francs CFA. Le même prix que l’année passée. ‘’Si nous avions tenu compte de toutes les composantes de ce package, nous aurions eu un montant plus élevé’’, a souligné le ministre. S’agissant de la privatisation du hajj annoncée par le gouvernement, le diplomate affirme que le processus est toujours en cours. A terme, ajoute-t-il, l’Etat devra se retirer de l’organisation du pèlerinage et avoir juste une équipe d’encadrement. ‘’L’Etat aura un droit de regard. Mais, progressivement, le ‘quota du gouvernement’ va être rétrocédé aux privés. Cette année, nous en sommes à 1500 pour le gouvernement. Et les privés vont transporter 9 000 pèlerins’’, informe M. Ndiaye. 

L’autre innovation concerne la réduction de la durée du séjour. ‘’Autant la durée est longue, autant les pèlerins sont confrontés à des difficultés. Cette année, nous tournerons autour de 23 et 24 jours. L’année prochaine, nous pensons pourvoir faire davantage, pour arriver à organiser le pèlerinage au maximum en deux semaines’’, a projeté le ministre. Tout le transport aérien a été confié, selon lui, à la compagnie saoudienne Carénage.

MAMADOU DIALLO