Publié le 8 Nov 2020 - 02:20
OURAGAN ETA

Plus de 180 morts au Panama, au Honduras, au Costa Rica et au Nicaragua

 
La tempête poursuit sa progression vers Cuba, le Mexique, et la Floride, qu’il devrait atteindre en début de semaine.
 

L’ouragan Eta poursuit sa course dévastatrice en Amérique centrale. Plus de 150 personnes ont péri au Guatemala, dans des glissements de terrain provoqués par la tempête, a annoncé vendredi 6 novembre le président du pays, Alejandro Giammattei.

Eta, qui avait touché terre mardi sur la côte caraïbe du Nicaragua en puissant ouragan de catégorie 4 avec des vents de 140 km/h, s’est progressivement affaibli rejoignant le Honduras. Ses pluies torrentielles ont affecté cette semaine six pays d’Amérique centrale, faisant, outre le lourd bilan guatémaltèque, une trentaine de morts au Panama, au Honduras, au Costa Rica et au Nicaragua.

« D’ici lundi matin, de fortes pluies causées par Eta provoqueront des inondations soudaines catastrophiques et dangereuses à travers une partie de l’Amérique centrale, ainsi que des glissements de terrain », a averti le Centre américain de surveillance des ouragans (NHC). Le NHC prévoit également qu’Eta menacera durant le week-end le sud-est du Mexique puis Cuba, la Jamaïque, les îles Caïmans et le sud de la Floride.

Le Guatemala ​endeuillé

Le village indigène de Queja, dans le nord du Guatemala, a été presque entièrement enseveli dans un glissement de terrain. Inondations et routes coupées ont empêché les équipes de secours de rejoindre le village jeudi, mais une escouade militaire y est parvenue vendredi et a commencé à rechercher des survivants dans les décombres.

Des refuges ont été ouverts pour accueillir les sinistrés, comme à Morales (dans le Nord-Est), ont constaté jeudi des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). « Toute ma maison s’est remplie d’eau. J’ai tout perdu. Mes poules et mon petit cochon ont été emportés par la rivière en crue », se lamente Eliseo Gonzales, un chauffeur à la retraite, qui a trouvé refuge dans le stade de la municipalité.

Alert​e rouge au Honduras

Au Honduras, la vallée de San Pedro Sula, deuxième ville et capitale industrielle du pays, est envahie par les eaux et des habitants se sont réfugiés sur les toits de leurs maisons. De nombreux ponts et routes ont été coupés par les inondations et des glissements de terrain ou des coulées de boue.

Les pluies torrentielles ont affecté plus de 330 000 personnes au Honduras, dont plus de 2 700 ont été évacuées, a annoncé l’agence gouvernementale pour les catastrophes Copeco. Les autorités ont placé le pays en alerte rouge (maximale) et le président hondurien Juan Orlando Hernandez a ordonné à l’armée de mobiliser ses hélicoptères et ses barques pour évacuer les populations sinistrées.

Eta, encore ouragan de catégorie 4 avec des vents de 240 km/h, avait touché terre mardi matin près de Bilwi, la principale ville de la côte caraïbe du Nicaragua. Une grande partie des installations portuaires, essentielles à l’activité économique et à l’approvisionnement de la région, ont été détruites, a rapporté le responsable national des ports, Virgilio Silva.

Des villages coupés du monde au Costa Rica

Les habitants continuaient jeudi à dégager les décombres et à faire le bilan des dégâts à Bilwi, où vivent environ 40 000 personnes. La mer démontée empêchait toujours jeudi les secours de parvenir aux villages côtiers indigènes les plus durement frappés et uniquement accessibles par la mer. Environ 20 000 habitants avaient été évacués préventivement, selon les autorités nicaraguayennes.

De fortes pluies affectent également une grande partie du Costa Rica, où elles ont provoqué des inondations dans la région Pacifique, selon la Commission nationale des situations d’urgence (CNE). Les inondations dans le pays ont forcé l’évacuation vers des refuges de plus de 1 300 personnes, et des villages sont coupés du monde, a fait savoir la sécurité civile.

Le Panama est également durement touché par les pluies associées à Eta et plus de 300 familles ont dû être relogées, a annoncé la sécurité panaméenne. Le Salvador, où des routes ont été coupées et plus de mille personnes évacuées, a maintenu l’alerte rouge.

Le changement climatique provoque une hausse des températures des eaux superficielles des océans, ce qui favorise la formation de cyclones et d’ouragans plus puissants et porteurs de davantage de pluies, particulièrement menaçants pour les populations, selon le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC).  

LE MONDE AVEC AFP

 

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