«Macky Sall fait du cinéma»

L’ex-président du Sénat, Pape Diop, était ce samedi dans la communauté rurale de Darou Khoudoss (région de Thiès) dans le cadre de la «massification» de Convergence démocratique Bokk Gis-Gis. EnQuête a profité de son passage à Diogo, où il a tenu un meeting, pour lui poser quelques questions.
Vous avez réservé votre première visite à Thiès au village de Diogo. Que proposez-vous comme projet de développement aux populations ?
Depuis deux mois, je suis en train de faire le tour du Sénégal pour l’implantation de Convergence Bokk Gis-Gis. Et partout où nous sommes passés, nous avons proposé aux Sénégalais un contrat de confiance avec notre parti pour un développement. Ici à Diogo, nous savons qu’il y a beaucoup de potentialités inexploitées en termes de fruits et légumes. C’est pourquoi nous sommes venus proposer notre vision à ce niveau. C'est que nous avons un volet important de notre programme économique concernant les produits agricoles destinés à l’exportation.
Cette localité dispose également de richesses minières, mais les populations n’en bénéficient presque pas et sont d'ailleurs en guerre froide depuis belle lurette avec les grandes sociétés comme les Ics et le Mdl. Qu’en pensez-vous ?
Il y a cette politique qui consiste à implanter des industries, d’ailleurs très polluantes. Les Ics (Industries chimiques du Sénégal) font partie de ces industries très polluantes. Le Mdl (il fabrique le zircon) est une entreprise qui dénature tout l’environnement de cette partie du Sénégal, mais qui au finish ne donne pas satisfaction aux populations. Quand une société s'implante quelque part, en retour les populations doivent se sentir à l’intérieur de ce projet parce que devant bénéficier des retombées économiques induites. D’après toutes les informations que nous avons recueillies auprès des populations, même au niveau des emplois, il n’y a pas de ressortissants de cette partie du Sénégal qui travaillent dans ces entreprises. Or, le minimum est qu'ils soient quand même privilégiés dans la sélection des postes à pourvoir. Les autorités doivent donc travailler à ce que les populations de Diogo et des villages environnants se sentent dans les projets industriels implantés ici et qui ont d'ailleurs avalé une bonne partie de leurs champs.
La décentralisation du Conseil des ministres ne vous agrée pas ?
Pas du tout. Je ne suis pas d’accord avec la méthode de Macky Sall. Je pense que c’est beaucoup de ressources dépensées que de déplacer toute la République avec tout ce que cela demande et pour une journée. Le lendemain, c’est fini, il rentre à Dakar. C’est du cinéma ! A la place, j’aurais proposé des visites de travail dans chaque région, soit une semaine ou 10 jours selon la taille de la région, pour s’enquérir des problèmes de chaque localité. Cela permettrait de rencontrer directement les populations et de discuter avec elles. C'est en parcourant la région que l'on s’imprègne des problèmes auxquels les populations sont réellement confrontées.
Êtes-vous prêt à aller aux élections locales de l'année prochaine ?
Oui, le parti est maintenant assez outillé pour prendre part aux élections parce qu’il est désormais représenté dans toutes les collectivités locales du Sénégal. Je peux vous certifier que si ces élections étaient organisées dans une semaine, Convergence démocratique Bokk Gis-Gis y présenterait des listes partout ! Cela veut dire que nous sommes prêts pour les scrutins locaux de 2014.
Et la présidentielle de 2017…
Pour l’instant, nous nous limitons à ces élections locales car on ne peut pas sauter des étapes pour nous focaliser sur la présidentielle de 2017, même si les militants, dans les rencontres, en parlent déjà...
PAR NDÈYE FATOU NIANG (THIÈS)