Publié le 14 Mar 2022 - 17:33
PASSEPORT DIPLOMATIQUE D’OUSMANE SONKO

La guerre des communiqués

 
La ministre des Affaires étrangères a sorti, hier, un communiqué pour démentir le leader du Pastef Ousmane Sonko qui, vendredi dernier, a laissé entendre qu’il était libre d’aller où il veut avec son passeport diplomatique. Les avocats du député-maire ont répliqué par un autre communiqué.
 
 
 
Lors d'un entretien avec des médias locaux, vendredi dernier, le leader du Pastef, Ousmane Sonko, a brandi son passeport diplomatique et déclaré que le document de voyage lui a été délivré par l'autorité étatique et qu’il quittera le pays quand il en éprouvera le besoin. Il répondait à une question relative à son interdiction de sortie du territoire et affirmait qu'il pouvait voyager avec le passeport diplomatique qu'il détient et qu'il n'a nullement besoin de son passeport ordinaire. Lui qui est placé sous contrôle judiciaire depuis le 8 mars 2021, suite à l’éclatement de l’affaire l’opposant à la masseuse Adji Sarr.
 
Hier, le ministère des Affaires étrangères a publié un communiqué parvenu à ‘’EnQuête’’ pour réagir à cette sortie de Sonko. Les services d’Aïssata Tall Sall soulignent que ‘’le 17 juin 2021, donc depuis bientôt un an, le passeport diplomatique du président du Pastef a été renouvelé, à la demande des services de l'Assemblée nationale (lettre n°157/ANS du 26-01-2021) et selon la procédure prévue à cet effet pour tout député en exercice’’. Ils informent que ‘’le ministère ne peut, en l'absence d'une décision de justice, refuser la délivrance d'un passeport à un ayant droit’’.
 
Mais ils s’empressent d’ajouter : "La détention d'un passeport diplomatique n'enfreint en rien l'application du contrôle judiciaire qui emporte une interdiction de sortie de territoire par le juge, sous le contrôle de la police de l'air et des frontières."
 
Mais ces précisions des services de la ministre Aissata Tall Sall ont fortement déplu au collectif des avocats du député-maire Ousmane Sonko. Dans un communiqué, il ‘’se désole de cette démarche malheureuse du ministère des Affaires étrangères et rappelle l'impérieuse nécessité du respect du principe sacro-saint de la séparation des pouvoirs, le ministère ne pouvant s'arroger la possibilité de décider, à la place des organes de poursuite et d'instruction, des conséquences de la mesure de contrôle judiciaire’’.
 
Dans la note signée par Me Bamba Cissé, ‘’le collectif rappelle également que la réitération des violations du secret de l’enquête ne sera plus sans conséquence et réaffirme sa volonté de poursuivre tous ceux qui, concourant à ces infractions, seraient de nouveau amenés à violer le secret de l'instruction et à jeter l'opprobre sur un inculpé présumé innocent au stade actuel de la procédure’’.
 
D’ailleurs, les avocats de Sonko comptent battre le fer pendant qu’il est encore chaud. Ils comptent apporter plus de précisions sur ce sujet, dans les jours à venir. 
 
BABACAR SY SEYE

 

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