Publié le 16 Apr 2020 - 20:21
PLUS DE PRESTATIONS ANIMEES

Les ‘’bongomen’’ à l’heure de la Covid-19

 

Ils sont de ceux qui vivent des cérémonies familiales. Très prisés pour l’animation de mariages ou baptêmes, les ‘’bongomen’’ ont été obligés de se réorganiser, en cette période de coronavirus.

 

Ils se remplissaient les poches principalement les week-ends. Ils faisaient les tours des ‘’nguenté’’ (baptêmes) et autres cérémonie de mariage et même célébrations d’anniversaire pour avoir de quoi faire bouillir la marmite.  Beaucoup d’entre eux affirment qu’avant les restrictions dues à la propagation de la Covid-19, ils officiaient tous les jours de la semaine et à n’importe quelle heure. Même pour un goûter entre amies, on les appelait pour l’animation.

Mais aujourd’hui, avec le couvre-feu et l’interdiction des rassemblements, presque plus rien n’est organisé en grande pompe. Certains ‘’bongomen’’ ne demandent même plus beaucoup pour une prestation et ne se déplacent plus en groupe. C’est du moins ce que nous a fait savoir Ousmane Bongo. ‘’Il arrive qu’un couple qui fête son anniversaire m’appelle et je viens jouer pour eux. Il peut s’agir aussi de groupes d’amies qui veulent se faire plaisir et qui m’appellent. Maintenant, je me déplace seul. Ce qui fait que je demande moins que d’habitude à ceux qui ont recours à mes services. Pour les fêtes d’anniversaire, par exemple, je demande 30 000 F CFA. C’est sans compter ce qu’on me donne au cours de ma prestation’’, fait-il savoir.

Avant, le prix du déplacement de toute une équipe était fixé entre 50 000 et 75 000 F CFA.

Tout le monde n’a pas la chance d’Ousmane, par ces temps. Lui-même reconnaît d’ailleurs que beaucoup de ses collègues ont du mal à trouver de la clientèle. C’est pourquoi Ousmane partage souvent ses cachets avec quelques-uns de ses amis, vu la crise.

Vieux Niang, qui est sans nul doute l’un des ‘’bongomen’’ les plus prisés de la capitale, n’est pas épargné. Malgré tout, il connaît un bien meilleur sort que ses collègues. Il est seulement obligé de ranger son instrument.  Sollicité tous les jeudis, vendredis, samedis et dimanches, il va dans des cérémonies sobres pour y faire du ‘’tassù’’ et il y va seul. Lui a décidé de garder ses tarifs d’avant.  ‘’Je n’ai pas baissé mes prix. Comme d’habitude, ça peut varier de 75 000 à 100 000 F CFA, et même plus’’, fait-il remarquer. Il n’est pas dans la déche, contrairement à d’autres. Il a toujours eu une attitude prévenante. ‘’Je n’ai jamais voulu gaspiller de l’argent ; j’en mettais toujours de côté. Il est vrai que les choses ne marchent pas comme avant, actuellement, mais je m’en sors bien’’, confie-t-il.

AIDA DIENE

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