Publié le 21 Nov 2016 - 21:26
POSE DE LA PREMIERE PIERRE DE L’HÔPITAL KHADIMOU RASSOUL

Macky Sall ne veut plus du ‘’joug sanitaire occidental’’

 

Le Chef de l’Etat a invité avant-hier à Touba les médecins sénégalais à enlever de la tête des citoyens l’idée selon laquelle, pour recevoir des soins de qualité, il faut rallier l’Occident. Selon le président Macky Sall, il faut aujourd’hui s’affranchir de ce joug sanitaire occidental, en mettant en place des structures, équipements et soins de qualité pour lutter contre cette autre forme de domination coloniale.

 

Se libérer du joug occidental, surtout en matière de prise en charge médicale. C’est le vœu du président de la République. Macky Sall, qui a procédé avant-hier à la pose de la première pierre d’un hôpital de niveau 3 à Touba, estime que la première maladie que les médecins nationaux devront d’abord éradiquer de la tête des Sénégalais, c’est l’idée selon laquelle pour recevoir des soins de qualité, il faut aller en Europe ou en Amérique.

Or, il existe des établissements sanitaires qui peuvent offrir des soins sanitaires de qualité. ‘’Le Sénégalais a tendance, même pour un mal de tête, à aller en Europe pour se faire soigner. Je pense que la première maladie que les médecins sénégalais devront d’abord guérir des Sénégalais, c’est cette sorte de colonialisme qu’ils vivent toujours’’, a déclaré le chef de l’Etat devant un parterre de personnalités politiques, religieuses et coutumières venues assister à la pose de la première pierre d’un hôpital de niveau 3 à Touba.

Baptisé hôpital Khadimou Rassoul par le président de la République, avec la permission du Khalife général des Mourides, cet hôpital est financé à hauteur de 40 milliards et bâti sur une superficie de 10 ha que Serigne Cheikh Sidy Makhtar Mbacké a bien voulu mettre à la disposition des autorités étatiques. Sur le plan sanitaire, Touba compte un établissement public de santé de niveau 3, un EPS 1, un centre de santé et des postes de santé.

Cependant, la capacité de prise en charge de ces infrastructures est loin de satisfaire les besoins de la population, au regard des normes de l’Organisation mondiale de la santé qui recommandent un hôpital pour 150 000 habitants. C’est pourquoi, selon le président de la République, la construction d’un nouveau centre hospitalier national de référence à vocation sous régionale est devenue une nécessité pour Touba, afin de renforcer la couverture médicale en établissement de santé publique de niveau 3 pour mieux faire face aux nouvelles réalités démographiques. Il s’agit, pour lui, de réduire les évacuations sanitaires vers Dakar et à l’étranger, avec la création de nouvelles spécialités comme les services de cardiologie, brûlure, oncologie, orthopédie, traumatologie.

Le Président Macky Sall a ainsi réitéré son engagement à faire en sorte que tous les ménages sénégalais bénéficient d’un accès universel à des services de qualité. Ce qu’il considère aujourd’hui comme une priorité est, à l’en croire, pris en compte dans l’axe 2 de sa politique sanitaire et concerne le renforcement du capital humain, la protection sociale et le développement durable du Plan Sénégal émergent (PSE) qui sert de cadre de référence à ses politiques publiques. ‘’Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a mis en œuvre des politiques d’accès universel aux soins telles que la Couverture maladie universelle. Je remercie le ministre de la Santé et le directeur de la Couverture maladie universelle (CMU) pour le bond qualitatif qui a été observé en une année et demie de mise en œuvre de la CMU.

Il y a également l’autonomisation des groupes vulnérables, la carte d’égalité des chances et la densification de l’offre de soin, surtout en milieu rural’’, soutient le chef de l’Etat. Selon Macky Sall, ‘’la CMU est devenue une réalité, avec 671 mutuelles de santé déjà opérationnelles couvrant plus de 2 260 000 personnes. Il en est de même de la gratuité des soins pour les enfants de 0 à 5 ans qui a permis de prendre en charge 4 230 000 cas, depuis octobre 2016. Le Plan Sésame rénové et renforcé et la gratuité de la dialyse et de la césarienne sur l’ensemble du territoire national, ainsi que la subvention des médicaments anticancéreux, le rehaussement de notre plateau médical (Dakar médical city), à travers le recrutement d’un millier d’agents qui viendront s’ajouter aux efforts du gouvernement dans le cadre du renforcement du système de santé’’.

35 hôpitaux, 98 centres de santé et 1 257 postes de santé

Des indépendances à nos jours, le Sénégal compte 35 hôpitaux, 98 centres de santé et 1 257 postes de santé. Depuis 2012, on a enregistré l’ouverture de 5 nouveaux hôpitaux dont l’hôpital d’enfant de Diamniadio, l’hôpital de la paix de Ziguinchor, l’hôpital de Fatick, l’hôpital de Matam et l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye.

Il s’y ajoute, selon le Chef de l’Etat, l’ouverture de 7 nouveaux centres d’hémodialyse dans les hôpitaux de Tambacounda, Kaolack, Touba, Ziguinchor, Matam, Grand Yoff et le deuxième centre de l’hôpital Aristide Le Dantec et de l’hôpital Principal de Dakar. Il est prévu, entre 2016 et 2017, la construction de 13 nouveaux centres de dialyse pour Thiès, Diourbel, Louga, Ndioum, Kolda, Sédhiou, Kaffrine, Fatick, l’hôpital militaire de Ouakam, Pikine, Roi Baudoin et un deuxième centre à Saint-Louis ainsi qu’à Dalal Jamm. En 2018, 3 autres centres de dialyse à Mbour, Diamniadio et Kédougou et un centre de référence de transplantation à l’hôpital de Fann. Certains hôpitaux ont été dotés en équipements lourds, selon le président de la République qui liste deux angiographes, 17 scanners, 14 mammographes, 19 centrales d’oxygène, un appareil d’imagerie médicale par résonance magnétique, 35 appareils de radiographie numérique, des équipements de laboratoire, de stérilisation et de bloc opératoire.

Toujours dans le cadre des équipements, le Président Sall soutient que 163 ambulances médicalisées ont été acquises, depuis 2012. Il annonce également 162 ambulances médicalisées avec 4 hôpitaux mobiles attendus en fin 2016 début 2017. Mais, malgré tous ces efforts, le président de la République estime que le tissu hospitalier mérite d’être complété, d’autant plus que la réussite de la CMU dépend en grande partie de la disponibilité de l’offre de soins. C’est pourquoi il a prévu la construction de deux hôpitaux universitaires de 300 lits à Diamniadio et à Saint-Louis, la construction de 3 autres hôpitaux de 150 lits à Kaffrine, Kédougou et Sédhiou.

ASSANE MBAYE (ENVOYE SPECIAL)

 

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