Publié le 18 Jun 2013 - 08:02
PRÉVENTION DES INONDATIONS AU SÉNÉGAL

Les cadres de l'Afp préconisent un traitement structurel du phénomène

 

Selon les cadres de l'Alliance des forces du progrès (Afp) qui animaient hier une conférence publique sur les inondations, ''l’eau des inondations ne doit pas être un problème mais plutôt, une véritable bénédiction''.

La problématique des inondations s'est invitée hier au 14ème anniversaire de l'appel du 16 juin de Moustapha Niasse, leader de l'Alliance des forces du progrès (Afp). Avec les premières précipitations enregistrées dans le Sud du pays, le Sénégal s’est installé dans la saison dite des pluies qui, si elle est une bénédiction pour le monde rural, est devenue un véritable cauchemar pour les villes du pays comme Dakar, Kaolack, Louga, Touba ou Saint-Louis qui vivent, chaque année, dans la hantise des inondations.

Face à cette situation, pas mal de politiques ont été initiées par l'État du Sénégal pour endiguer le phénomène mais qui n'ont jusqu'ici aucune satisfaction dans la mesure où le fléau demeure et s'aggrave année après année. Cet échec est due, selon le Pr Mouhamadou Mawloud Diakhaté qui animait hier une conférence publique sur la question à l'occasion du 14ème anniversaire de l'appel du 16 juin de l'Afp, par le fait que ''les solutions envisagées par l’Etat du Sénégal n’ont été, jusque là, que conjoncturelles''. Conséquences : ''comme Sisyphe, l’Etat remet, tous les ans, le métier à l’ouvrage et le plan ORSEC est déclenché pour produire les mêmes résultats qui ont fini par installer les dizaines de milliers de personnes qui vivent dans les eaux dans une situation de peur et de torpeur collective'', se désole ce membre de l'Alliance nationale des cadres du progrès (ANCP). Qui estime que ''la complexité du phénomène exige un traitement structurel et durable''. Il s’agit, selon lui, ''de lever les hypothèques sur l’occupation des sols qui passe par l’adoption d’un schéma directeur d’aménagement et de développement territorial, maîtriser les impacts liés à l’érosion des sols et au transport solide, d'optimiser les coûts et le financement des réseaux de drainage et de promouvoir une nouvelle citoyenneté par l’éducation puis la coercition''.

Dans un autre registre, le Pr Mouhamadou Mawloud Diakhaté trouve ''inadmissible'' qu’un pays sahélien comme le Sénégal ne puisse tirer le meilleur parti des inondations. «La gestion en temps réel du phénomène, grâce au développement de modèles de simulation hydrologique et hydraulique, peut permettre le contrôle et la commande à distance de certains ouvrages régulateurs du réseau''. De plus, ''la connaissance a priori des caractères de l’inondation (prévision, distribution spatio-temporelle, etc.) permet d’adapter la structure des ouvrages à mettre en œuvre en contrôlant leur capacité de stockage, les moments d’ouverture des seuils et des vannes et le transfert des eaux des stations de pompage vers les zones « déficitaires ». Aussi, ''l’utilisation des eaux de pluie en relation avec la nappe de Thiaroye peut-il être, dans cette mesure, envisagée pour l’irrigation des terres agricoles des Niayes voire celles de la région de Thiès'', a indiqué Mawloud Diakhaté.

ASSANE MBAYE

 

Niasse sonne la remobilisation de ses troupes

L'Alliance des forces de progrès (AFP) a commémoré hier à Dakar la 14è anniversaire de l'appel du 16 juin 1999 marquant la date de création du parti. À cette occasion, Moustapha Niasse, son secrétaire général et actuel président de l'Assemblée nationale, selon qui cette ''date du 16 juin, depuis l’an de grâce 1999, porte l’éminente charge symbolique d’un rendez-vous avec l’histoire'', est revenu sur le sens de cet appel.

''Quand vous aurez, dans un acte liminaire de cette célébration partagée, entendu la lecture de la Déclaration de principes du 16 juin 1999, vous ressentirez combien, quand sonne l’heure de l’engagement, s’accomplit une part, décisive parmi d’autres, du destin des hommes, des peuples et des nations'', dira-t-il à ses militants rappelant ainsi que «au début, ils fussent un groupe de pionniers déterminés à dire, ''cela suffit'', avec calme et sérénité, mais aussi avec élévation et responsabilités ensemble assumées, au prix, s’il le fallait, de nos vies''. Sinon, souligne-t-il, ''que vaut, en effet, une vie quand l’honneur, la dignité et les valeurs cardinales léguées à nous par les générations antérieures se trouvent gravement sous la menace lancinante d’une disparition intégrale et définitive ''.

Le discours galvaniseur, le leader progressiste a sonné la mobilisation de ses  troupes tout en saluant l'engagement des femmes, jeunes et cadres de son parti pour, dit-il, ''les progrès accomplis depuis quatorze années de luttes, de privations et d’espérances, mais également pour les quatorze années d’un combat âpre au service du peuple, de la vérité et du bien''. Dans la foulée, Moustapha Niasse a convié ses militants à ''continuer à se battre et à faire face en marchant vers l'avant pour des victoires futures''.

A.MBAYE

 

 

 

Section: