Publié le 31 Dec 2014 - 09:07
PROCÈS KARIM MEISSA WADE

Témoignages, témoignages

 

Bara Tall, grande star de la journée d’audience d’hier, a pu répondre aux questions de la Cour et du Parquet spécial, à l’issue de la confrontation houleuse des deux témoins l’ayant précédé…

 

Bien qu’on les ait tous deux menacés de poursuites pour faux-témoignage avant-hier, Mansour Gaye et Cheikh Tidiane Ndiaye ont rempilé hier pour l’acte II de leur épique confrontation. Égaux à eux-mêmes, les deux témoins ont continué donc, toute la matinée, à se contredire sur tel ou tel aspect de la vie de la société AN Média.

Des histoires à la pelle

Si l’expert-comptable et le journaliste ne sont pas, à l’évidence, les meilleurs amis du monde, c’est bien Me Seydou Diagne qui remporte la palme de la plus grosse embrouille du jour. Comme à son habitude, il s’est encore bagarré, hier, avec la Cour… Et cela au nom de la Défense ! Les  choses se sont « gâtées » quand ledit avocat a estimé devoir interroger Cheikh Tidiane Ndiaye sur le crédit que lui accorde (ou pas) la commission d’instruction.

Cette question posée, le Président de la Cour, Henri Grégoire Diop, s’est rendu alors coupable, dixit Me Diagne, de voler « à l’aide du témoin ». Ladite phrase, une fois prononcée, a sans surprise occasionné le courroux de la Cour et, conséquemment, un échange assez nourri de propos malheureux dont la majorité seront consignés (pour la postérité) au plumitif d’audience… Le calme n’est revenu qu’avec l’intervention (reluctante) du nouveau patron du Parquet, Cheikh Tidiane Mara qui, prenant la parole, a estimé que « pour l’honneur de la justice » sénégalaise, mieux valait « revenir à la sérénité des débats ».

Bara Tall fait une entrée fracassante

Messieurs Ndiaye et Gaye renvoyés chez eux,  le témoin Bara Tall est entré en scène. Les présentations faites, le patron de Jean Lefebvre Sénégal a été invité à parler de ses relations avec les inculpés, dont il affirme connaître un certain nombre. Mamadou Pouye (sous le nom de « Pape » Pouye), Ibrahima Abou Khalil et Karim Wade sont ainsi tous les trois identifiés par ce dernier qui admet avoir eu des relations professionnelles et des intérêts particuliers avec eux.

Concernant, en effet, le premier inculpé cité, Bara Tall apprend qu’il l’a connu par l’entremise de Karim Meïssa Wade, dans le cadre d’un projet de la société «Transrail». Mamadou Pouye lui aurait ainsi été présenté par l’inculpé principal en tant que « membre de son équipe ». Bibo Bourgi, quant à lui, aurait également été mis en contact avec le témoin, par l’entremise du fils Wade… À la seule différence que c’était, cette fois, dans le cadre de l’acquisition d’un terrain, sur la Corniche Ouest, qu’il a eu à acheter pour le compte de Dahlia SA dans le but d’y construire des villas de grand standing.

Bara Tall ajoute, à ce sujet, posséder 0,01% des parts de la société immobilière en question qui, en outre, a l’adresse de son propre domicile comme siège social… Autant de « gages de bonne foi » qui auraient été donnés par Ibrahim Abou Khalil et Karim Wade dans le cadre du projet en question.

Pour ce qu’il en est de Karim Wade, enfin, Bara Tall explique avoir eu de multiples entreprises, professionnelles ou autres, en commun avec ce dernier dont, notamment, le projet de villas cité plus haut… Et même certaines relations heurtées, à en croire le long dialogue que le témoin a eu, toute l’après-midi, avec le Parquet, avant que la parole ne soit (brièvement) donnée à la Défense pour un début d’audition se concluant, à 18h, sur l’arrêt d’audience.

La suite pour le 5 janvier prochain.

Sophiane  Bengeloun

 
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