Publié le 7 Apr 2017 - 05:38
PROFESSEUR BABACAR DIAO (CHIRURGIEN UROLOGUE)

‘’On va développer l’unité de chirurgie ambulatoire’’

 

Le Sénégal compte peu d’urologues. Par contre, cette spécialité est en train de se développer dans le pays. La médecine mobile sera aussi bientôt expérimentée.

 

Selon le chirurgien urologue à l’hôpital Le Dantec et celui de Ouakam, il y a une trentaine d’urologues au Sénégal dont les 20 se trouvent à Dakar. Ce qui fait, dit-il, qu’il y a 1 urologue pour 400 000 habitants. Pis, beaucoup de régions du pays ne disposent pas de ces spécialités. Seules Ziguinchor, Tambacounda, Kaolack, Diourbel (Touba), Louga, Thiès et Matam (Ndioum) en ont. Dans une région comme Fatick, ce sont des chirurgiens généralistes qui y interviennent. ‘’Un urologue ne suffit pas pour toute une population. C’est ce qui explique les listes d’attente dans les hôpitaux. Si vous allez à Le Dantec, il y a des malades qui attendent des mois avant d’être opérés’’, a expliqué le Professeur Diao. Pour lui, cette situation s’explique aussi par le fait que la demande est supérieure à l’offre.

Pour réduire ces longues listes d’attente, informe le chirurgien, ils vont inaugurer sous peu le service d’urologie de l’Hôpital militaire de Ouakam. Ce service, dit-il, est conçu pour répondre aux problèmes auxquels sont confrontés les malades au Sénégal.  ‘’On fera de sorte qu’il n’y ait pas de liste d’attente en développant l’unité de chirurgie ambulatoire. C’est-à-dire que vous êtes opérés aujourd’hui et  vous rentrez le même jour’’, annonce-t-il. L’unité de chirurgie ambulatoire dispose de cinq lits. Donc, renchérit le Professeur, si dans la chirurgie classique on opère et que le malade occupe le lit pendant 24 heures, ces cinq lits pourront prendre dans la journée 10 à 15 malades.  ‘’On finit d’opérer le malade, il fait deux heures et rentre parce qu’on va lui faire une anesthésie locale. C’est-à-dire qu’il ne va pas être endormi. On ne lui fera pas une anesthésie locorégionale’’, a-t-il souligné. A l’en croire, cette chirurgie va coûter moins cher pour le malade et c’est encore moins risqué. Ce qui va permettre de réduire le nombre de malades qui sont sur la liste d’attente.

Pas de cas urgent sur une liste d’attente

En outre, avec ce nouveau service d’urologie, il n’y aura que les gros malades qui vont être endormis au bloc opératoire ou qui auront une anesthésie locorégionale. Cependant, il précise que les cas  urgents ne sont jamais sur une liste d’attente. ‘’Les malades qu’on fait attendre, ce sont ceux dont les cas ne sont pas urgents’’, détaille-t-il. Partant de ce fait,  le spécialiste reconnaît que l’urologie a fait de grands pas au Sénégal. Ce, depuis que le professeur Baye Assane Diagne a opéré le premier cancer localisé de la prostate en 2002.

Avant cette date, ce n’était pas possible de guérir par opération le cancer de la prostate au Sénégal. Selon lui, ce qui se faisait est un traitement palliatif et cela ne réglait pas le problème car les malades décédaient quelques années après. Aujourd’hui, dit-il, beaucoup de malades  sont guéris du cancer de la prostate au Sénégal et cette technique est vulgarisée de plus en plus dans les centres (Le Dantec, Hoggy, centre médicosocial de l’Ipres, Hôpital militaire de Ouakam). Sur le plan de l’équipement des nouvelles technologies, il a soutenu que les urologues qui sont à Dakar ne se plaignent pas. A Le Dantec par exemple, il y a tout ce qu’il faut, à l’Hôpital général de Grand Yoff également.  Mais il spécifie, en effet, que ce ne sont pas ces technologies qui règlent le problème des malades mais plutôt la chirurgie ouverte, c’est-à-dire les mains des chirurgiens.

Le souhait du Professeur Diao  est d’avoir, au Sénégal, le maximum de spécialistes dans ce domaine. C’est pourquoi tout Sénégalais qui dépose son dossier pour s’inscrire au DES est pris d’office. Même si le nombre de Sénégalais qui déposent au DES augmente, renseigne-t-il, ce n’est pas au rythme souhaité. Il a en outre expliqué que parfois, certains ne poursuivent pas les études jusqu’à la spécialisation. Dès qu’ils terminent la médecine générale, leurs familles veulent qu’ils commencent à travailler pour soutenir les plus jeunes. ‘’Si les bourses étaient conséquentes, cela aurait pu régler le problème. Parce quelqu’un qui soutient sa thèse de doctorat en médecine ne peut pas vivre avec 150 000 F Cfa. L’inscription à la spécialité est très chère ; c’est 500 000 F Cfa par an, sans compter les bouquins pédagogiques’’, informe le Professeur Diao. 

VIVIANE DIATTA

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