Publié le 27 Dec 2017 - 15:26
PROLONGEMENT DE LA GREVE DES AIGUILLEURS

Le Premier ministre en colère contre l’Asecna

 

La pilule de la grève des aiguilleurs ne passe toujours pas. Comme il l’avait promis, le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne compte sévir pour que plus jamais une telle situation ne se reproduise. Il a, dans cette perspective, convoqué une réunion, aujourd’hui, avec les dirigeants de l’Asecna. Structure dont dépendent les grévistes. Une rencontre qui risque d’être houleuse, d’après nos sources.

Le Premier ministre ne décolère pas contre l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna). Cette colère noire du PM fait suite  à la grève des aiguilleurs du ciel dans la nuit du 15 au 16 décembre dernier. Nos sources qui rapportent l’information assurent que Mahammad Boun Abdallah Dionne, d’habitude, calme et courtois, ne digère toujours pas cette grève qui avait sérieusement déteint sur l’image du Sénégal, une semaine seulement après l’ouverture de l’aéroport Blaise Diagne.

Comme il l’avait promis aux grévistes, il n’a pas tardé à prendre les choses en mains, supplantant ainsi la ministre de tutelle. Ainsi comptent-il rencontrer, aujourd’hui même, les dirigeants de l’Asecna pour voir, avec eux, comment résoudre définitivement les problèmes soulevés par les contrôleurs aériens. Ainsi, il y’a de l’électricité dans l’air, si l’on en croit nos interlocuteurs très au fait du dossier. Car, renchérissent-ils, ‘’les revendications des grévistes restent encore en l’état. C’est pourquoi le PM a convié les responsables de l’Asecna autour d’une table pour mettre les points sur les i, afin d’épargner le Sénégal de situations de ce genre’’.

Mais, le mal semble plus profond. En effet le Sénégal en voudrait aussi à l’Asecna qui, selon nos informations, ne s’est jamais impliquée, comme il se devait, ‘’durant tout le processus de construction de l’AIBD, alors qu’ailleurs, notamment en Mauritanie, elle a apporté sa contribution pour la construction du nouvel aéroport’’. Ce qui ne passe toujours pas aux yeux des gouvernants qui se sont démenés comme de beaux diables pour sortir de terre l’infrastructure. ‘’L’Etat s’est chargé de tout l’équipement technique et matériel, y compris celui dévolu normalement à l’ASECNA. Du bloc administratif aux logements d’astreinte, dont 54 ont déjà été livrés, en passant par le mobilier sans oublier les équipements techniques, la formation du personnel de l’ASECNA et les certifications’’, renseignent nos interlocuteurs, non sans préciser que ‘’c’est l’Etat qui a tout pris en charge’’. En somme, ce n’est pas moins de trois milliards F Cfa qui ont ainsi été puisés des caisses de l’Etat pour résoudre ces questions et permettre le démarrage de l’AIBD.

Autant de sacrifices consentis par l’Etat du Sénégal, malgré ses maigres moyens. En revanche, les autorités attendaient de l’agence la prise en charge des revendications des aiguilleurs. Poursuivant, ils ont expliqué que ce refus de l’Asecna de satisfaire les doléances de ses employés sonnent, aux yeux de certains spécialistes, comme une ‘’tentative de sabotage alors que le Sénégal occupe une place non négligeable au sein de cette organisation’’. En effet, le Sénégal a le contrôle de la FIR océanique de Dakar qui est gérée par des Sénégalais depuis le Centre Régional de la Navigation Aérienne (CRNA) de Yoff. ‘’Ainsi, tous les appareils quittant l’Amérique pour l’Europe ou empruntant le sens inverse passent par cet axe et versent des redevances d’une manne financière énorme à l’Asecna qui regroupe dix-sept (17) Etats. Soit 70% de ses recettes’’, expliquent les experts.

Les autorités sénégalaises ne manquent ainsi pas d’argument à faire valoir devant l’organisation internationale pour demander plus de respect. Des arguments qu’elles ne manqueront pas de soulever lors de cette rencontre qui s’annonce ‘’houleuse’’. D’autant que, l’Etat n’entend pas endosser les ‘’errements de l’ASECNA’’ dans la gestion de son personnel.

Pour rappel, les aiguilleurs avaient initié le mouvement d’humeur pour revendiquer, entre autres la prise en charge de leur transport au nouvel aéroport, c'est-à-dire du carburant, le tarif du péage et des moyens de locomotion.

 

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