Publié le 6 May 2013 - 23:07
RÉFORME ANNONCÉE DE L'ÉLECTION DES MAIRES

La CDR avertit contre les «dégâts collatéraux»

Alors que la proposition de loi portée par quatre députés de l'Assemblée nationale et relative à la réforme de l'élection des maires pourrait être discutée prochainement, le débat commence à se structurer autour des «pro» et des «contre», notamment entre partis politiques classiques et mouvements de la société civile .

 

Du côté de la coalition Defar sa rew (CDR) dirigée par Me Mbaye-Jacques Diop, l'heure est plutôt à la prudence. Dans un communiqué parvenu à EnQuête hier, la CDR juge «séduisante» «au plan purement politique ou juridique l'idée d'élire les maires au suffrage universel direct», par contre «un changement électoral (…) induirait beaucoup de conséquences.» Pour l'ex-maire de Rufisque et ses alliés, «l'institution municipale, telle qu’elle est conçue actuellement et telle qu’elle fonctionne, héritée d’une vieille tradition politique, ne serait pas transformée sans dégâts collatéraux, si les changements à mettre en œuvre ne seraient l’œuvre d’échanges, de réflexions communes, de larges concertations», lit-on dans le communiqué précité.

 

Et c'est justement pour prémunir le pays des conséquences négatives d'un tel chamboulement électoral que la CDR «suggère», avant le vote de cette réforme par l'Assemblée nationale, l'ouverture de larges concertations entre tous les acteurs politiques «autour du ministre de l’Intérieur, comme lors de l’examen du code électoral consensuel de 1992». Sur ce même terrain institutionnel, la CDR considère la promesse présidentielle de ramener le mandat du président de la République au quinquennat comme «une demande populaire.» Mais «pour une mutation constitutionnelle de cette ampleur», souligne le texte, «la voie la plus démocratique est celle du suffrage universel direct», en référence au référendum.

 

Au plan social, la coalition defar sa rew qui dit avoir «pris acte» de la volonté du gouvernement «d'imposer la diminution des prix des denrées de première nécessité», en souligne la «portée psychologique indéniable» même si cela demande «fermeté et persévérance». Toutefois, ce sujet n'est pas dé-connectable «de la question plus générale du projet de réformes institutionnelles» menées par la Commission nationale des réformes institutionnelles et dirigées par le Pr. Amadou Makhtar Mbow. Pour Me Mbaye-Jacques Diop, ladite commission «se caractérise par une sorte d'opacité inexplicable» alors qu'elle «ne peut se prévaloir d'aucune légitimité qui la mettrait au-dessus des autres segments populaires» que sont les partis politiques et les organisations de la société civile.

 

Momar DIENG

 

 

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