Publié le 18 May 2022 - 15:35
REFUS DE S’AFFICHER AUX COULEURS LGBT+

Idrissa Gana Guèye peut compter sur Macky Sall

 

Au cœur d’une polémique sur son refus de mêler son image à la lutte contre l’homophobie, lors de la 37e journée initiée par la Ligue française de football, Idrissa Gana Guèye a reçu un soutien de poids de la part du président Macky Sall, qui exige le respect des convictions religieuses du joueur. 

 

D’un simple refus d’arborer le maillot du PSG floqué aux couleurs LGBT+, samedi dernier, cet épisode a pris une autre ampleur. Assailli de critiques depuis quelques jours, le nom d’Idrissa Gana Guèye est sur toutes les lèvres en France. Mais le milieu de terrain n’est pas seul dans cette situation assez embarrassante. En plus de ses proches, l’ex-sociétaire de Diambars a reçu l’appui du peuple sénégalais. Hier, le champion d’Afrique a pu compter sur un soutien de taille. Il s’agit du président de la République Macky Sall, qui a déclaré sur Twitter qu’il ‘’soutiens’’ Idrissa Gana Guèye. Le chef de l’État a exigé que ‘’ses convictions religieuses soient respectées’’.

À la suite du président Sall, d’autres personnalités ont manifesté leur soutien à l’endroit de Gana Guèye. C’est le cas d’Aly Ngouille Ndiaye. L’ancien ministre de l’Intérieur soutient le joueur pour ‘’pour son choix courageux de ne pas porter un maillot contenant des signes contraires à ses valeurs et croyances’’. Selon lui, ‘’c’est l’illustration achevée de l’expression et de l’assumation d’un principe universel : la liberté’’. Quant à Boubacar Boris Diop, il a déclaré sa ‘’solidarité totale’’ à Guèye. ‘’Ils sont étranges, ces gens qui se donnent tant de mal pour imposer à tous et à chacun leurs opinions. Au nom, suprême stupidité, de la liberté d’expression. Savent-ils seulement qu’ils font de plus en plus rire ?’’, a regretté l’écrivain.

Avant eux, c’est le ministre des Sports qui a réagi, ce lundi, pour fustiger le lynchage médiatique sur le Sénégalais. ‘’Le football, ce n’est pas pour faire la promotion de quoi que ce soit ou bien mettre de côté ses convictions. Donc, il n’a qu’à se battre, il n’a qu’à continuer. Chacun a ses convictions’’, a dit Matar Ba en marge de la cérémonie de lancement du Trophy Tour.

Guèye mécontent de la communication du PSG

L’international sénégalais n’a pas été épargné par les associations LGBT+ le traitant d’homophobe. Le président de la Fédération sportive LGBT+, Éric Arassus, a exigé que le joueur de 32 ans soit ‘’sanctionné’’ par son club. ‘’C’est important qu'Idrissa Guèye soit sanctionné par le PSG. Financièrement, déjà. Et pourquoi ne pas rencontrer des associations LGBT pour expliquer pourquoi sa non-participation’’, a-t-il déclaré. D’autres personnalités françaises se sont jointes à ce mouvement pour une sanction contre Guèye. La présidente du Conseil régional d'Île-de-France, Valérie Pécresse, y est allée de son grain de sel, en déclarant que le ‘’refus d’Idrissa Gana Guèye de s’associer à la lutte contre l’homophobie ne pourrait rester sans sanction’’.

Face à ces nombreuses sorties, le club de la capitale est sorti du silence pour tenter d’expliquer l’absence du joueur lors du match de 37e journée contre Montpellier. Le champion de France s’est carrément désolidarisé de son joueur en indiquant que sa non-présence dans le groupe est liée à ‘’des raisons individuelles et personnelles’’. ‘’Cette décision lui appartient. Le PSG a toujours tenu à combattre toute forme de discrimination et l’a de nouveau fait ce week-end’’, a précisé le communiqué.

Cette attitude ne serait pas du goût du milieu de terrain sénégalais qui, selon les informations de ‘’l’Équipe’’, reproche à son employeur de ne l’avoir pas ‘’couvert’’. C’est ce sentiment qui a animé le joueur quand les vidéos de son tacle sur Kylian Mbappé ont circulé sur la toile, en mars dernier, et qui lui ont valu des critiques acerbes.

La sanction en question

Le club parisien n’a pas encore répondu par rapport aux appels à sanction contre son milieu de terrain. En attendant, le PSG prévoit un entretien avec l’ancien joueur d’Everton.

Interrogé par ‘’le Parisien’’ sur les éventuelles sanctions qui pourraient être infligées aux Sénégalais, l’avocat Jean-Jacques Bertrand a indiqué qu’en fonction du motif, justifiable ou non, avancé par le joueur, ‘’les sanctions pourraient aller du simple rappel à l’ordre à l’avertissement, en passant par la suppression de la prime d’éthique’’. Son homologue, Me Tatiana Vassine, spécialisée dans le droit du sport, a soutenu qu’‘’il y a peu de chance qu’on en arrive à une rupture de contrat’’.

LOUIS GEORGES DIATTA

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