Publié le 16 Aug 2018 - 21:41
REVUE PERIODIQUE UNIVERSELLE N-U

Amnesty International accable le Sénégal

 

Les derniers développements de l’actualité politico-judiciaires au Sénégal ne sont pas du goût d’Amnesty International (AI) qui a sévèrement critiqué les dernières atteintes aux droits humains.

 

Le post à la une du site internet d’Amnesty (amnesty.org) va faire grincer des dents les pouvoirs publics sénégalais. Il fera peut-être rire sous cape Cheikh Bamba Dièye. Pour la revue périodique universelle (Rpu) sur le Sénégal, publié hier, Amnesty à travers la plaidoirie ‘‘Senegal : All talk no action’’, s’est appuyé sur les soubresauts des dernières affaires judiciaires d’envergure pour épingler des pratiques portant atteintes aux droits humains. ‘‘La priorité du Sénégal doit être de garantir des procès équitables et d’arrêter l’intimidation et le harcèlement des leaders d’opposition ainsi que leur répression, qui a sensiblement augmenté avant la Présidentielle de 2019’’, déclare l’organisation dans la Rpu. Principales dénonciations : le cas Khalifa Sall et le procès de l’imam Ndao et compagnie ont servi à casser du sucre sur le dos de l’Etat sénégalais.

Les longues détentions préventives, l’accès refusé aux avocats d’une part, et l’interdiction de rassemblements pacifiques et l’usage excessif de la force, le contrôle de la liberté d’expression et la discrimination d’autre part, sont des points sur lesquels l’organisme s’est appuyé pour épingler les autorités sénégalaises.

Dans un autre domaine, AI a dénoncé les rapports troubles entre Exécutif et Judiciaire. “L’indépendance judiciaire et les procès équitables ne peuvent être entièrement garantis dans un pays où le Conseil supérieur de la magistrature (Csm) compte le président de la République et le ministre de la Justice parmi ses membres’’, a déclaré le chercheur d’Amnesty pour l’Afrique de l’Ouest, François Patuel. Sur cette base, AI appelle les autorités sénégalaises à passer des lois sur le Csm et le statut des magistrats afin d’en exclure Macky Sall et Me Sidiki Kaba pour faire preuve de bonne volonté devant ses pairs.

‘‘Si le Sénégal veut démontrer aux Etas membres des Nations unies qu’il est engagé dans la protection et la promotion des droits humains, il devrait entreprendre ces réformes de son système judiciaire. Ce qui implique que les agents judiciaires sont capables de mener leurs fonctions à bien impartialement, indépendamment et sans immixtion’’. ‘’Les cas Karim Wade, de l’étudiant de l’Ugb Fallou Sène, l’emprisonnement de Barthélémy Dias pour sa liberté d’expression, les nombreux cas de tortures et de décès en interpellation, sont autant de manquements qui donnent l’image d’un Sénégal peu enclin au respect des droits humains’’, croit savoir Amnesty International.

OUSMANE LAYE DIOP

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