Publié le 13 Sep 2013 - 19:38
RUPTURE MACKY SALL-IDRISSA SECK

«Thiès n’est pas dans l’opposition»

 

 

Pour les populations de la cité du rail, un syndrome revient : celui de l'étouffement économique de la ville sur l'autel des rivalités politiques après la rupture consommée entre leur maire et le camp du président de la République.

 

Le jeu est clair et lisible. Seck a donné un coup ‘’Sall’’ à la coalition Benno Bokk Yaakaar pour se retrouver «dehors» après un «dedans» qui aura duré le temps d'une rose. En général, les Thiessois approuvent la décision de leur maire de quitter la mouvance présidentielle, mais ils souhaitent que ce départ n’impacte pas négativement sur les engagements annoncés de Macky Sall en faveur de la ville. Ils concernent l’achèvement des chantiers de Thiès, le prolongement de l’autoroute Diamniadio-Thiès, le renforcement de l’académie universitaire avec l’Institut des sciences, la réhabilitation des rails, etc. Dans la cité du rail, une formule résume tout ce débat : «l’opposant, c’est le maire de Thiès, et non la ville de Thiès. Il ne doit y avoir aucun problème de vengeance ou règlements de comptes dans cette histoire», souligne Moussa Kanté, professeur d’Histoire et de Géographie.

Comme lui, ils sont nombreux les Thiessois rencontrés à la promenade de Thiès qui expriment des craintes sur l’avenir économique de la ville avec le départ de Rewmi de la coalition Benno Bokk Yaakaar au pouvoir. La déclaration de l’adjoint au maire de la ville ne fait que conforter leur inquiétude. «Thiès ne doit pas être étouffée sur le plan économique parce qu’elle a porté la coalition en place à la tête du pouvoir. Au-delà, la cité du rail est la deuxième ville du Sénégal. Elle mérite donc d’être soutenue par l’Etat du Sénégal et non d'être transformée en victime de politiques politiciennes», s'émeut Ousseynou Seck, un coiffeur.

Dans le passé, rappelle-t-on, les bisbilles entre Abdou Diouf et Abdoulaye Wade avaient privé Thiès d’énormes progrès sur le plan économique. Aujourd'hui, tout le monde en a assez. «Nous sommes dans un pays démocratique et chacun est libre de faire ses choix politiques. Ce n’est pas parce que nous portons Idrissa Seck dans notre cœur que nous devons être sacrifiés sur l’autel de divergences politiques», confie un habitant de la cité.

Du reste, il semble qu'une bonne frange de la population approuve la décision d’Idrissa Seck de consommer la rupture avec la mouvance présidentielle. «Je ne suis pas surpris. Cela entre dans l’ordre normal des choses car, quoi qu’on dise, Idrissa n’était pas à l’aise dans la coalition Benno Bokk Yaakaar. Il s’en va, c’est une bonne chose», explique Moussa Kanté. «Maintenant, il est obligé de s’organiser pour préparer les élections locales de 2014 et la présidentielle de 2017. Il est parti à temps et les Sénégalais doivent savoir qu’il a le droit de partir», ajoute-t-il. Ousseynou Seck lit le départ du maire comme une manière, pour lui, de reprendre en totalité une liberté de ton qu’il a toujours réclamée. Pour Soda Guèye, «Idrissa Seck veut le pouvoir, il doit donc descendre très tôt sur le terrain pour l’obtenir.»

 

 

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