Publié le 1 Jan 2021 - 14:38
SAER SECK, PRESIDENT DE LA LSFP

Le foot sénégalais prêt à braver la Covid-19

 

Les championnats professionnels, Ligue 1 et Ligue 2, vont démarrer, le samedi prochain, a indiqué le président de la Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP). Saër Seck a annoncé, ce mercredi face à la presse, l’ensemble des dispositions prises pour permettre une reprise responsable dans le respect des mesures barrières édictées par les autorités sanitaires. Toutefois, la réalisation des tests Covid-19 n’est pas obligatoire pour les clubs du fait de leur coût élevé.

 

C’est décidé, le football va reprendre au Sénégal. Après des mois de confinement, le ballon rond pourra rouler à nouveau sur les pelouses des différents stades, à travers le territoire national. Face au ‘’dilemme’’ entre rester inactif ou faire ‘’un sacrifice permettant à notre football de rebondir et de continuer’’, les dirigeants ont choisi la 2e option. ‘’Cela fait dix mois que nous ne jouons pas au football. Est-ce qu’il est possible, en tant que dirigeants, de continuer à ne pas jouer au football, même si on sait que l’exercice qui était déjà difficile le sera encore plus. C’est aussi la responsabilité des dirigeants de faire face pour permettre à notre football de ne pas mourir de sa belle mort avec la Covid-19’’, a déclaré le président de la Ligue sénégalaise de football professionnel.

Ainsi, les compétitions de Ligue 1 et Ligue 2 de la LSFP vont bel et bien démarrer le week-end prochain. ‘’Aujourd’hui, l’autorisation est donnée et confirmée pour la reprise de nos activités le week-end prochain, c’est-à-dire le 2 janvier’’, a affirmé Saër Seck, ce mercredi lors d’un point au siège de la Fédération sénégalaise de football (FSF).

Afin que les stades ne soient pas des foyers de propagation du virus, les dirigeants du football professionnel ont accepté de faire des concessions et d’aménager un dispositif permettant de mener leurs activités en toute sécurité. Ces dispositions sont d’abord d’ordre organisationnel. Ainsi, la première est l’acceptation de ‘’jouer à huis clos’’, comme indiqué par le président de la Ligue. ‘’C’est l’une des principales décisions, cette année pour le moment. Tout dépendra évidemment à la fois de notre capacité à respecter ce huis clos et à jouer de manière responsable, mais également, à observer à l’intérieur de ce huis clos toutes les mesures barrières qui sont recommandées par les autorités sanitaires : port de masques, lavage des mains ou utilisation de gel de main hydro-alcoolique et distanciation sociale.’’

De ce fait, la jauge des stades a été revue considérablement à la baisse, selon les normes définies par la Fédération sénégalaise de football. ‘’Les équipes qui seront sur les terrains vont avoir une délégation de trente personnes chacune, joueurs, staff et encadrement compris. Le club organisateur comptera quinze membres pour l’organisation. Il sera également autorisé à la presse quinze membres par match. Au total, hormis les officiels, arbitres, inspecteurs d’arbitres, commissaire de match, dans chaque match on aura 90 personnes’’, a indiqué Saër Seck.

Sur le plan des règles relatives au jeu, les dirigeants du football professionnel sénégalais ont décidé de s’aligner aux nouveaux aménagements pris au niveau international, depuis la reprise des compétitions en juin 2020, notamment le nombre de changements possibles dans un match. ‘’Les cinq changements en cours de partie qui ont été actés dans le football international sont également introduits dans le football sénégalais. Il y aura donc la possibilité d’effectuer cinq changements.’’

De même, les équipes ont ‘’l’obligation’’ de jouer, dès lors qu’elles ont à leur disposition ‘’14 membres’’ (joueurs, Ndlr).

Pas de tests Covid pour les joueurs

Par contre, la Ligue sénégalaise de football professionnel a retenu de ne pas faire obligation aux clubs d’effectuer des tests Covid à leurs joueurs avant les matches, comme recommandé par la Fifa et la Caf. ‘’La problématique des tests renvoie non seulement à son nombre, mais aussi à sa répétition. Si on commence des tests aujourd’hui, il va falloir en faire à chaque journée. Compte tenu du coût du test très élevé, il ne serait pas possible de le faire supporter aux clubs’’, a soutenu le président de la LSFP.

Néanmoins, un dispositif d’alerte sera mis en place pour détecter les cas suspects. ‘’Il est prévu dans le dispositif une salle d’isolement dédiée où tous les cas suspects seraient immédiatement isolés. La commission médicale de la Fédération sénégalaise de football les prendra en charge et tous les cas seront testés’’.

La FSF, sous la direction du Dr Ngom, a créé un comité chargé de la réflexion et du suivi de l’ensemble des dispositions pour le déroulement des championnats. Au niveau de la Ligue sénégalaise de football professionnel, il est mis sur pied le Comité Covid-19 présidé par Djibril Wade, premier vice-président de la LSFP. Ce comité teindra une réunion tous les quinze jours, dit-il.

Les manquements aux règles établies sont passibles de sanctions, en vertu des ‘’dispositions additives’’ au code disciplinaire de la Fédération sénégalaise de football qui ont été prises. ‘’Tous les clubs ou toutes personnes qui contreviendraient à ces dispositions prises pour l’organisation de ce championnat se verraient appliquer des sanctions prévues par le code.’’

Un manque à gagner

Le fait de jouer à huis clos va constituer un manque à gagner pour les clubs des différents championnats, Ligue 1 et Ligue 2, et la LSFP. ‘’Puisqu’il n’y aura pas de public, donc pas de vente de ticket. Cela constituera un accroissement du déficit’’, a reconnu Saër Seck. Mais le président de l’Académie Diambars de Saly a énuméré un certain nombre de mécanismes permettant d’amortir le choc. Selon lui, l’une des solutions, c’est le volet commercial, même s’il admet une inefficacité de la stratégie marketing de la Ligue et le coup subi par les entreprises à cause de la crise de la Covid-19.

‘’La seule voie, dit-il, est de travailler en donnant de la visibilité à nos compétitions, de manière à pouvoir récupérer un certain nombre de ressources qui permettront de compenser le manque à gagner des clubs’’. Pour cela, il a rappelé l’existence d’un accord tripartite ‘’entre la FSF, la LSFP et la RTS de manière à ce que notre spectacle soit visible et vendable’’. ‘’Nos clubs aussi s’organisent de manière à ce qu’au moins les moments forts de nos championnats, L1 et L2, soient visibles sur la toile. A cet effet, la Ligue a un contrat avec l’APME (Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises), signé il y a deux mois, pour permettre de faire un travail très intéressant sur le volet digital. Cela nous permettra, d’ici la fin de la saison, de pouvoir organiser l’ensemble de ces différentes initiatives et d’en faire une source de revenus pour le football sénégalais, notamment les clubs’’.

Le dossier StarTimes

La question relative à l’affaire StarTimes a été au menu des échanges entre le président de la LSFP et la presse. A en croire Saër Seck, le dossier n’a pas encore connu d’issue heureuse. ‘’J’aurais aimé pouvoir vous dire que StarTimes c’est enfin débloqué, signé et que l’argent est enfin dans les caisses de la Ligue sénégalaise de football professionnel. Mais ce n’est pas le cas pour le moment.’’ Il a fait savoir que la société chinoise de médias est toujours en négociation avec l’Etat du Sénégal pour une nouvelle convention.  ‘’Est-ce qu’elle sera signée ou pas ? Pour le moment on n’en sait strictement rien.’’ Pour le premier vice-président de la Fédération sénégalaise de football, ce dossier n’est pas encore mort. Les droits télé sont la ‘’voie incontournable pour le développement du football sénégalais, comme c’est le cas ailleurs. ‘’Aujourd’hui si les télés se retirent en France, Angleterre, en Allemagne, en Espagne, il n’y aura plus de football professionnel. Or nous, nous continuons à essayer de maintenir notre football sans ces droits. Quand ces droits commencent à arriver, au Sénégal l’exercice serait de nous faire un procès en sorcellerie sur des droits télé qui auraient permis sénégalais de pouvoir se structurer et se développer pour pouvoir garder ses forces vives.’’

LOUIS GEORGES DIATTA

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