Publié le 31 Aug 2012 - 10:27
SAMSIDINE AÏDARA, PETIT FRÈRE DE OMAR AÏDARA CONDAMNÉ À MORT EN GAMBIE

''Comment mon frère a été arrêté par la milice de Jammeh ''

''Omar a été arrêté à la veille de la Tabaski 2007. Il avait été accusé de faire partie des gens qui ont comploté pour renverser Yaya Jammeh. Il aurait joué le rôle de marabout et aurait préparé un mouton noir dont le sacrifice devait contribuer à la mort de la maman de Jammeh. C'est à la suite de ces accusations que nous avons jugé ridicules, qu'il a été capturé. Notre village se situe à 28 km de la Gambie. Il nous suffit d'une heure pour y aller. Donc, nous nous y rendons souvent et même nous y séjournons, puisque nous avons des parents là-bas.

 

Donc, à une semaine de la Tabaski, il était revenu au village, avec un mouton de tabaski, ses bagages et des provisions. Mais, il a été suivi par une femme qui habite Sérécounda et qui a eu à l'héberger là-bas. Elle lui a raconté que son mari du nom de Balla Niassy et qui est le chauffeur de Yaya Jammeh, a été capturé. Après plusieurs supplications, Omar étant très sentimental, a accepté de l'aider. Ils se sont rendus chez elle. Une fois, là-bas, avant d'entamer des prières pour que le mari sorte, la dame lui a fait savoir que son mari étant incarcéré et qu'elle n'avait pas de ressources pour payer. Elle lui a donc proposé de revendre le mouton qu'elle et son mari élevait. Ce à quoi Omar a répondu qu'il disposait déjà d'un mouton, mais qu'il pouvait contacter un de ses talibés qui pourrait l'acheter s'il n'en avait pas déjà un. C'est ce qui s'est passé. Le mouton a été vendu à 2 800 dalassis. Mais, le talibé a préféré laisser le mouton avec la famille, puisqu'on était à quelques jours de la Tabaski. Le jour où il est allé récupéré le mouton. Omar était dans une autre ville. Des éléments de la milice de Yaya Jammeh l'ont intercepté pour lui demander où était le chérif. Il leur a dit qu'il s'était peut-être rendu à Africamer, une ville que mon frère fréquente. Les séides de Jammeh s'y sont rendus. Mais, Omar n'y était plus. L'ami de mon frère leur a dit qu'Omar était retourné à Sérécounda, puis il l'a appelé. Pour lui dire : ''il y a des éléments de Jammeh que je ne pourrais pas qualifier qui sont à tes trousses. Je préfère que tu quittes le pays''. Omar lui a répondu : ''Moi, je n'ai rien fait. Je suis toujours en Gambie et je suis innocent''. Donc, il a poursuivi son chemin. Arrivé chez la dame à Sérécounda, il a trouvé que la maison était encerclée. Les hommes de Jammeh lui ont demandé : ''C'est toi le marabout ?''. Il leur a rétorqué : ''En tout cas, je fais des prières, je suis chérif''. Ils l'ont embarqué en compagnie de celui qui avait acheté le mouton. Après plusieurs kilomètres, ils ont fait descendre le talibé et ils sont partis avec Omar. Depuis lors, personne ne l'a jamais revu. C'était à trois jours de la fête de la Tabaski 2007. Personne n'a reçu de ses nouvelles. Après moult recherches, on s'en est remis à Dieu.

 

''On croyait qu'il n'était plus''

 

Lorsqu'on prend un prisonnier, on avise ses parents. On programme son procès et il est jugé. Ce qui n'a pas été le cas avec Omar. Donc, après des recherches, on s'est résigné. Car on craignait même de mettre en danger la famille établie en Gambie. Parce qu'avec le régime de Yaya Jammey, personne n'ose demander des explications ou des renseignements sur qui que ce soit. On avait même cru qu'il n'était plus. Aujourd'hui (Ndrl :hier) à la radio, on a entendu le nom de Omar sur la liste des personnes condamnés à mort. Les faits qui lui sont reprochés constituent la version que nous avions reçue sur les raisons de son incarcération en 2007.

On a fait appel aux autorités pour qu'elles fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour le faire libérer. J'ai contacté Alioune Tine de la Raddho, il m'a rassuré. Omar est père de six enfants. Il a deux femmes qui sont au village.''

Gaston COLY

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