Publié le 18 Jul 2025 - 17:25
SALON NATIONAL DES ARTS VISUELS

Balla Ndao remporte le prix du Président de la République

 

L’artiste Balla Ndao a remporté le premier prix de la 12ème édition du Salon national des arts visuels pour son œuvre ‘’Bet bu set ci jant bu fenk’’. Celle-ci, en forme d'œil, parle principalement du digital et des opportunités pour le Sénégal et l’Afrique. Ibrahima Niang Piniang et El. Hadji Samba Diédhiou dit Baba ont respectivement pris la deuxième et la troisième place.

 

Dans le cadre de l’exposition principale, le premier prix du président de la République est de 10 millions FCFA. Il a été décerné à Balla Ndao. Le nom de l'œuvre est ‘’Bet bu set ci jant bu fenk’’. Cette œuvre, d’une dimension de 1m40 de longueur et de 40 kg est faite de résine, d’inox, de verre, de plastique, et d’autres matières mixtes. Elle invite à un monde digital plus humain. Il s’agit, à cette ère du numérique, de suspendre le temps pour capturer l'instant par le regard.

L'heure du digital est aussi, pour Balla Ndao, le moment opportun pour le Sénégal et pour l'Afrique de se relier au monde. C’est aussi une opportunité pour ‘’abreuver la jeunesse talentueuse, avide de progrès technologiques, en quête de reconnaissance de ses talents et de ses valeurs’’. L'artiste invite à mieux préparer les enfants. Son œuvre évoque aussi des ressources naturelles du pays qu’il faut bien exploiter. "Bet bu set ci jant bu fenk’’ est une expression en langue wolof qui a plusieurs interprétations positives, un nouveau matin, une vision claire, chaque matin est un nouveau jour, le juste temps du soleil levant.

Le deuxième prix du ministre de la Culture est remporté par Ibrahima Niang Piniang pour son œuvre ‘’Ndoumbelane’’. D’une dimension de 3x3m, cette œuvre fait avec du collage de chambre à air sur grillage (installation). On y voit une représentation de papillons, de têtes dans des cases, et de cordes attachées sur des branches.  L’artiste explique que cette installation représente une situation que traverse le Sénégal à travers les médias, après un changement de régime politique, né d'une révolution.

‘’Nous assistons à des vagues d'arrestations qui occupent l'espace médiatique tous les jours. Je mets des têtes en cage pour marquer les esprits. C'est une installation de sculptures avec des chambres à air recyclés’’, a-t-il soutenu, soulignant avoir utilisé un matériau, tant révolutionnaire et fiable qui a su résister au temps malgré l’évolution du monde. ‘’On déshumanise tout aujourd'hui, pour des faits jugés très graves auparavant : détournements de deniers publics, recels, viols, meurtres faux et usage de faux, usurpations de fonctions etc.’’, a-t-il regretté, constatant que l'être humain dans sa quête de réussite et surtout de richesse matérielle est aujourd'hui ‘’prêt à tout’’.

Ainsi, cette installation ‘’Ndoumbelane’’ est une interrogation sur notre raison d'être, un symbole pour donner du sens à la temporalité sur laquelle l'humanité doit faire foi. C'est, selon l’artiste, ‘’un cri de cœur, une quête de soi pour un retour à nos vraies vertus, face à ces menaces qui gangrènent notre société qui, autrefois, reposait sur des bases solides’’.

El. Hadji Samba Diédhiou dit Baba a gagné le 3ème prix pour son œuvre ‘’Ascension’’. Celle-ci se déploie comme une œuvre métisse, où se rencontrent photographie, peinture digitale et manipulation subtile de l'espace, du temps et de la matière. À l'origine de cette œuvre un instant de danse capturé non pour être figé, mais pour être transformé, métamorphosé. ‘’Je n'enregistre pas un simple geste: j'en extrais la substance, en amplifie la portée et en révèle la symbolique profonde. À travers cette œuvre, c'est toute une vision contemporaine de l'africanité qui est revisitée : non pas figée dans les clichés, mais envisagée comme un souffle en perpétuelle évolution’’, a expliqué le pionnier du digital painting.

L'’Ascension’’ entend célébrer autant la mémoire des gestes ancestraux que leur transformation dans les langages actuels. Elle évoque également le féminin comme ‘’force matricielle, le corps comme lieu de passage et de combat, la verticalité comme symbole d'émancipation et de transcendance’’.

Par ailleurs, parmi les artistes sélectionnés, on peut citer Ousmane Samaké, Omar cissé (Poids du regard), Khalifa Hussein, Adama Boye, Massow Ka (L'œil de Saint-Louis), etc.  

Pour l'exposition dédiée aux femmes, le premier prix  a été décerné à l’auteure de l'œuvre ‘’Cosmos équilibre’’, Marie Dione. Le 2ème prix remporté par l’auteure de l'œuvre ‘’Tissons l'héritage’’, Maimouna Dieng.

BABACAR SY SEYE

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