Publié le 30 Jul 2015 - 04:19
SOLUTION A LA CRISE SCOLAIRE

‘’Fermer l’école sénégalaise, pendant un an…’’

 

« Il faut fermer l’école sénégalaise pendant un an et engager les réformes qui s’imposent ». La solution est extrême, mais c’est la conviction d’El hadji  Moustapha Guèye, ancien directeur d’école et conseiller au Conseil départemental de Thiès. M. Guèye estime que l’hécatombe, lors de ces sessions d’examen, est due à un ensemble de facteurs.

 

‘’Le français est une langue étrangère et  il faudrait  bien former les enseignants. Car il n’est pas normal qu’un enseignant n’arrive pas ou ne  puisse pas entretenir une transaction langagière en français. Pis, en ce moment, nous avons des enseignants qui ne sont pas intéressés par l’enseignement ; qui ne peuvent pas enseigner et qui ne veulent pas pouvoir enseigner’’. Derrière ce coup de gueule, El hadji  Moustapha Guèye, ancien directeur d’école et conseiller au Conseil départemental de Thiès, préconise une thérapie de choc : il faut fermer au moins pendant neuf mois l’école sénégalaise pour former les enseignants, en faisant appel non seulement aux inspecteurs, mais aussi aux doyens qui ont eu pour vocation l’éducation.

«On doit faire appel aux doyens qui ont été pédagogiquement bien formés à la législation scolaire que beaucoup d’enseignants ignorent aujourd’hui. Il nous faut retourner au Vade-mecum de Chérif Tall, à la psychopédagogie  et à la pédagogie  pour former  nos enseignants », estime le doyen Guèye.  La France, poursuit-il, a eu à retourner à la méthode syllabique, alors que ‘’nous en sommes aujourd’hui à revêtir la vieille dame d’habits neufs  en parlant de curriculum. Il n’y a pas encore eu de réformes avérées qui puissent amener l’école dans la bonne direction’’. 

La méthode préconisée

Toutefois, fermer les écoles ne signifie pas  que les élèves n’iront pas en classe, sinon assure M. Guèye, ce serait un gâchis budgétaire. Il propose la méthode consistant à former les enseignants pendant une semaine, et à les envoyer pratiquer et être évalués pendant dix jours en classe, avec les élèves, et ceci pendant une année scolaire. Au-delà, poursuit-il, nous avons des valeurs qui sont propres à notre tradition, à notre culture, et que nous éducateurs devons faire respecter à ces jeunes de demain. « Il faut cultiver le culte de la ponctualité, et de la correction tant chez l’enseignant que chez l’élève », note-t-il.

S’agissant du respect du quantum horaire, il fait remarquer que la valeur d’un travail ne se justifie pas, ne se lit pas à travers la présence en classe de l’enseignant mais plutôt par la rigueur de l’enseignant  au travail. Car,  il y a la psychopédagogie, la pédagogie et la réglementation scolaire. « Enseigner, c’est tout un art ». Toutes ces raisons, selon lui, font que la pédagogie doit être le sacerdoce  de l’enseignant et qu’il soit imbibé des cultes du «Jom », de « la kersa » et  du bien vouloir faire de l’enseignant pour arriver à un système éducatif rayonnant.

Quant aux assises nationales et leurs conclusions, il est d’avis qu’elles  ne sont pas faites pour les tiroirs. Pour lui,  il faut retourner  à l’ancienne méthode, ramener la morale, l’éducation civique et l’éducation sanitaire ; et former l’esprit de l’enfant, dès le bas âge, pour en faire un bon citoyen.  « L’école sénégalaise connaîtrait un grand essor si nous retournions  à nos valeurs culturelles,  à nos vertus et à la formation de l’esprit de nos enfants. »      

BIRAHIM DIAW

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