Publié le 3 Jul 2021 - 10:32
TOUBA - SANTÉ

Le Samu de Touba fonctionnel avant le Magal

 

La région de Diourbel va enfin disposer d’un service d’assistance médicale d’urgence (Samu). Il sera implanté à Touba et sera fonctionnel avant le grand Magal de Touba prévu dans 90 jours. L’annonce a été faite, lors de la Revue annuelle conjointe 2020 consacrée au secteur de la santé.

 

L’annonce de l’ouverture d’un service de Samu dans la région de Diourbel, a été faite en 2017 par le directeur du Samu national, Professeur Mamadou Diarrah Bèye. C’était à l’occasion d’un comité régional de développement consacré à la restitution des travaux d’une mission sur les urgences médicales à Kédougou et à Diourbel. Justifiant l’importance pour chaque région de disposer d’une telle structure, le Pr. Bèye disait : ‘’Une région doit avoir une autonomie. Chaque région doit répondre à un cahier des charges clair. Chaque région doit avoir un service de réanimation. Il faut avoir des Samu dans les régions. Il faut que le système de gestion des urgences bénéficie de subventions suffisantes.’’

Quatre années après cette annonce, cette doléance du Pr. Bèye est en train d’être matérialisée. La région aura un Samu et il sera implanté à Touba. L’annonce a été faite par le médecin-chef de la région médicale, lors de la Revue annuelle conjointe (Rac) pour l’année 2020.

‘’Pour le Samu régional, c’est presque fin prêt, parce que les ambulances sont déjà achetées. On a huit ambulances et c’est un nombre qui va évoluer dans le bon sens, parce qu’on est en train de discuter avec des partenaires et ils sont disponibles pour appuyer la mise en place du Samu. Mais c’est le partenaire Lux Bert qui a appuyé le ministère de la Santé pour mettre en place le Samu. Nous sommes en train de discuter avec un propriétaire immobilier pour conventionner un immeuble qui fera l’objet du siège’’, a déclaré le docteur Mamadou Dieng.

Ce nouvel outil sera d’un grand apport, d’après le Dr Dieng, ‘’parce qu’il permettra de réguler, de transporter, de faire les premiers soins quand il y a une urgence et même de les faire dans l’ambulance, en attendant d’arriver à l’hôpital. En temps réel, le Samu peut nous dire là où on a des places. Il peut orienter les malades’’.

Le médecin-chef a mis à profit cette rencontre pour demander aux élus d’accompagner le Samu régional. La santé est une compétence transférée, a rappelé le Dr Dieng, ‘’donc, les élus locaux doivent accompagner la mise en place du Samu, en achetant des ambulances, du carburant ou en payant le local. Tout ça sera discuté avec les autorités et nous, notre rôle est de les sensibiliser’’.

Santé maternelle : Diourbel traine le pas

Cette Revue annuelle conjointe (Rac) régionale tenue avec un petit retard s’explique, d’après le médecin-chef de la région médicale, par la survenue des épidémies de poliomyélite et de Covid-19.  A travers l'analyse des indicateurs, les blouses blanches se sont rendu compte qu’il faut maintenant mettre le focus davantage sur l'amélioration de la santé maternelle et infantile pour atteindre l'objectif de réduction des taux de mortalité maternelle et néonatale.

Et pour cela, renseigne le médecin-chef de la région médicale, ‘’beaucoup d'interventions sont en train d'être mises en œuvre avec l'appui des partenaires, mais surtout avec l'appui du ministère de la Santé qui nous accompagne à travers la DCME et les autres directions pour réduire le fardeau de morbidité et de mortalité porté par cette cible. Et donc, aujourd'hui, en ce qui concerne la santé de la mère et de l'enfant, comme je l'ai souligné, il y a beaucoup de programmes qui vont être mis en œuvre pour améliorer de manière substantielle la santé de la mère et de l'enfant’’. 

 D’ailleurs, les contre-performances notées sont au niveau des consultations prénatales. ‘’Nous sommes à 59 %, alors qu'il faut aller à plus de 60 %’’, a souligné le Dr Dieng.

La région de Diourbel marque le pas en ce qui concerne la planification familiale. Du fait des préjugés sociaux, de la pauvreté et du poids de la religion, la planification familiale n’est pas pratiquée par bon nombre de femmes.  ‘’Nous avons quelques soucis par rapport aussi à la planification familiale. Les taux de prévalence contraceptive sont un peu faibles, autour de 7 %, alors qu'on visait, pour l'année 2020, 20 %. Nous avons noté aussi la recrudescence de la malnutrition et nous allons mettre en place des interventions par rapport à cette malnutrition, pour réduire les prévalences de la malnutrition’’. 

Touba compte deux hôpitaux, un autre hôpital en chantier, un centre de santé et quatre établissements de santé secondaires, ainsi que plusieurs postes de santé. C’est ce qui explique l’implantation d’une succursale dans cette ville.

Le docteur Mahmadane Lo, le pharmacien chef de la Pra (Pharmacie régionale d’approvisionnement) revient sur les raisons de l’implantation de cette structure. ‘’Au quotidien, on se rend compte que la majorité de nos activités sont destinées à l’agglomération Touba-Mbacké. C’est pour cette raison que lors d’un comité régional de développement qui était tenu à l’évaluation du ‘Yeksina’ (un programme de la Pharmacie nationale d’approvisionnement visant à rapprocher les produits pharmaceutiques des structures de santé), il a été recommandé d’installer un entrepôt à Touba pour prendre en charge l’ensemble des structures qui gravite autour’’, a dit le Dr Lo.

Aussi, a-t-il indiqué, ‘’les structures de Touba sont obligées de venir toujours à Diourbel pour prendre des médicaments, avec des moyens logistiques inadaptés, notamment des ambulances qui ne peuvent pas tenir une quantité de médicaments qui puisse satisfaire leurs besoins. En nous rapprochant de Touba, nous allons faciliter l’acquisition des médicaments qui va contribuer à améliorer leur disponibilité et leur accessibilité. Elles sont fondamentales pour l’amélioration de la santé de la population’’.

Le site qui devra abriter la succursale de Touba a été offert par le khalife général. Il se trouve vers le nouvel hôpital.

Par Boucar Aliou Diallo

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