Publié le 20 Jun 2018 - 22:41
TRAFIC - OFFRE ET CESSION DE DROGUE

Le lutteur Saloum-Saloum risque 5 ans

 

Le lutteur Saloum-Saloum, Saliou Samb à l’état civil, était hier à la barre de la chambre criminelle de Dakar, pour une affaire de drogue. Accusé d’offre et de cession de drogue, il encourt 5 ans de prison ferme, tandis que son fournisseur risque 10 ans de travaux forcés pour trafic de drogue.

 

Au moment où les Lions de la Teranga étaient en train de préparer leur match contre la Pologne, un autre sportif était en train de se confronter aux juges. Il s’agit du lutteur Saloum-Saloum ou Saliou Samb à l’état civil. Le pensionnaire de l’écurie Saku Xam Xam des Parcelles-Assainies comparaissait une nouvelle fois pour une affaire de drogue, notamment d’héroïne. Il encourt une peine de 5 ans de prison ferme et sera édifié sur son sort le 17 juillet prochain. Une autre procédure pour des faits similaires l’attend.

Le lutteur multirécidiviste comparaissait, hier, à la barre de la chambre criminelle du Tribunal de grande instance (Tgi) pour les faits d’offre et de cession de drogue. Saloum-Saloum semble avoir plus de baraka que son fournisseur nigérian, contre qui le substitut Saliou Ngom a requis 12 ans de travaux forcés. Une peine requise également contre le nommé Massylla Penda Gaye, l’homme qui lui a remis les quatre képas d’héroïne trouvés sur lui, au moment de son arrestation.

Saloum-Saloum arrêté suite à un piège

C’est suite à un piège que Saloum-Saloum est tombé. Lorsque les éléments de l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) ont reçu l’information d’un intense trafic de drogue par un réseau établi entre Liberté VI, Grand-Yoff et Grand-Dakar, ils ont défini une stratégie. D’autant que leur indic leur a révélé que le trafic était animé par Emmanuel Shika, qui travaille en étroite collaboration avec le lutteur et un certain Adama Sylla. L’informateur révélait qu’une livraison devait s’opérer aux alentours de Liberté VI. D’entrée de jeu, les limiers ont pris en filature Adama qui devait rencontrer le nommé Pape Gora Diouf. Tous les deux ont été appréhendés. La fouille effectuée sur Adama Diouf a permis la découverte de trois képas qu’il envisageait de céder à Pape Gora Diouf.

Interrogé sur la provenance de la drogue, Adama Sylla a déclaré l’avoir reçue de son fournisseur habituel, précisément Saloum-Saloum.  Suite à sa révélation, les policiers ont décidé de tendre un guet-apens au lutteur, en demandant à Sylla de passer une nouvelle commande. Le lutteur a mordu à l’hameçon et a été appréhendé à son arrivée sur les lieux. Selon les policiers, il a avalé les deux képas et dissimulé les deux restants dans sa poche. Interrogé à son tour, Saloum-Saloum est passé aux aveux et aurait déclaré avoir reçu un acompte de 5 millions et versé la somme de 70 000 F Cfa à Adama Sylla pour l’achat de 5 kg de drogue qu’ils devaient conditionner en 52 képas pour les revendre. Sur l’origine de la drogue, il a désigné le Nigérian Emmanuel Shika, tout en précisant que c’est par l’intermédiaire de Masylla Penda Gaye Sylla.

Cependant, face aux juges, hier, Saloum-Saloum a nié être un dealer, mais avoue être un simple consommateur et se ravitaillait auprès de Massylla. Par conséquent, il est innocent dans cette affaire, car Adama Sylla l’accuse pour briser sa carrière. ‘’Faisant partie de mes supporters, j’ai noué de bonnes relations avec lui. Ainsi, un jour, il m’a appelé pour me faire part de son arrestation. Il m’a demandé de venir intercéder en sa faveur’’, a narré l’accusé. Mais grande fut sa surprise en tombant sur les policiers à son arrivée à Grand-Yoff. Toutefois, il a juré, la main sur le cœur, que rien n’a été retrouvé sur lui, mise à part la somme de 350 F Cfa.  A l’en croire, les policiers lui ont suggéré de payer la caution d’Adama Sylla fixée à 500 000 F Cfa.

‘’Alors pourquoi vous a-t-on arrêté ?’’ A cette question du président Seydi, Saloum-Saloum a rétorqué ne rien savoir de cette affaire, mais qu’il est injustement accusé par Adama Sylla qui croyait qu’il allait pouvoir le faire libérer. Pourtant, ce dernier, qui a fait défaut, a déclaré devant les enquêteurs n’avoir jamais vendu d’héroïne. En revanche, il recommandait toujours des clients à Saloum-Saloum. Ce dernier jure n’avoir jamais été au courant d’un tel fait.

Entendu à sa suite, le Nigérian n’a pas contesté les faits. Emmanuel Shika est revenu sur les circonstances de son arrestation, en expliquant que c’était le samedi 19 novembre 2014. ‘’J’étais à Ouest-Foire, quand Massylla m’a appelé vers les coups de 10 h du matin, en me faisant croire qu’il avait besoin de 5 grammes d’héroïne. Après lui avoir fixé un rendez-vous pour la livraison, je n’ai pas pu me déplacer, car je regardais le match Liverpool contre Chelsea. Après plusieurs coups de fil, il a finalement décidé de venir récupérer la marchandise. Mais, à ma grande surprise, je me suis rendu compte que c’était un piège’’, a raconté le dealer.  

Pape Gora Diouf, qui comparaissait libre, a lui aussi plaidé coupable, en confessant avoir fumé du chanvre indien. Employé à l’aéroport, il a révélé s’être procuré de la drogue auprès d’Adama Sylla moyennant 2 000 F Cfa. ‘’C’est au moment où je le fumais que la police est arrivée’’, a-t-il ajouté, l’air désolé.

Le parquet a requis 6 mois ferme contre lui et 12 ans de travaux forcés contre Emmanuel Shika et Massila. Celui-ci ayant fait défaut, le ministère public a aussi requis le mandat d’arrêt. Il a demandé à la chambre de condamner les accusés à payer solidairement une amende égale au triple de la valeur de la drogue saisie par-devers eux et d’ordonner la destruction de la drogue.

L’avocat de Saloum-Saloum a demandé que les déclarations tenues par Adama Sylla contre son client soient écartées. Mieux, que les faits d’offre et de cession soient disqualifiés en détention en vue de la consommation personnelle. Car, a-t-il argué, ‘’la vérité est qu’il (Saloum-Saloum) est consommateur comme il a eu à le déclarer’’. Quant au conseil d’Emmanuel Shika, il a sollicité l’application bienveillante de la loi.

FATOU SY

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