Publié le 23 Jun 2021 - 17:36
TRANSPARENCE, REDDITION DES COMPTES

Le Sénégal installe sa Commission nationale de bonne gouvernance 

 

Dans le cadre du Mécanisme africain pour l’évaluation par les pairs (MAEP), les autorités du ministère de la Justice ont installé, hier, avec leurs pairs africains, la deuxième Commission nationale de bonne gouvernance (CNG).   

 

Un nouveau pas a été posé, hier, par les autorités sénégalaises, en direction de la pérennisation de la transparence dans la gestion des ressources publiques.

En effet, la deuxième Commission nationale de bonne gouvernance (CNG), un mécanisme essentiel dans l’architecture nationale du Mécanisme africain pour l’évaluation par les pairs (MAEP), a été installée à l’hôtel King Fahd de Dakar, sous la présidence du secrétaire d’Etat auprès du garde des Sceaux, Ministre de la Justice. Une nouvelle équipe pour succéder à celle mise en place en novembre 2014, dont la mission a pris officiellement fin en mars 2020. Mais pour surtout travailler à l’élaboration d’une revue de toutes les politiques publiques relevant des stratégies nationales de bonne gouvernance.  

Organe de l’Union africaine, le MAEP est un mécanisme d’auto-évaluation accepté d'un commun accord et adopté volontairement par les Etats membres de l'UA, en vue de promouvoir et de renforcer des normes élevées de gouvernance. En installant sa deuxième CNG, le Sénégal renforce sa crédibilité vis-à-vis de la communauté internationale et consolide sa position privilégiée en matière de démocratie et de respect des droits humains. Une lignée sur laquelle s’inscrit le secrétaire d’Etat auprès du garde des Sceaux, ministre de la Justice.

Selon Mamadou Saliou Sow, ‘’le Sénégal accorde une place importante à la bonne gouvernance qui constitue un élément clé des réformes dans l’agenda des politiques publiques, en droite ligne des orientations du Plan Sénégal émergent. L’amélioration continue de la gouvernance publique pour plus de transparence, d’efficacité et d’efficience dans la conduite des actions de l’Etat, est une exigence pour un développement économique et social harmonieux’’.

Cette relation entre la bonne gouvernance et le développement est à l’origine de la création du MAEP, dans le sillage du nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique. L’organisation a permis à une vingtaine d’Etats de réaliser leur évaluation et de faire avancer ainsi l’état de la bonne gouvernance sur le continent. Le Sénégal, en sa qualité de membre fondateur, s’honore de figurer parmi ces pays. Ce qui amène le chargé de la Promotion des droits humains et de la bonne gouvernance à ajouter que ‘’la relecture des enseignements du premier exercice a abouti à l’adoption du décret 2020-344 du 17 mars 2021 portant création et fixant les règles de fonctionnement de la Commission nationale de la gouvernance. Ce nouveau texte a apporté des innovations majeures, parmi lesquelles la consécration du principe de la présidence de la CNG par une personnalité indépendante issue de la société civile et de celui de la représentation des groupes vulnérables’’. 

Pr. Ibrahima Thioub, Président de la nouvelle CNG

Président de la CNG sortante, Babacar Guèye a passé la main à l’ancien recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Ibrahima Thioub, qui a été choisi pour diriger la nouvelle équipe. Composée d’une quarantaine de membres, elle prend en compte toutes les parties prenantes de la société sénégalaise. L’Administration, la société civile, les médias, les personnes vivant avec un handicap, les syndicalistes, etc., ont tous été représentés.

Le travail accompli par l’équipe du professeur Babacar Guèye, unanimement salué par ses pairs, a amené le nouveau président à s’exiger un niveau de performance élevé dans ses futures missions.

En effet, soutient le Pr. Thioub, ‘’nous avons le défi de maintenir cette dynamique efficace et efficiente dans la conduite du processus du MAEP au Sénégal. Elle s’appuiera sur les acquis de la CNG sortante, en restant fidèle aux principes d’autonomie, d’objectivité, d’intégrité et d’adhésion aux idéaux du panafricanisme dans l’accomplissement de ses nouvelles missions. Nous pouvons être fiers du travail accompli par notre pays, membre fondateur de cette initiative africaine qui redonne à notre continent la possibilité d’agir à partir de son propre centre de gravité’’. 

Cette cérémonie d’installation de la deuxième CNG, dans le cadre du MAEP, a été rehaussée par la présence d’illustres invités, dont Ousmane Diallo. De son expérience à la tête d’une CNG pendant quelques années, le membre du Panel des éminentes personnalités a tenu à partager quelques recommandations aux membres entrants de la CNG du Sénégal. ‘’La commission a pour vocation de rendre le processus compétent, transparent, intègre et surtout libre de toute interférence extérieure par rapport aux analyses et aux conclusions des travaux que vous serez amené à entreprendre. Je vous recommande, en deuxième lieu, de ne jamais déroger aux règles d’éthique qui doivent guider vos travaux’’, conseille-t-il. 

L’ancien ministre malien du Plan a également insisté sur la nécessité, pour les membres de la CNG, d’entretenir des relations saines et cordiales avec le point focal. Ce dernier est le représentant du chef de l’Etat dans le processus. Il veille à assurer la coordination des relations entre la CNG et le président de la République, et entre le Sénégal et le MAEP continental. Avec l’installation de la nouvelle CNG, c’est le garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Me Malick Sall, qui occupe cette position.  

En terminant sa mission, l’équipe du Pr. Babacar Guèye a produit un rapport national d’auto-évaluation, présenté en 2019 par le président de la République. Il y figure des recommandations que les pays membres sont obligés d’appliquer. D’ailleurs, le Sénégal est tenu de fournir des rapports d’étape sur l’application de ces recommandations.

Lamine Diouf

 

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