Omar Youm invite les populations à renoncer à la violence
Outre l’assurance de la sécurité, le ministre des Forces armées a invité, ce samedi, à Ziguinchor, les populations à renoncer à la violence et à œuvrer pour promouvoir le dialogue, la compréhension mutuelle et la résolution pacifique des conflits.
Même s’il ne les a pas citées nommément, les manifestations violentes de mai et de juin derniers qui ont rendu la ville de Ziguinchor sens dessus dessous, suite à la condamnation et à l’emprisonnement d’Ousmane Sonko, président du Pastef dissous, demeurent toujours gravées dans la conscience collective. A la Compagnie de gendarmerie de Néma, tout près de la « maison blanche », la « forteresse » d’Ousmane Sonko, où il s’est rendu pour procéder à l’inauguration du nouveau Poste de Commandement (PC) et la Section de recherches (Sr) de Ziguinchor, le ministre des Forces armées a invité les populations à éviter les manifestations violentes et les destructions de biens publics ou privés avec leurs lots de désolation.
« La violence n’est pas une manifestation de la liberté, au contraire c’est la négation du droit et de la liberté. C’est une faiblesse, voire une médiocrité. Une réponse inadéquate face aux problèmes et aux frustrations peut être légitime que l’on peut rencontrer. Je tiens à condamner fermement, les actes de violences, car ils sont non seulement destructeurs, mais aussi contraire aux valeurs fondamentales de notre société et de la démocratie. La violence ne résout rien. Elle ne fait qu’engendrer davantage de souffrance et de destruction. Elle porte atteinte à la sécurité des personnes, à la stabilité de nos institutions et aux progrès économiques. Elle divise les citoyens et crée des clivages qui sont préjudiciables à la cohésion sociale », a déclaré Maître El Hadji Omar Youm.
Pour toutes ces raisons, il a exhorté les Ziguinchorois à privilégier et à promouvoir le dialogue, la compréhension mutuelle et la résolution pacifique des conflits. Rappelant que « la liberté d’expression et le droit de manifester sont des droits fondamentaux de tout individu reconnu et consacré par notre Constitution », le ministre des Forces armées a, cependant, fait savoir que « ces droits doivent être exercés de manière responsable et dans le respect des lois et règlements ». « Les manifestations doivent être encadrées et organisées de manière à prévenir les débordements et à assurer la sécurité de tous. Je lance donc un appel à la responsabilité individuelle, collective, pour éviter les actes de violences qui n’amènent que souffrance et instabilité. Ensemble pour une société de paix, basée sur le respect, la compréhension et la solidarité », a-t-il lancé.
Maitre El Hadji Omar Youm bouclait un « marathon d’inauguration » entamé le vendredi 05 et qui l’a conduit successivement à Tanaff dans la région de Sédhiou à la lisière de la frontière avec la Guinée-Bissau, ensuite dans la commune de Niaguis sur la RN6, à une quinzaine de kilomètres de Ziguinchor, enfin dans la commune de Tenghory sur la RN4 dont une bonne partie jouxte la commune de Bignona où il s’est aussi rendu. La dernière étape de ce périple fut la « mythique » et « légendaire » caserne de Nema qui a vu passer de « nombreux et prestigieux vaillants chefs militaires de la gendarmerie nationale dont le Général de Corps d’armée Moussa Fall ».
Sur place, il a procédé à l’inauguration de la nouvelle Section de recherches (Sr) et de nouveaux locaux du Poste de Commandement (PC) de la Compagnie de gendarmerie de Ziguinchor. Pour le ministre, ces infrastructures symbolisent la mise en œuvre concrète des hautes orientations du Chef de l’Etat, Macky Sall. Lesquelles, sous la haute direction du Haut Commandement, la Gendarmerie nationale s’est rapidement approprié cette vision stratégique en élaborant un Plan d’urgence spécial d’équipement (PUSE) qui a abouti à une « transformation capacitaire de la Gendarmerie nationale, en termes d’effectifs, d’équipements et d’infrastructures’’.
Le ministre annonce que, grâce à cet « ambitieux plan », la gendarmerie devrait atteindre, en 2025, un effectif d’environ trente-cinq mille militaires. « L’acquisition d’équipements permet, aujourd’hui, de mobiliser et d’armer près de 100 escadrons au maintien de l’ordre, mais également les Sections de recherches, les compagnies, les brigades de gendarmerie territoriales », s’est réjoui Maitre El Hadj Omar Youm.
Selon lui, depuis deux ans, une trentaine d’infrastructures ont été inaugurées, à l’image de celle de Ziguinchor. La Section de recherches de la capitale sud du pays, poursuit-t-il, a été créée à l’image de celle de Dakar, Saint-Louis, Thiès, Tambacounda et bientôt Kaolack, afin de prendre en compte tout le spectre de la grande criminalité, mais également de renforcer l’offre de sécurité dans cette belle région de la Casamance qui a certes beaucoup souffert d’un long conflit armé, mais qui connaît actuellement une nette accalmie.
HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)