Publié le 30 Jan 2018 - 21:07
CONSTITUTION DE PARTIE CIVILE

Mermoz-Sacré Cœur entre dans la danse

 

Comme un commandant à la tête d’un bataillon, Barthélémy Dias reste sur la ligne de front dans la guerre que mènent les Khalifistes contre le régime actuel. Quant au Premier secrétaire du Parti socialiste, Ousmane Tanor, il méprise. Car, estime-t-il, ‘’on ne tire pas sur une ambulance’’.

 

Au début, c’était l’espoir. Mais au fur et à mesure, les appréhensions s’emparent des cœurs des partisans du maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall. C’est du moins ce qui ressort de l’entretien avec son lieutenant Barthélémy Dias. C’était dans la soirée d’hier, dans les locaux de sa mairie où il a reçu certains organes de presse pour les besoins d’une interview. Vêtu d’un boubou bleu, fraîchement débarqué du tribunal, le maire de Mermoz-Sacré Cœur, comme à son habitude, tonne fort contre le régime, contre la justice. ‘’Je me demande comment un juge peut avoir le pouvoir de renvoyer un avocat.

Cela n’a aucun fondement juridique. Nous demandons que Maître El Hadj Diouf soit rétabli dans ses droits, qu’il revienne dans ce procès. L’Etat a ses avocats, son agent judiciaire, son procureur, et aussi un juge d’instruction omniprésent, tous à sa solde’’, peste-t-il bouillant de rage. Ce n’est pas tout. Le maire de Mermoz-Sacré Cœur est aussi revenu sur l’utilité de la caisse d’avance de la mairie de Dakar.  C’est pour répéter que des imams, veuves, orphelins ou des gens d’Eglise qui l’entendent peuvent témoigner de la destination de cette caisse.

En tout état de cause, le fils de Jean Paul Dias ne compte pas assister, passif, à la mise à la guillotine de son leader. Parce que, dit-il convaincu, ils sont en présence d’un ‘’procès politicien’’. Il poursuit : ‘’Aujourd’hui, nul ne peut nous convaincre que Khalifa Sall n’a pas l’immunité. Nul ne peut justifier que l’Inspection générale d’Etat qui dépend de la Présidence est plus compétente que la Cour des comptes pour auditer la mairie de Dakar. Nul ne peut expliquer pourquoi le juge d’instruction et le procureur confisquent la demande de cautionnement qui a été déposée à leur niveau et qui constitue une pièce indispensable pour introduire une nouvelle demande de liberté provisoire…’’

Mermoz-Sacré Cœur va se constituer partie civile

A souhait, le maire continue de lister les exceptions soulevées par (ses) avocats devant le juge Lamotte et ses assesseurs. Il s’interroge : ‘’Comment peut-on accepter que tous les témoins à charge soient entendus par le doyen des juges, alors qu’on refuse de le faire pour les témoins à décharge ? On est dans quel monde ? On est dans quelle République ? Et cela me pousse malheureusement à penser à la déclaration de Donald Trump pour qui je n’ai aucun respect. Est-ce qu’on est dans un pays qui se respecte ou dans une poubelle à ciel ouvert ? Nous sommes des citoyens. Nous ne sommes pas des révolutionnaires. La Justice, c’est notre dernier rempart. Qu’on sache que nous ne sommes pas dans les dispositions de nous laisser conduire à la guillotine.’’ Très en verve, Barthélémy Dias, qui allègue son préjugé favorable pour les juges Malick Lamotte, Magatte Diop et Ameth Sy, déclare en revanche n’avoir aucun respect pour le procureur Serigne Bassirou Guèye. Ce dernier, estime-t-il, se comporte comme un ‘’militant de Benno Bokk Yaakaar’’.

Interpellé sur sa réaction à sa sortie du tribunal, Dias met un peu d’eau dans son vin. Il dit : ‘’Nous ne menaçons personne. Il y a un avocat de l’Etat que je me garderai de nommer qui a insulté le peuple de Dakar dans le tribunal. Il ne l’a pas fait dans la rue. C’est donc dans le tribunal que nous allons régler notre problème. Nous n’allons pas rester passivement et laisser les autres nous insulter, nous humilier ou nous intimider. Il en est hors de question.’’ Dans les actes qu’il compte poser dans les jours à venir, il cite une constitution de partie civile à l’étude. ‘’Si l’Etat du Sénégal qui n’a pas le droit d’être présent à ce procès le fait, nous aussi (Commune de Mermoz-Sacré Cœur), parce que nous contribuons au budget de la mairie ville, allons nous constituer. Nos conseillers juridiques vont réfléchir sur la question pour voir les voies et moyens de le matérialiser’’, fulmine-t-il.

Par ailleurs, considérant leur exclusion du Parti socialiste comme une ‘’escroquerie politique’’, il dit faire confiance au juge des référés qui va rendre sa décision le 26 février prochain. ‘’Cette exclusion, pense-t-il, se justifie par sa candidature au prochain congrès du PS. Comme Macky Sall, Tanor Dieng veut aller à ces élections sans adversaire.’’

MOR AMAR

Section: 
OUSMANE SONKO EN TURQUIE : Une visite stratégique pour renforcer les relations sénégalo-turques
RENÉGOCIATIONS DES CONTRATS ET RÉVISIONS DES CODES DANS LE SECTEUR EXTRACTIF : Ousmane Sonko dévoile les premiers constats du comité
CONCLUSIONS DU DIALOGUE NATIONAL : Les partis de l’opposition dénoncent des manquements
CRISE POLITIQUE AU MALI : Moussa Mara dans la tourmente, Soumaïla en mémoire
REDRESSEMENT ÉCONOMIQUE : Le pari de l’endogénéisation
CRISE POLITIQUE : L’APR hausse le ton
PRÉSIDENTIELLE 2025 EN CÔTE D’IVOIRE : Ouattara se lance pour un 4e mandat, Soro dénonce
POUR DES RELATIONS HUILÉES ENTRE LE SÉNÉGAL ET LA MAURITANIE : Les sections Isems pérennisent des stratégies de collaboration
APR APRÈS LE POUVOIR : Le temps du renouveau 
RÉORGANISATION DE L’APR : Macky Sall rajeunit la direction du parti
TRAQUE CONTRE LA PRESSE - SOCIETE CIVILE : Les dérives verbales de Waly Diouf Bodiang
SORTIE DU LEADER DU SÉNÉGAL BI ÑU BOKK : Barth sans gants
PETITE ENFANCE ET CASE DES TOUT-PETITS : Des conseillères familiales renforcées en éveil et stimulation précoces
SÉNÉGAL : Quand l’homme d’État fait de la politique et le politique oublie l’État
SITUATION NATIONALE : L’alerte du FDR
RESTITUTION DES EMPRISES MILITAIRES : La fin d’une époque
TANDEM DIOMAYE- SONKO : L’analyse de Thierno Alassane Sall
LENTEUR DANS LA MISE EN ŒUVRE DE L’ACTION PUBLIQUE : Ousmane Sonko hausse le ton
REACTION DE DIOMAYE APRÈS LA SORTIE DE SONKO : Focus sur les difficultés des Sénégalais
PASTEF : Le dur choix entre le Parti et l’État