Publié le 30 Apr 2020 - 02:33
VIOL & DETOURNEMENT DE MINEURE

Le Guinéen risque 10 ans de prison

 

Le manucure Ibrahima Diallo, âgé de 22 ans, a comparu hier devant le tribunal des flagrants délits, pour avoir abusé de M. C., une fillette de 12 ans.

 

Heureusement pour Ibrahima Diallo, il n’a pas été traduit devant la chambre criminelle, puisque les chefs de viol et de détournement de mineure, pour lesquels il a comparu hier devant le tribunal des flagrants délits, lui ont été notifiés durant le mois de décembre, avant la criminalisation du viol. Les faits se sont déroulés à Grand-Yoff.

Ce jour-là, vers 14 h, alors que la petite M. C. revenait de l’école, elle a été interpellée par Ibrahima Diallo qui l’a sommée de le suivre chez lui, sans quoi il allait lui faire du mal. Prise de panique, elle est allée avec lui dans sa chambre où elle a été abusée à trois reprises. Après avoir commis son acte ignoble, Ibrahima l’a menacée de mort, si elle s’aventurait à le dénoncer et l’a laissé rentrer, mal-en-point, en boitant. Une fois à la maison, la grand-mère de la petite, Caroline, qui a la garde de la petite depuis le divorce des parents de cette dernière, a constaté la démarche anormale de sa petite-fille et lui a demandé ce qui n’allait pas. Mais craignant les représailles de son violeur, elle lui a répondu qu’elle s’était fait mal à la jambe. Suspicieuse, elle a insisté en haussant le ton et M. C. a fini par lâcher le morceau.

Effondrée, Caroline est allée porter plainte et a amené la petite M. C. en consultation. Le rapport du médecin a révélé une déchirure hyménale et des traces d’agression.

Lors de son audition à la police, Ibrahima avait déclaré avoir 18 ans et 15 ans en face du procureur. D’ailleurs, il avait comparu devant le tribunal pour mineurs avec un jugement rendu par la justice guinéenne. Mais le tribunal s’est rendu compte que le jugement présenté a été rendu 2 jours après la commission de son forfait. Le juge s’est déclaré incompétent et a renvoyé l’affaire en flagrants délits.

Malgré le certificat médical, la description de la chambre du prévenu qu’a donné M. C., les médiations pour présenter des excuses a Caroline et des tours de passe-passe, Ibrahima Diallo a réfuté les charges retenues contre lui, hier, devant le tribunal des flagrants délits. Ibrahima a juré par tous les saints avoir toujours considéré M. C. comme sa sœur et a soutenu faire l’objet d’un complot.

‘’Je fais très bien mon travail de manucure, mais les gens du quartier me disent que je suis venu m’enrichir au Sénégal. Les gens sont jaloux de moi. Même quand je mets des habits neufs, ça fait l’objet de spéculation. Elle n’a jamais posé les pieds chez moi. Je ne l’ai jamais violée’’, s’est-il défendu. Il a également ajouté que la petite ’’s’est une fois présentée à mon lieu de travail, près de l’étal de sa grand-mère qui vend des cacahuètes, pour un tatouage, mais j’ai refusé de lui en faire, puisqu’elle est mineure. À part cela, j’ai de très bons rapports avec toute sa famille’’. Le prévenu a reconnu avoir envoyé des émissaires chez Caroline, non pas pour s’excuser, mais juste pour qu’elle désiste de sa plainte, puisqu’il est innocent.

Son avocat a plaidé la relaxe pour le viol puisqu’il y a un doute sérieux et a sollicité une application bienveillante de la loi pour le détournement de mineure.

Devant la barre, la grand-mère Caroline a maintenu ses déclarations et soutenu n’avoir aucun intérêt à charger Ibrahima qu’elle considère comme un fils. ‘’Il m’appelait maman. Je lui payais souvent à manger. Je l’ai soigné quand il était tombé malade. Je le conseillais à chaque fois. Il me confiait même ses recettes de travail. En plus, il a envoyé à trois reprises des émissaires pour solliciter mon indulgence. Ils m’ont proposé de l’argent que j’ai refusé‘’, a regretté Caroline qui a confié que M. C., après ce traumatisme, avait du mal à retourner à l’école et qu’elle a été obligée de l’amener à Keur Massar.  Son conseil a réclamé 10 millions pour le préjudice causé.

Dans le même sens, le parquet, convaincu de la constance des faits, a requis une peine de 10 ans ferme. L’affaire a été mise en délibéré pour le 4 mai.

Fama Tall

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