Publié le 12 May 2020 - 12:54
AFFAIRE BARA GUEYE (CLEAN-OIL)

Le DG relaxé, le reste condamné avec sursis

 

L’administrateur de société, Bara Guèye, a été attrait devant la juridiction des flagrants délits, ainsi que sa femme, sa belle-mère et quelques-uns de leurs invités. Ils ont répondu du chef de violation de l’état d’urgence en célébrant en grande pompe un mariage.

 

Le samedi 2 mai, les éléments de la section de recherches ont reçu une vidéo montrant un rassemblement, à l’occasion d’une cérémonie de mariage. Une descente sur les lieux a permis de mettre la main sur les nouveaux mariés et une convocation a été délivrée à toutes les personnes se trouvant sur la vidéo.

Après 48 heures de garde à vue, tout ce beau monde a été déféré au parquet. Une liberté provisoire leur a ensuite été accordée, après leur inculpation.

Hier, lors de leur procès devant la barre du tribunal des flagrants délits, ils ont, dans l’ensemble, nié le chef d’inculpation, mais ont reconnu qu’ils y étaient. A les entendre, chacun y est allé sans savoir qu’il y aurait du monde ; que personne n’a été invité, à part Alassane Mbaye qui se considère comme un membre à part entière de la famille de Marie Mané, domiciliée à la cité Horizon. Cette dernière, qui donnait la main de sa fille, a soutenu n’avoir invité personne, même pas sa propre famille. Marie a également laissé entendre devant la barre qu’après la cérémonie officielle, elle a menacé d’appeler la police, si les gens ne sortaient pas de chez elle et s’est retirée dans sa chambre, après que l’union a été scellée au salon.

Le marié a laissé entendre qu’il n’est arrivé sur les lieux que vers 18 h et devait y passer sa première nuit nuptiale. Il soutient n’y avoir trouvé que les membres de sa belle-famille. Seynabou Diène, sa dulcinée, a renchéri avoir juste envoyé un message à une dizaine d’amis, non pas pour les inviter, mais pour leur annoncer son mariage. Ndèye Marie Diallo dite ‘’Adja Diallo’’ de renchérir que c’est ce qui a motivé sa venue, parce que des félicitations étaient de rigueur. Elle a ajouté qu’elle n’y a pas fait plus de quarante minutes, puisqu’elle a un bébé de 17 mois.

Mansour Ndao et Alioune Niang, qui se disent aussi très proches de la famille, ont déclaré qu’ils ignoraient qu’il y aurait autant de personnes. Ils ont ajouté être partis juste après la cérémonie officielle, à 15 h 15 mn. Pour boucler la boucle, Alassane Mbaye et Ndèye Fatou Diouf se sont défendus devant le juge. Le premier a plaidé qu’il devait chanter les louanges de la mariée, alors que la dame Diouf a expliqué avoir été désignée pour ‘’yobou teranga’’.

Tous les prévenus ont fait leur mea culpa, avant que le parquet ne rejette la faute sur Seynabou Diène qui a envoyé un message pour annoncer son mariage. ‘’Vous savez aussi bien que moi qu’au Sénégal, annoncer un mariage égale à inviter la personne. C’est de votre faute’’, a martelé la représentante du parquet, et d’ajouter qu’on fait face à un problème de santé publique et qu’on ne peut pas se permettre certaines choses. Elle les a exhortés à prendre leurs responsabilités, sans quoi l’Etat le fera à leur place. ‘’Pour vous protéger, on doit recourir à la force. N’attendez pas que la loi vous l’impose’’, a-t-elle déploré, avant de requérir l’application de la loi.

Leurs conseils ont plaidé le renvoi des fins de la poursuite sans peine ni dépens, puisque, selon eux, l’infraction n’est pas constituée. Maitre Mamadou Seck a sollicité une application bienveillante de la loi, avant de souligner qu’il n’y a pas de nombre défini pour déterminer qu’il y a rassemblement. Son confrère Me Abdoul Birane Wane a trouvé qu’ils ont largement payé leur faute, avec les 48 heures de garde à vue. Pour Me Borso Pouye, devant la barre, ont été attraits 8 personnes et ce chiffre ne constitue pas un rassemblement. Elle a ajouté qu’un mariage est scellé par des personnes et la célébration du mariage n’est pas interdite en état d’urgence’’. Maitre Pouye a demandé au tribunal de mettre la psychose de côté et de faire, vis-à-vis des prévenus, une application bienveillante de la loi.

Au final, seul Bara Guèye a été relaxé. La mariée et Cie ont écopé d’une peine de 2 mois avec sursis, en sus d’une amende de 100 mille francs chacun.

Fama Tall

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