Dépollution Baie de Hann

L’écologiste Mbacké Seck, membre du réseau Hann Baykeeper, a plaidé, mardi, pour un traitement plus rigoureux des eaux usées et une meilleure gouvernance du Projet de dépollution de la baie de Hann, exprimant son inquiétude face à la pollution grandissante de cette partie du littoral de Dakar. ”Ce projet a souffert d’instabilité dans sa mise en œuvre, notamment avec des marchés mal attribués et un manque de transparence. Nous exigeons un traitement plus rigoureux des eaux usées et une meilleure gouvernance de ce projet”, a-t-il dit lors d’une conférence de presse organisée par le Réseau de protection de la baie de Hann, appelé également ”Hann Baykeeper”.
”L’étude d’impact environnemental et social, datant de plus de 10 ans, n’est plus en phase avec la réalité actuelle, marquée, entre-temps, par une forte pression démographique et urbaine”, a-t-il soutenu, rappelant que ce projet a été lancé en 2022. Le Projet de dépollution de la baie de Hann, d’un montant global de 117 milliards de francs CFA, bénéficie du soutien de plusieurs partenaires financiers, techniques et statistiques : l’Agence française de développement (AFD), l’agence néerlandaise Invest International Public Project, l’Union européenne ainsi que la China Development Bank (CDB) et une contribution du Sénégal à hauteurs de 2 % du coût global.
Initialement prévu pour 48 mois, les travaux de construction de la station de traitement des eaux usées, d’une capacité de 25 000 m³ par jour, sont en cours et les infrastructures de base commencent à sortir de terre. Le taux d’exécution des travaux est actuellement de 67 %, selon l’Onas chargé de son exécution. La station de traitement des eaux usées se distingue par sa capacité à traiter des eaux industrielles, faisant d’elle l’une des plus performantes en Afrique de l’Ouest en matière de réduction de la charge de pollution. Avec la mise en service globale des différents ouvrages, prévue au plus tard fin 2025 début 2026, plus de 500 000 personnes verront leur cadre de vie amélioré dans les communes de Hann-Bel Air, Dalifort, Thiaroye-sur-Mer, Mbao, Guinaw-Rails Sud, Guinaw-Rails Nord ainsi que dans la zone du Port autonome de Dakar. Cette initiative permettra ainsi de dépolluer la baie de Hann et de réduire, par conséquent, les risques sanitaires et diminuer les risques environnementaux associés.
...La restructuration des quartiers des communes de Hann-Bel Air, Dalifort, Thiaroye-sur-Mer, Mbao, Guinaw-Rails Sud, Guinaw-Rails Nord, ne fait pas partie du Projet de dépollution de la baie de Hann (PDBH), a-t-on appris mardi de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) chargé de l’exécution dudit projet. ‘’Des éclaircissements ont été apportés devant les autorités administratives, les élus locaux, les délégués de quartier et les jeunes des communes concernées par ce projet’’, indique un communiqué de ce service public de l’assainissement transmis à l’APS.
Des jeunes des quartiers de Thiaroye-sur-Mer ont barré et incendié des pneus, lundi, sur les deux voies de la route nationale, bloquant momentanément la circulation des voitures, pour ”exiger la restructuration de leur quartier dans le cadre du Projet de dépollution de la baie de Hann. L’Onas dit, dans son communiqué, avoir appris ‘’avec étonnement et regret ces manifestations survenues à Thiaroye ce 23 juin 2025 où des jeunes ont incendié des pneus pour exiger la restructuration de leur quartier dans le cadre du Projet de dépollution de la baie de Hann”. ‘’Cette question a été évacuée d’une manière consensuelle, et ce depuis longtemps’’, insiste la structure.
...Elle précise que la restructuration des quartiers, notamment des communes de Hann-Bel Air et Mbao, relève du Projet d’assainissement et de restructuration urbaine de Hann et de Petit Mbao, financé par l’Union européenne et mis en œuvre par le ministère de l’Urbanisme en partenariat avec la fondation Droit à la ville (FDV)’’. Le communiqué ajoute que ‘’ce projet, d’un montant de 12,8 milliards de francs CFA, visait la restructuration de 90 ha à Hann-Bel Air et de 30 ha à Petit Mbao’’. L’Onas tient à préciser que ‘’ce projet est différent du Projet de dépollution de la baie de Hann’’, réaffirmant ‘’son engagement à maintenir un dialogue ouvert avec toutes les parties prenantes dans le strict respect du cahier des charges du projet de dépollution et des textes réglementaires en vigueur”.