1 347,9 milliards de francs CFA de ressources et dons mobilisés

Les ressources et dons mobilisés, au terme du premier semestre 2020, sont évalués à 1 347,9 milliards, soit une progression de 6,2 % en glissement annuel, selon la note de conjoncture du 2e trimestre 2020 de la Direction de la prévision des études économiques (DPEE) consultée hier par ‘’EnQuête’’. Pour ce qui est des dépenses, le document indique qu’elles sont exécutées à hauteur de 2 136,5 milliards, soit une hausse de 22,9 % par rapport à la même période de l’année précédente.
Au terme du premier semestre 2020, l’exécution budgétaire a été caractérisée par un accroissement modéré des ressources et une exécution soutenue des dépenses. En effet, selon le rapport de la note de conjoncture du 2e trimestre 2020 de la Direction de la prévision des études économiques (DPEE) consulté hier par ‘’EnQuête’’, les ressources et dons mobilisés, sur cette période, sont évalués à 1 347,9 milliards, soit une progression de 6,2 % en glissement annuel.
Pour ce qui est des dépenses, le document relève qu’elles sont exécutées à hauteur de 2 136,5 milliards, soit une hausse de 22,9 % par rapport à la même période de l’année précédente.
En conséquence, le solde budgétaire est ressorti déficitaire de 788,6 milliards à fin juin 2020, contre un déficit de 469,1 milliards à la même période, un an auparavant. ‘’Les ressources sont composées de recettes budgétaires chiffrées à 1 224,8 milliards, de dons évalués à 102,6 milliards et de recettes exceptionnelles estimées à 20,2 milliards. Comparativement au premier semestre 2019, les ressources se sont améliorées de 78,1 milliards (+6,2 %) à la faveur de l’augmentation des recettes budgétaires et des dons. Ces derniers se sont renforcés de 30,9 %, en liaison avec la progression de l’appui des bailleurs dans le contexte de la lutte contre la pandémie de la Covid-19’’, précise le document.
En outre, la même source informe que les recettes budgétaires ont enregistré une hausse de 33,3 milliards par rapport au premier semestre de 2019. Une situation qui est soutenue par la hausse des recettes fiscales et non fiscales, respectivement de 1,8 % et de 18,0 %. ‘’L’amélioration des recettes fiscales qui sont estimées à 1 140,6 milliards, est impulsée par la hausse de l’impôt sur les sociétés, la TVA intérieure (hors pétrole) et le FSIPP qui se sont confortés respectivement de 11,0 milliards, 59,6 milliards et 12,1 milliards pour se situer à 196,9 milliards, 185,8 milliards et 20,1 milliards.
Toutefois, les droits et taxes mobilisés au cordon douanier sont en baisse, passant ainsi de 368,9 milliards à 336,1 milliards entre les premiers semestres de 2019 et 2020. Cette baisse est perceptible autant sur la TVA à l’import (-8,0 %) que sur les droits de porte (-10,1 %)’’, poursuit la note.
En cumul, la DPEE renseigne que sur le premier semestre de 2020, ces lignes sont évaluées respectivement à 194,3 milliards et 126,5 milliards. Ce repli des droits de douane est ‘’induit’’ par les effets de la pandémie de la Covid-19 sur l’activité, en particulier sur les échanges extérieurs.
En effet, des baisses respectives de 99,8 %, 15,3 % et 81,2 % sont notées sur les poids nets, la valeur Coût assurance et fret (CAF) et la liquidation des importations mises à la consommation à fin juin 2020. ‘’L’impôt sur les revenus, l’impôt sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM/IRC), la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) intérieure pétrole, les taxes spécifiques et les droits de timbre sont également recouvrés à la baisse sur le semestre, respectivement à 198,6 milliards (-0,4 %), 17,4 milliards (-13,7 %), 87,7 milliards (-10,6 %) et 31,9 milliards (-13,5 %)’’, lit-on dans le rapport.
Les dépenses budgétaires exécutées à hauteur de 2 136,5 milliards
Concernant les dépenses budgétaires, la DPEE indique dans sa note qu’elles ont été exécutées à hauteur de 2 136,5 milliards au premier semestre 2020, contre un montant de 1 738,8 milliards un an auparavant, soit une augmentation de 397,7 milliards (+22,9 %). Un accroissement qui traduit l’augmentation des dépenses courantes et d’investissement qui se sont confortées respectivement de 27,8 % et 6,4 %. ‘’Au titre des dépenses courantes, la masse salariale et les dépenses de fonctionnement se sont renforcées respectivement de 48,6 milliards (+13,4 %) et 265,9 milliards (+51,8 %) pour atteindre 409,7 milliards et 779,1 milliards, à fin juin 2020. Cependant, cette orientation est atténuée par le repli des intérêts sur la dette, en baisse de 10,5 milliards (-6,1 %) pour s’établir à 162,1 milliards’’, renchérit le rapport. S’agissant des investissements, ils sont ressortis à 785,7 milliards, contre 691,9 milliards un an auparavant, soit une progression de 13,6 %.
En effet, les investissements financés sur ressources extérieures sont exécutés à 350,2 milliards, soit une hausse de 1,8 % par rapport au premier semestre de 2019. Pour leur part, les investissements financés sur ressources intérieures sont estimés à 435,4 milliards, soit un renforcement de 25,2 %.
Il ressort également de la note de conjoncture de la Direction en charge de la prévision des études économiques, que l’évolution de la situation monétaire, appréciée sur la base des estimations à fin juin 2020, a fait ressortir une expansion de 288,7 milliards de la masse monétaire. ‘’En contrepartie, une augmentation de 4,1 milliards des actifs extérieurs nets et un renforcement de 189,2 milliards de l’encours des créances intérieures ont été notés sur la période. La masse monétaire a progressé de 288,7 milliards, entre fin mars et fin juin 2020, pour atteindre 5 864 milliards. Cette expansion de la liquidité globale est perceptible à travers les dépôts transférables qui ont augmenté de 226,1 milliards pour se situer à 2 802,7 milliards. Pour sa part, la circulation fiduciaire (billets et pièces hors banques) a augmenté de 69,1 milliards sur la période (1 380,6 milliards)’’, relève le document. S’agissant des autres dépôts inclus dans la masse monétaire, ils sont ressortis à 1 680,7 milliards, en baisse de 6,5 milliards, entre fin mars et fin juin 2020.
Sur un an, la DPEE informe que la liquidité globale de l’économie est en expansion de 435,6 milliards ou 8 %, à fin juin 2020. ‘’Son rythme de croissance s’est, ainsi, accéléré après avoir atteint 7,1 % à la fin du premier trimestre. Les actifs extérieurs nets des institutions de dépôts se sont situés à 1 815,4 milliards à fin juin 2020, augmentant de 4,1 milliards par rapport à fin mars 2020. Cette situation est attribuable à la Banque centrale dont la position extérieure nette s’est améliorée de 18,4 milliards pour s’établir à 1 283,8 milliards. Quant aux banques primaires, elles ont enregistré une baisse de 14,2 milliards de leurs actifs extérieurs nets de 531,7 milliards’’, souligne la même source. Sur la même période, il est aussi signalé que les actifs extérieurs nets des institutions de dépôts ont augmenté de 35,6 milliards ou 2 %, à fin juin 2020. ‘’Leur rythme de contraction a ainsi accéléré, en glissement annuel, après s’être situé à 3,4 % à la fin du premier trimestre 2020. Rapportés aux importations de biens, les actifs extérieurs nets ont couvert 5,4 mois à fin juin 2020 contre 5,5 mois à la fin du premier trimestre 2020’’, fait savoir la DPEE.
5 438,1 milliards d’encours des créances intérieures des institutions de dépôts
Il convient de noter qu’en fin juin 2020, l’encours des créances intérieures des institutions de dépôts s’est établi à 5 438,1 milliards, augmentant de 189,2 milliards par rapport à fin mars 2020. ‘’Cette situation est expliquée par les crédits nets à l’Administration centrale qui ont augmenté de 150 milliards pour se situer à 961,1 milliards. Concernant les créances sur l’économie, une hausse de 39,2 milliards est notée, les situant à 4 477 milliards à fin juin 2020.
Par conséquent, le rythme de contraction des crédits bancaires accordés au secteur privé a accéléré au deuxième trimestre 2020 (+4,1 %), comparé à fin mars 2020 (+7,5 %)’’, explique le document. Pour sa part, l’encours global des créances intérieures des institutions de dépôts s’est renforcé de 443,2 milliards ou 8,9 % en glissement annuel, à fin juin 2020.
Et au cours du 2e trimestre 2020, la DPEE rappelle que la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a organisé, pour le compte du Trésor public sénégalais, deux émissions de bons du trésor et trois émissions d’obligations du trésor. Pour un montant global des soumissions retenues de 267,4 milliards, notre source renseigne que les adjudications ont révélé un taux moyen pondéré de 3,7 % pour un taux marginal de 3,5 %. ‘’S’agissant des obligations du trésor, les adjudications retenues se sont chiffrées à 192,5 milliards, portant à 341 milliards les émissions d’obligations du trésor au cours des six premiers mois de 2020, soit une progression de 231 milliards par rapport à la même période de 2019. Le prix moyen de l’obligation est ressorti à 9 915 F et le prix marginal à 9 800 F’’, souligne le rapport.
Sur les deux premiers trimestres de 2020, le prix moyen de l’obligation qui est de 9 948 F, a baissé de 0,13 % comparativement à la même période de 2019. Ces résultats attestent, d’après elle, de l’assouplissement des conditions de financement du Trésor public auprès des banques, établissements financiers, sociétés de gestion et d’intermédiation et autres organismes financiers régionaux disposant d’un compte courant ordinaire dans les livres de la BCEAO.
Concernant les transferts rapides d’argent reçus par les établissements de crédit du Sénégal, ils sont ressortis à 627,6 milliards sur les six premiers mois de 2020, en hausse de 7 % par rapport à la même période de l’année précédente. Au fait, l’évolution trimestrielle des transferts reçus est marquée par une progression de 10,4 %, au deuxième trimestre 2020, à la faveur de la célébration de la fête de Korité. Et les montants reçus ont atteint 329,3 milliards, entre mars et juin 2020, contre 298,3 milliards au cours du premier trimestre. En glissement annuel, les transferts reçus ont augmenté de 8,1 % au deuxième trimestre 2020, après 5,8 % au trimestre précédent.
Toutefois, cette situation contraste, d’après la DPEE, avec l’évolution de l’activité dans les principales origines des transferts, notamment la zone euro.
S’agissant des transferts rapides effectués par les établissements de crédit du Sénégal vers l’extérieur, ils se sont situés à 85,7 milliards sur les six premiers mois de 2020, diminuant de 14 % par rapport à la même période, un an auparavant. En glissement annuel, les transferts émis se sont contractés de 23,9 %, au deuxième trimestre 2020, après -1,8% un trimestre plus tôt.
Au total, le cumul des transferts nets d’argent reçus par les établissements de crédit au Sénégal a atteint 541,9 milliards au premier semestre 2020, en augmentation de 54,9 milliards ou 11,3 % sur une base annuelle.
La qualité du portefeuille des SFD détériorée Dans sa note de conjoncture, la DPEE fait savoir que la situation des systèmes financiers décentralisés (SFD), entre le premier et le deuxième trimestre de 2020, est marquée par un renforcement des encours de crédits et de dépôts. La qualité du portefeuille s’est, quant à elle, détériorée sur la période sous-revue. ‘’Le sociétariat des systèmes financiers décentralisés s’est situé à 3 499 382 à fin juin 2020, contre 3 474 360 un trimestre plus tôt, soit une progression de 0,7 %. Indexé à la population, le taux de pénétration des SFD s’est établi à 21,6 %, soit 0,9 point de plus par rapport à fin juin 2019’’, éclaircit le rapport. Pendant la période sous-revue, l’encours des crédits accordés par les systèmes financiers décentralisés à la clientèle est estimé à 430,3 milliards à fin juin 2020, contre 429,1 milliards au trimestre précédent, soit une hausse de 0,3 %. Comparé à fin juin 2019, l’encours des crédits octroyés par les systèmes financiers décentralisés a progressé de 12,6 milliards ou 3 %. S’agissant des dépôts effectués au niveau des SFD, la DPEE révèle qu’ils ont progressé de 2,3 milliards ou 0,6 %, en passant de 363,1 milliards à 365,4 milliards, entre fin mars et fin juin 2020. Sur une base annuelle, ils se sont renforcés de 8,1 milliards, soit 2,3 %. ‘’Comparativement à fin mars 2020, la qualité du portefeuille des SFD s'est détériorée à fin juin 2020. En effet, le taux de créances en souffrance a augmenté de 18,2 points de base sur la période sous-revue pour se situer à 24,5 %. Cette situation est induite par les mesures d’allègement des remboursements de crédits imposées par les autorités compétentes dans le contexte de pandémie de la Covid-19. Il demeure au-dessus de la norme de 3 % (portefeuille à risque à 90 jours) édictée par le dispositif prudentiel. Sur un an, le taux de créance en souffrance a augmenté de 19,8 points de base’’, conclut le document. |
MARIAMA DIEME