Publié le 1 Jul 2021 - 05:06
VOULANT INVESTIR DANS L’IMMOBILIER

L’émigré se fait gruger par son oncle septuagénaire

 

Modou Faye a comparu, hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Le septuagénaire a été traduit en justice par son neveu pour abus de confiance, faux et usage de faux sur un acte de vente et tentative d’escroquerie. 

 

Âgé de 72 ans, Modou Faye a comparu, hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Le vieil homme a été attrait à la barre par son neveu Touba Faye, pour abus de confiance, faux et usage de faux sur un acte de vente et tentative d’escroquerie.

Emigré depuis 1995 en Argentine, le plaignant souhaitait investir dans l’immobilier. Il s’est rapproché de son oncle. Après de durs labeurs, l’homme envoyait plusieurs dizaines de millions de francs CFA à son oncle, pour acquérir des maisons aux Parcelles-Assainies et à Cambérène.

Au départ, Modou Faye avait mentionné le nom de son neveu sur l’acte de vente. Par la suite, il a changé la signature de l’émigré et muté l’immeuble à son nom. Insatiable, en achetant la maison sise à Cambérène, il s’est fait passer pour le véritable propriétaire. Son neveu ne se doutait de rien, étant donné qu’il percevait l’argent issu des loyers de la maison des Parcelles-Assainies.

De retour définitivement au Sénégal, au mois de novembre 2020, Touba Faye n’a eu que ses larmes pour pleurer la trahison de la personne en qui il avait le plus confiance sur cette terre.

En effet, la personne qui l’a éduqué lui a fait savoir qu’il n’a aucun bien. Pour corroborer ses dires, Modou Faye a brandi deux titres de propriété à son nom.

Mais déterminé à recouvrer ses biens, Touba a saisi dame justice. Leur affaire a été évoquée, hier, à la barre.

Le plaignant explique : ‘’Pour acquérir la maison sise à Cambérène, je lui ai remis 8 millions de francs CFA. C’était vers les années 2000. La demeure qui se trouve aux Parcelles, je l’ai achetée en 1998.’’ En dehors de ça, il révèle à la barre avoir remis à son oncle 12 millions et 22 millions F CFA, dans le cadre de ses investissements. 

Ce que le prévenu conteste avec véhémence. A l’écouter, si son neveu a pu rejoindre l’Amérique latine, c’est grâce à lui. Tout en reconnaissant que la maison qui se trouve aux Parcelles-Assainies est au nom de Touba Faye, Modou Faye déclare que c’est sa propriété. Tisserand de son état, il déclare que son métier rapporte beaucoup d’argent. Il soutient aussi qu’il faisait bénéficier à Touba de ses largesses, quand celui-ci était dans des difficultés à l’étranger. Sur sa signature apposée sur l’acte de vente de la maison qui appartenait à son neveu, Modou Faye précise : ‘’Je reconnais que je n’aurais pas dû mettre sur l’acte son nom. J’ai fait la mutation et j’ai changé la signature, car la maison m’appartient. Il en est de même pour la maison qui se trouve à Cambérène.’’

Mais ses propos ont été battus en brèche par le témoin, un des locataires. Il affirme que le vieux Faye lui avait, une fois, dit que la maison appartient à la partie civile. 

Après avoir demandé la relaxe de Modou Faye du chef de tentative d’escroquerie, le représentant du ministère public a estimé que les faits d’abus de confiance et de faux sont constants à l’endroit de celui-ci. Pour la peine, le maître des poursuites s’est rapporté à la sagesse du tribunal, du fait de l’âge avancé du prévenu.

La défense a, pour sa part, sollicité le renvoi du prévenu des fins de la poursuite, car les faits ne sont pas constants.

Le tribunal rendra sa décision le 6 juillet prochain. 

MAGUETTE NDAO

 

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