Publié le 7 Jul 2022 - 01:18
MANIFESTATION DU 17 JUIN 2020

Yewwi Askan Wi réclame justice pour les victimes en Casamance

 

La Conférence des leaders de la principale coalition de l’opposition politique a présenté ses condoléances aux familles des deux jeunes tués lors des malheureux événements du 17 juin dernier.   

Quatorze personnes sont mortes en mars 2021. Il en était de même lorsque trois Sénégalais ont perdu la vie, lors de la manifestation interdite du 17 juin 2022. Un point commun : aucun coupable n’a été désigné comme responsable de la disparition de 17 citoyens. A chaque fois, les forces de défense et de sécurité sont impliquées. ‘’Assez !’’.

‘’Cette fois, on ne laissera pas passer’’. Cette promesse a été faite hier par les leaders de la coalition Yewwi Askan Wi, qui se sont rendus à Bignona et à Ziguinchor pour rendre visite aux familles des victimes de la manifestation du 17 juin 2022. A cette occasion, une délégation conduite par Khalifa Ababacar Sall a tenu un point de presse.

‘’Nous sommes venus apporter notre soutien aux familles des victimes dans la lutte pour l’éclaircissement des conditions dans lesquelles leurs enfants, partis exercer leur droit constitutionnel, ont été tués’’, assure l’ancien maire de Dakar. Parmi les trois victimes de la manifestation interdite et violemment réprimée par les forces de défense et de sécurité dans plusieurs villes du Sénégal, la Casamance en compte deux. Abdoulaye Diatta a été tué à Bignona. Idrissa Goudiaby a lui été tué à Ziguinchor. Après avoir discuté avec les familles et présenté leurs condoléances, les membres de la Conférence des leaders de Yewwi ont fustigé le fait qu’aucune des familles n’ait pu récupérer les corps et faire son deuil.

Pour Khalifa Sall, ce qui se passe en Casamance est incroyable. ‘’Être de la Casamance, c’est être très digne, courageux et très endurant. Idrissa Goudiaby a été tué à Ziguinchor. En se fondant sur les témoignages des personnes présentes lors du drame, la famille a rejeté les conclusions de l’autopsie et demande une contre-expertise. Concernant Abdoulaye Diatta, c’est encore pire. Sa famille n’a aucune information sur les circonstances de sa mort. Il n’y a même pas eu d’autopsie. Les corps sont encore entre les mains des autorités’’, se désole Khalifa Sall.

Un traitement spécial pour les habitants de la Casamance ? L’idée n’est pas complètement écartée par les leaders de Yewwi. Pour Cheikh Ahmed Tidiane Youm, ‘’il est temps que l’État arrête le traitement illégal, arbitraire vis-à-vis de nos concitoyens de la Casamance’’.

Le responsable national de la stratégie et de la vie politique du Pur est soutenu par Maïmouna Bousso qui estime qu’il y a ‘’des jeunes en Casamance qui ont refusé d’entrer dans le maquis. Ils ont choisi d'être patriotes. On les fait tomber parce qu’ils ont refusé d’aller émigrer sur des pirogues et se battent pour que le Sénégal soit meilleur. Nous sommes venus faire la promesse à leurs familles que nous irons jusqu’au bout pour qu’ils ne regrettent pas d’être tombés sur les champs de bataille’’.

Exigeant que la vérité éclate et que justice soit faite, la Conférence de leader de Yewwi a bénéficié de l’expertise d’un des leurs, juriste et politologue. Très remonté à cause de la situation des familles des victimes, Moussa Tine informe que cette frange de l’opposition a décidé ‘’de saisir les organes internationaux de défense des Droits de l’homme, à commencer par Amnesty International. Nous allons porter ce combat au niveau de toutes les institutions juridictionnelles internationales, utiliser toutes les voies de recours internes. Pour la première fois, on verra au Sénégal des gens porter plainte contre le procureur. Et cela visera toutes les personnes impliquées dans ces dérives’’.

En plus des trois victimes des manifestations du 17 juin dernier, plus de 200 personnes ont été arrêtées par les forces de l’ordre. Relaxés sans aucune condamnation (sauf pour les trois leaders politiques Déthié Fall, Ahmed Aïdara et Guy Marius Sagna), certains manifestants auraient été torturés. La réclamation a été faite par Khalifa Sall, après une première sortie de Guy Marius Sagna.

Selon l’ancien maire  de Dakar, ‘’les camarades qui ont été incarcérés nous ont fait part des brimades et des sévices dont ils ont été victimes de la part des forces de défense et de sécurité. C’est honteux et inacceptable. Certains ont été maltraités, bastonnés et tiennent à le dénoncer’’.

Lamine Diouf

 

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