Publié le 19 Oct 2012 - 22:30
BASSIN ARACHIDIER – TABASKI ET RENTRÉE DES CLASSES

La hantise des chefs de ménage

 

 

Dans le Bassin arachidier, les chefs de ménage vivent sous la hantise des dépenses induites par la rentrée de classes et les préparatifs de la Tabaski, au moment où bon nombre de spéculations culturales ne sont pas encore arrivées à maturation.

 

 

La proximité entre la fête Tabaski et la rentrée des classes fait perdre le nord aux chefs de ménage dans le bassin arachidier, composé des régions de Diourbel, Fatick, Kaolack et Kaffrine. Ils ne savent plus où donner de la tête d'autant plus qu'en zone rurale, les cultures agricoles ne sont pas encore arrivées à maturité. La récolte du mil a débuté, mais les paysans ne peuvent pas encore vendre la céréale dont le processus de traitement – pas suffisamment séché - n'est pas encore terminé.

Seul le niébé (haricot) est déjà sur le marché, mais les paysans font face à la cupidité des rabatteurs qui se sont entendus sur un prix d’achat au rabais. Selon Seynabou Thiaw, une villageoise, vendeuse de niébé au marché hebdomadaire de Bambey Sérère, les rabatteurs ne veulent pas acheter le kilogramme à plus de 250 francs Cfa. Ce qui est très en deçà de leurs attentes. Aussi, souligne la dame, ces mêmes revendeurs vont remettre le même produit sur le marché à pas moins de 1000 F le kilogramme.

Pour ce qui est de l’arachide, la récolte n’a pas encore démarré et la denrée n’est pas encore commercialisée. Pourtant, c’est la denrée qui, jadis, permettait aux paysans d'avoir des revenus pour faire face à certaines dépenses. Une situation qui, somme toute, rend la chose plus difficile pour les paysans qui n’avaient que ces denrées pour se faire de l’argent et faire face aux nombreuses dépenses qu’exige la tabaski. Pourtant, ce n’est pas le seul événement qui hante le sommeil de ces populations de l’intérieur du pays. L’ouverture des classes est aussi un boulet pour ces Sénégalais qui ne savent plus où donner de la tête.

 

La prolongation de l’année scolaire maintient les jeunes filles aux villages

Au moment où ils s’interrogent sur les solutions pour régler la question de l’achat du mouton de Tabaski, l’habillement de la famille se pose en même temps que la question de l’achat des fournitures scolaires et de l’inscription des enfants dans les écoles. Cette année, raconte Saliou Fall, ''la question de l’ouverture des classes va poser beaucoup de problèmes à nous parents d’élèves.'' Pour lui, la particularité de cette année scolaire 2012-2013 a fait que bon nombre d’enfants des campagnes ne se sont pas rendus dans les villes comme Dakar et autres pour se faire de l’argent et préparer l’ouverture des classes.

Pour rappel, ce sont les élèves des collèges et lycées de l’intérieur du pays qui servent de domestiques aux familles nanties de Dakar et sa banlieue durant les vacances scolaires ; ce qui leur permet de se faire un peu d'argent pour faire face aux dépenses liées à l'ouverture des classes. Mais avec les deux sessions du Bac et du BFEM, bon nombre de garçons et de filles ont préféré se concentrer sur les examens que de venir à Dakar chercher du travail.

Pour Astou Dione, une ménagère trouvée au luuma (NDLR : marché hebdomadaire) de Bambey Sérère, ce sont les ressources qu'apportaient les filles en vacances à Dakar qui permettaient de financer la rentrée pour les filles des écoles primaires restées au village. Un constat que partage Saliou Ndour pour qui le pire est à venir puisque l’État a annoncé la suppression des aides aux étudiants. Or, ceux-ci ne sont autres que leurs enfants qui vivent des conditions très difficiles dans la capitale sénégalaise, dit-il. Face à cette situation, les paysans s’en remettent au Bon Dieu, comme d'habitude.

 

BABACAR DIOUF (CORRESPONDANT À BAMBEY)

 

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