Publié le 3 Jun 2014 - 12:06
ÉLECTIONS LOCALES

ABC presque seul contre tous

 

Face à la sortie de Me Alioune Badara Cissé demandant le report du ''cirque'' et de la ''catastrophe'' que seraient les élections locales du 29 juin, une levée de boucliers, de la Cena aux partis politiques en passant par la Raddho. 

 

Au fur et à mesure que l'on approche des élections locales, des voix s'élèvent pour demander un report. La dernière, celle de l'ancien ministre des Affaires étrangères, Alioune Badara Cissé, priant le président de la République d'ajourner les scrutins du 29 juin prochain. Prétextant l'absence de conditions adéquates pour la tenue de ces joutes, ABC pointe du doigt la floraison de listes en lice, environ 2703 sur l'ensemble du territoire national. 

Mais, pour le secrétaire général de la Ligue démocratique (LD), ''Alioune Badara Cissé prend prétexte de choses qu'on savait à l'avance pour demander un report des locales''. Selon Mamadou Ndoye, ''on savait à l'avance qu'il y aurait beaucoup de listes, parce que précisément il y a beaucoup de partis politiques, sans compter tous les mouvements qui sont initiés autour. À présent, il appartient à l'Etat d'en tirer toutes les conséquences et d'organiser les élections comme prévu par la loi'', soutient sans ambages le ''Jallarbiste''. 

''On savait...''

Sur cette question, renchérit le chargé des élections de l'Alliance pour la République (APR, au pouvoir), ''le président Macky Sall a toujours été clair : les élections locales se tiendront à date échue à moins d'une catastrophe nationale (ce qu'on ne souhaite pas)''. C'est pourquoi, note Benoît Sambou, ''il faut dépasser ce débat dans la mesure où il n'y a aucune raison de reporter ces élections, parce que simplement il y a plusieurs listes en lice''. 

Du côté de la Direction générale des Élections, ''il n'y a aujourd’hui aucune velléité de report'' des scrutins, affirme son patron Oumar Top. Et comme s'il devait mettre les points sur les ''i'', le ministre de l'Intérieur lui-même s'en mêle. ''On ne peut plus reculer les élections. L'administration est dans les dispositions de les organiser le 29 juin. Les bulletins de vote sont même prêts et sont disponibles. Je ne vois pas pourquoi certains veulent qu'on reporte ces élections", fulmine Abdoulaye Daouda Diallo.

Chargé de la supervision des élections, la Commission électorale nationale autonome (CENA) se dit elle aussi ''prête'', d'après son chargé de communication, Issa Sall. ''Nous avons nos moyens, nous avons organisé des séminaires et nous allons encore en faire pour former nos représentants. Nous sommes fin prêts à aller aux élections dès demain'', rassure-t-il. 

''Il ne se fonde sur rien...''

''Ce n'est pas parce que ABC a dit cela que forcément il y a matière à dire quelque chose. Alioune Badara Cissé n'organise pas, ne sait pas le dispositif mis en place, ne se fonde sur rien pour demander le report des locales...'', rouspète un autre membre de la CENA sous le couvert de l'anonymat. 

Sur un autre registre, le  président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme (RADDHO) estime lui que le contexte actuel ne permet même pas de reporter les élections locales. ''A presque quelques jours des élections, un report serait regrettable et n'irait pas dans le sens de renforcer la démocratie sénégalaise'', note Aboubacry Mbodj.

''Même par rapport aux engagements pris par le Sénégal au sein de la CEDEAO, il ne doit pas y avoir de modification ou de possibilité de report des élections pour des raisons qui ne sont pas justifiées''. Tout en estimant qu'il fallait penser au report bien avant, Mbodj juge regrettable une telle floraison de listes, mais dont ''la responsabilité incombe à ceux qui gouvernent''. 

''L'Apr et l'euphorie du pouvoir''

Avant Alioune Badara Cissé, des partis ''non alignés'' regroupés dans un cadre dénommé Initiative pour la préservation des acquis démocratiques (IPAD) avaient déjà théorisé un report des élections locales.

Ceci, afin de permettre à l'État d'''engager de larges concertations avec les acteurs et trouver les consensus forts et salutaires au nom de l’élan irrésistible du peuple sénégalais vers la liberté, la justice, l’avènement renforcé du progrès et de la stabilité sociale, de l’État de droit et de la consolidation de la démocratie''. Pour Ndiaga Sylla et ses amis, ''c'est le parti présidentiel qui, aveuglé par l’euphorie du pouvoir et préoccupé déjà par la prochaine présidentielle, a imposé à ses alliés et à toute la classe politique un système électoral approprié à son plan machiavélique''. 

Au total, plus de 2700 listes devront se disputer les 607 collectivités locales que compte le pays. Cette pléthore de listes a nécessité des moyens financiers et matériels conséquents pour la bonne tenue des scrutins. Selon le ministre Benoît Sambou, ''dans la préparation des élections, il y a toujours des contraintes''. Mais, ''pour que celles-ci se déroulent dans les meilleures conditions, le ministère de l'Intérieur est en train de prendre des dispositions nécessaires au fur et à mesure que l'on s'approche de ces joutes électorales. 

ASSANE MBAYE

 

 

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