Publié le 19 Feb 2020 - 02:26
4E EDITION DU FESTIVAL FILMS FEMMES AFRIQUE

Plus de 60 films de ‘’Femmes en résistance’’

 

La 4e édition du festival Films Femmes Afrique se tiendra du 21 février au 7 mars. D’abord à Dakar, durant la première semaine, ensuite dans les régions. Placée sous le thème ’’Femme en résistance’’, cette session recevra divers films du monde. 

 

Soixante-deux ! C’est le nombre de films sélectionnés parmi 350, à la 4e édition du festival Films Femmes Afrique organisée par l’association qui porte le même nom. Une sélection en adéquation avec le thème ‘’Femme en résistance’’. Il s’agit donc de documentaires et de fictions de courts et longs métrages. Tous racontent ou documentent des histoires de femmes du continent africain qui résistent à l’oppression sociale, au patriarcat, au silence, etc. L’importance de ce festival est de permettre aux dames de trouver des modèles de femmes fortes à travers le cinéma, selon l’initiatrice Martine Ndiaye.

‘’C’est pour que les spectatrices puissent voir et se voir dans ces histoires de femmes et comprendre aussi qu’on peut résister quelquefois aux traditions. Il nous fallait des films qui montrent des femmes battantes qui, même si elles vivent les pires choses, développent une certaine capacité de réagir, prennent la parole. Parce que, souvent, face aux violences, il faut pouvoir prendre la parole et être écoutée et entendue’’. Martine Ndiaye s’exprimait lors d’une conférence de presse organisée au centre Yennenga sis à Grand Dakar. Elle est d’avis que si la protection des droits de la femme s’améliore sur le plan juridique au Sénégal, les mentalités évoluent plus lentement que la loi. Beaucoup de femmes, dit-elle, ignorent leurs droits et, de ce fait, leur non application constitue un problème majeur.

Dans le but d’avoir des points de vue différents sur le même sujet, les organisateurs ont choisi des films réalisés par des hommes et des femmes.

Le festival Films Femmes Afrique est itinérant. Il aura lieu du 21 au 29 février dans différents endroits de Dakar et ses banlieues, et du 2 au 7 mars dans huit autres villes du Sénégal, avec 13 projections à Fatick, Kaffrine, Kaolack, Louga, Rufisque, Saint-Louis, Thiès et Ziguinchor. L’idée est de permettre au plus grand nombre de rencontrer un cinéma africain et de contribuer à la cause des femmes du Sénégal et du continent africain.

La cérémonie d’ouverture aura lieu au complexe Ousmane Sembène avec la projection du film ‘’Papicha’’ de l’Algérienne Mounia Meddour (long-métrage en compétition). La clôture du festival, quant à elle, se fera au cinéma Canal Olympia Téranga, avec la projection de ‘’Supa Modo’’ du Kenyan Likarion Wainaina (long-métrage hors compétition). ‘’Fiifiiré’’ de Mame Woury Thioubou et ‘’Baamum Nafi’’ de Mamadou Dia figurent dans la liste des longs-métrages en compétition. Les films ‘’Atlantique’’ de Mati Diop et ‘’Félicité’’ d’Alain Gomis sont hors compétition. 

Alors qu’il n’y avait qu’un seul prix (meilleur court-métrage fiction) lors de la première édition, et ce grâce à Canal+, cette année, il y a plus de récompenses prévues. Pour la compétition officielle, 12 longs-métrages et 12 courts-métrages fictions et documentaires confondus sont en lice. Le gagnant ou la gagnante de la première catégorie aura droit à une enveloppe de 2 millions de F CFA et celui ou celle de la deuxième catégorie 1 million de F CFA. Il y a également le prix du ministère de la Culture et de la Communication. La tutelle offre une bourse d’études au gagnant pour une résidence d’écriture et de développement. ‘’C’est pour répondre à un besoin qui est plus important : la formation’’, dit le directeur de la Cinématographie du Sénégal. Hugues Diaz d’ajouter : ‘’Nous avons apporté une aide logistique et humaine. Peut-être qu’il y aura une aide financière.’’ Selon lui, le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, présidera soit la cérémonie d’ouverture, soit la clôture. 

‘’7 jours pour un film’’

La 4e édition de cette première rencontre cinématographique entièrement consacrée aux femmes et qui se présente également comme une contribution de lutte pour l’égalité des droits entre hommes et dames au Sénégal, s’agrandit et accueille de nouvelles activités. Outre les projections de films, il y aura également des masterclass sur certains métiers du cinéma mis en avant (sur la critique cinématographique, le son, les costumes), des tables rondes sur des sujets liés aux conditions des femmes et un atelier de formation en réalisation dédié aux femmes. En plus, une journée spéciale sera organisée le 23 février.

Selon la co-organisatrice du festival, Amayel Ndiaye, ‘’ces évènements seront, comme les autres activités, gratuits. Ils se dérouleront au village du festival : le centre Yennenga’’.

Il faut aussi noter qu'un programme de formation appelé ‘’7 jours pour un film’’ se tiendra. Il est exclusivement réservé aux femmes professionnelles ou amatrices. ‘’On a reçu une cinquantaine de scénarios parmi lesquels une dizaine est sélectionnée. Les dix jeunes femmes finalistes vont maintenant passer une semaine à travailler avec des formateurs sur leurs scénarios. Et lors de l’ouverture du festival Film Femmes Afrique, on proclamera la gagnante et les 9 autres intégreront l’équipe de la gagnante. On va tourner un film qui sera projeté le soir de la clôture du festival. C’est pour cela que ça s’appelle ‘7 jours pour un film’’’, a détaillé Pascal Judelewiez, membre de l’association eponyme.

A l’en croire, ce film bénéficiera d’une grande visibilité dans le monde entier via son exploitation dans des festivals et télévisions.  La formation ‘’7 jours pour un film’’ a déjà eu lieu au Cameroun en 2009, lors du festival Ecrans noirs ; au Sénégal, en 2012, lors du festival Images et Vie ; au Burkina Faso, en 2018, lors du Fespaco ; et au Togo, en 2019, lors de l’Emergence Film festival.  

BABACAR SY SEYE (STAGIAIRE)

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