Publié le 15 Apr 2021 - 17:39
ABUS DE CONFIANCE

Les frères Diarra accusés d’avoir détourné 208 millions

 

Pour détournement supposé de 208 millions de francs CFA, Alassane et Nadya Diarra ont comparu à la barre du tribunal correctionnel de Dakar. 

 

Alassane Diarra et son frère Nadya ont été traduits en justice par leur employeur, la dame Mame Bineta Cissé. Elle les accuse d’abus de confiance portant sur 208 millions de francs CFA. La dame avait confié la gestion de son agence immobilière aux frères Diarra. Mais elle était loin d’imaginer qu’elle allait se faire plumer.  

Employés respectivement comme caissier chargé de la clientèle et directeur commercial, Alassane et Nadya ont été attraits, hier, à la barre du tribunal correctionnel de Dakar. Leur employeur réclame 350 millions au titre de dommages et intérêts. 

C’est d’abord Nadya Diarra qui a été recruté en premier. Ensuite, il a proposé son frère comme caissier et chargé de la clientèle. La plaignante a, en effet, découvert, grâce à un audit, que les montants déclarés sur l’ordinateur par les frangins étaient en deçà de ceux inscrits sur le registre.

Elle dit qu’elle avait une confiance aveugle en eux. N’eût été pas l’interpellation d’une cliente, elle n’allait jamais ouvrir l’œil sur la gestion de sa société. Celle-ci, qui avait déboursé 9 millions de francs CFA pour l’obtention d’un terrain, peinait à récupérer son immeuble. En sus de cette mise en garde, la plaignante avait remarqué que le chiffre d’affaires, qui ne grimpait plus, depuis l’arrivée des deux frères dans la société, tournait chaque année autour 1,5 million de francs CFA. D’après elle, ses deux ex-employés demandaient à certains clients de ne pas verser dans le compte de la société. 

Des accusations que les comparants ont contestées avec véhémence. Selon eux, leur patronne confondait l’argent de la société avec son propre argent. Qualifiant celle-ci de femme mondaine, ils soutiennent qu’elle puisait à tout bout de champ dans les caisses de l’entreprise pour ses besoins personnels. ‘’Je lui reversais l'argent sans décharge parfois. Sans compter les frais de réparation de ses deux véhicules, elle puisait dans la caisse, lorsqu'elle avait un mariage. Je suis victime de ma naïveté. Si j'avais des connaissances en comptabilité, j'aurais exigé des décharges, lorsque je lui remettais l’argent’’, s’est désolé Alassane Diarra. Et Nadya Diarra de marteler : ‘’Une fois, elle était partie en vacances pour 15 jours, mais chaque jour, elle demandait qu’on lui envoie de l’argent. Elle a un problème avec les clients, car elle a pris leur argent et n’a pas pu respecter ses engagements. Maintenant, elle veut nous accuser.’’ 

Les avocats de la partie civile, dans leur plaidoirie, ont demandé que les prévenus payent la somme de 350 millions de francs CFA en guise de dommages et intérêts. Le maître des poursuites a, lui, requis 2 ans de prison avec sursis contre les prévenus, après les avoir déclarés coupables du délit d’abus de confiance. 

L’avocat de la défense a, de son côté, sollicité la relaxe de ses clients. Selon la robe noire, la partie civile a la liberté d’avoir la belle vie, mais elle n’a qu’à assumer ses actes. ‘’Le problème est qu’elle a pris des engagements qu’elle ne peut pas respecter’’, a soutenu l’avocat.

Le tribunal rendra sa décision le 28 avril prochain. 

MAGUETTE NDAO

 

Section: