La restauration des élèves, cet autre défi !

À l'instar de toutes les entités académiques du pays, le département de Mbour vit, depuis hier, à l'heure de l'examen du CFEE et de l'entrée en 6e. Si dans l'IEF Mbour 1, qui polarise neuf des seize communes du département, il n'y a pas de soucis majeurs à signaler dans l'organisation pratique de l'examen, la question de la prise en charge de la restauration des élèves demeure entière dans l'IEF Mbour 2, plus centrée sur la zone rurale. C'est pour pallier ce problème que des bonnes volontés et des parents d’élèves ont tenté de trouver une solution pour maximiser les chances de réussite.
L'examen du CFEE, couplé au concours d'entrée en 6e, a démarré hier jeudi sur l'étendue du département de Mbour, qui a la spécificité d'être subdivisé en deux inspections de l'éducation et de la formation (IEF) : l'IEF Mbour 1 couvrant neuf communes essentiellement urbaines et l'IEF Mbour 2, sept communes essentiellement rurales.
Si dans l'IEF Mbour 1 il n'y a pas eu de soucis particuliers dans les modalités de prise en charge des candidats, tel n'a pas été le cas pour l'IEF Mbour 2, où la plupart des candidats avaient besoin d'être accompagnés dans le domaine de la restauration, pour la bonne et simple raison que les centres d'examen sont, pour la plupart, éloignés des zones d'habitation des élèves.
Dans la commune de Ndiaganiao, où neuf centres ont été ouverts, nous nous sommes rendus dans ceux de Ndiarao et de Mbafaye Sandock, qui devaient accueillir 260 candidats venant de neuf villages différents. Pour certains élèves, il faut parcourir 5 km pour aller au centre. Dans ces conditions, il est quasiment impossible pour les potaches de rentrer à la maison et de revenir l'après-midi. C'est pourquoi ici, la communauté éducative a cherché à développer des stratégies pour une prise en charge alimentaire sur place des candidats durant ces deux jours d'examen.
Une démarche salutaire portée par des fils du terroir redevables
C'est dans ce contexte que Mbaye Diouf, conseiller technique du directeur général de l'Office national de l'assainissement (Onas) et fils du terroir, originaire du village de Ndingler, a apporté sa pierre à l'édifice en dotant les deux centres de kits alimentaires composés de sacs de riz, d'huile, de boisson, d'eau, de condiments, de viande de poulet, etc.
Ce geste de l'ancien élève de l'école élémentaire de Ndiarao a été hautement apprécié par le directeur de l'école, M. Mané, le chef de centre, M. Faye, la représentante des femmes, Fatou Dione, Souleymane Diouf, représentant du maire, mais aussi le porte-parole des élèves, Léopold Wagane Ndiaye.
C'est le même geste qui a été renouvelé à Mbafaye Sandock, où Daouda Ndiaye, au nom du comité de gestion de l'école, et Khone Tine, le chef de village, ont eux aussi magnifié cet élan de solidarité. Mais pour optimiser les chances de réussite, le chef du village de Mbafaye Sandock a lancé un appel au ministre de l’Énergie pour l’électrification de cette zone.
‘’Il est urgent d’avoir l’électricité dans notre localité. Les nouvelles technologies sont aujourd’hui incontournables pour la réussite des élèves. Et sans électricité, l’accès est impossible. Même les enseignants font la navette à cause d’un manque d’électricité et d’eau potable’’.
Dans cette zone du Djigemb, rares sont les villages qui sont électrifiés, même si, sur le plan éducatif, il y a un CEM et un lycée mixte.
Le généreux donateur, pour sa part, a estimé que ce n'est là qu'un devoir de reconnaissance de sa part, conscient qu'il est de la charge qui pèse chaque année à pareil moment sur les parents d'élèves de la zone, compte tenu de certaines spécificités du monde rural. Il a affirmé que son action s'inscrit en droite ligne de la vision du président Bassirou Diomaye Faye, fils du terroir, qui aurait bien voulu faire pareil geste, mais qui, pour des raisons liées à son statut désormais et à la lourdeur de sa tâche, ne pourrait y sacrifier.
Il faut signaler que le département de Mbour compte cette année 20 024 candidats à la recherche du Certificat de fin d’études élémentaires (CFEE), considéré comme le premier diplôme officiel dans le parcours scolaire. Les responsables des inspections de l’éducation et de la formation (IEF) ont pris toutes les dispositions nécessaires pour assurer le bon déroulement des épreuves. Les examens se tiennent dans 137 centres (11 494 filles et 8 530 garçons).
Dans chaque centre, un dispositif sécuritaire est mis en place : un agent de police dans les zones urbaines et un gendarme dans les zones rurales.
PAPE MBAR FAYE (MBOUR)