2 Sénégalais sur 3 prêts à se faire vacciner

Avec les rumeurs et certaines informations, notamment celles relatives aux questions que suscitent les effets secondaires de l’AstraZeneca, beaucoup de Sénégalais s’interrogent. Une enquête réalisée par le Bureau de prospective économique (BPE) du Sénégal a tout de même révélé que la majorité de la population est prête à se faire vacciner.
Depuis le mois de mars 2020, début de la pandémie, de nombreuses questions attendent des réponses. Parmi celles-ci, la séroprévalence Covid-19 et surtout l’acceptation de la vaccination par les populations. Si, pour la séroprévalence, l’enquête de l’Institut Pasteur effectuée au mois d’octobre et novembre montre qu’en moyenne, 19 % de la population sénégalaise a été exposée au virus Sav Cov 2 au Sénégal, rien n’avait été encore fait par rapport à l’acceptation, par les populations, de la vaccination. C’est dans cette optique que le Bureau de prospective économique (BPE) du Sénégal a initié une série d’enquêtes d’opinion dans les 45 départements du pays. Cette étude s’est intéressée également au degré d'appréciation des politiques menées par le gouvernement, en vue de maitriser la propagation du virus et de faire face à ses conséquences sur les conditions de vie des ménages.
Eu égard à l’acceptation de la vaccination par les populations, les résultats ont montré que près de deux Sénégalais sur trois sont prêts à se faire vacciner.
Selon l’enquête, 62 % des sondés déclarent qu’ils sont disponibles pour se vacciner contre la Covid-19. Par contre 33,4 % refuseraient de se faire vacciner, si un vaccin leur était proposé. L’étude révèle que parmi ceux qui accepteraient de se faire vacciner, 69,4 % le feraient pour se prémunir définitivement de la maladie. Les 15,5 % prendraient le vaccin, parce que c’est une recommandation des autorités ; 13,2%, parce qu’ils ont vu des autorités se faire vacciner.
Pour leur part, les réfractaires au vaccin citent comme raison le risque des effets secondaires. Pour 6,2 %, la rapidité de fabrication des vaccins constitue une raison de défiance. Et 8,3 % des sondés, évoquent, quant à eux, la non-dangerosité de la Covid-19. Là où 20,4 % soulignent de multiples autres facteurs.
L’enquête indique que les hommes et les femmes accordent le même niveau de confiance au vaccin. Toutefois, l’accueil favorable de la vaccination augmente, avec l’âge. Chez les jeunes de 18 à 24 ans, ils ne sont que 35,4 % à accepter le vaccin, contre 53,4 % des 25 à 39 ans et 73 % des plus de 40 ans. Les régions les plus réceptives au vaccin sont celles de Matam (82,5 % de réponses positives), Fatick (81,6 %), Tambacounda (70 %), Louga (69,3 %), Dakar (69,1 %), Sédhiou (68,8 %), Kolda (68,8 %) et Kaolack (67,6 %). Les autres régions sont en dessous de la moyenne nationale. Il s’agit de Saint-Louis (56,5 %), Diourbel (54,7 %), Kaffrine (53,1 %), Kédougou (50 %), Ziguinchor (44,4 %) et Thiès (avec seulement 41,9 % de réponses positives).
S’agissant de la levée de l’état d’urgence sanitaire programmée demain 19 mars, 95,3 % des sondés sont favorables. Contre 3,1 % qui y sont opposés et 1,6 % qui n’ont pas d’avis sur la question. Cet avis est partagé à travers tous les âges et dans toutes les régions du pays.
VIVIANE DIATTA