Publié le 22 May 2013 - 22:29
ADDIS-ABEBA - 21E SOMMET DE L’UNION AFRICAINE

 La valse des commissionnaires… et la misère des journalistes !

Avec un sommet (et un cinquantenaire) en perspective, les journalistes présents dans la capitale éthiopienne sont entraînés dans la marche folle d’un cortège de réunions, conférences et autres panels… Malheureusement, il n’y a pour le moment pas grand-chose à se mettre sous la dent pour ceux qui courent et se pressent dans l'immense building de l'organisation continentale.

 

 

Dur dur de couvrir un événement comme un sommet de l’Union africaine (UA)! Si le bâtiment qui abrite l'organisation continentale est pour l’instant relativement vide, les Chefs d’État et leur délégation n’arrivant qu’à partir de ce samedi, la presse est quant à elle déjà jusqu’au cou dans le déluge d’informations (ou «communication», c’est selon) duquel elle doit se faire un sens.

 

Depuis dimanche dernier, il n’est pas étrange de voir reporters et photographes, sacs et appareil photo en bandoulière, arpenter à toute vitesse l’immensité du Hall circulaire central du nouveau quartier général de l’UA à Addis-Abeba. Croulant sous le poids de leur matériel, les journalistes par dizaines s’entassent ainsi dans les Brief rooms (salles de conférence) pour assister aux différents événements ouverts au public et inscrits au programme ; les e-mails dont les inonde la Direction de l’information et de la communication sur une base journalière étant généralement la seule boussole pour s’orienter dans ces pérégrinations.

 

Bien qu’il soit assez difficile de démêler toute cette (sur)correspondance, il faut néanmoins croire que le jeu n’en vaut pas toujours la chandelle. Quand on arrive (enfin) à comprendre à quel commissionnaire correspond tel événement, le résultat est rarement satisfaisant et pour cause, ces «experts» servent banalité sur banalité à leur auditoire.

 

Ce n’est pas forcément gai à dire mais, pour leurs statuts d’experts, les commissionnaires sont très forts pour rester dans le vague. Non seulement leurs présentations ressemblent à un exposé rédigé à coups de paragraphes «copiés-collés» sur Wikipédia, mais en plus, ils se débrouillent pour habilement feinter le gros des questions «pointues» que la presse leur adresse. Quoique intellectuellement stimulantes, on voit que ces sessions sont plus des séances de documentation que de livraison d'information.

 

S’il faut saluer la volonté affichée par l’Union africaine, dès la conférence inaugurale, de se rapprocher des citoyens d’Afrique en communiquant sur son travail et les avancées réalisées, force est de constater qu’en manière de communication proprement dite, un peu de media training (formation à l’interaction avec les média) ne serait pas de trop !

 

SOPHIANE BENGELOUN (ENVOYÉ SPÉCIALE EN ÉTHIOPIE)

 

 

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