Publié le 16 Nov 2018 - 22:54
ANTOINE NGOM (PRESIDENT OPTICS)

 ‘’Les pays anglophones sont en avance…’’

 

Président de l’Organisation des professionnels des Tics (Optics), Antoine Ngom a représenté le secteur privé numérique à l’ouverture du premier Forum francophone de Dakar. Il a attiré l’attention des décideurs présents sur la nécessité de miser sur le numérique. Car, à l’en croire, pour l’avoir très tôt compris, les pays anglophones sont en avance sur ceux francophones.

 

Une cinquantaine de pays francophones participent, depuis hier, au premier Forum francophone de Dakar. A l’ouverture, le président de l’Organisation des professionnels des Tics (Optics), Antoine Ngom, a profité de la tribune offerte pour inviter les dirigeants francophones à saisir la chance que leur offre le digital actuellement. ‘’Le monde francophone a sa partition à jouer dans les grands bouleversements que nous sommes en train de subir et que nous continuerons de subir avec la révolution numérique. Nous avons le choix entre être acteur de cette révolution numérique ou la subir’’, a-t-il averti.

Pour l’instant, le monde francophone est à la traine, comparé à celui anglophone. ‘’Il faut constater qu’aujourd’hui, c’est le monde anglophone qui imprime la marche à suivre dans le domaine du digital, notamment avec les grandes compagnies américaines qui sont leaders en matière d’innovation numérique’’.

Le Nigeria comme le Kenya sont en avance sur bien de pays africains francophones, dans le domaine du numérique. Leurs start-up dépassent de loin celles des pays francophones. D’ailleurs, si, aujourd’hui, une Rwandaise est à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) cela n’étonne point M. Ngom. Le Rwanda se positionne et gagne du terrain dans le domaine digital. Grâce au géant Chinois Ali Baba qui s’y est installé, le pays est devenu un hub africain. ‘’Les pays francophones sont en train de perdre du terrain par rapport à ceux anglophones’’, s’est-il désolé.

Cependant, tout n’est pas perdu pour les pays qui ont en commun la langue française. ‘’Nous sommes persuadés que pour faire face au grand défi qui se pose à lui dans les prochaines années, l’espace francophone, et notamment l’Afrique francophone, devra adresser de manière satisfaisante la révolution numérique et spécifiquement l’innovation dans le numérique’’, a-t-il dit. Il est convaincu que c’est possible.

‘’Le digital est la première révolution que l’Afrique peut s’approprier totalement’’, a-t-il déclaré. Et sur le terrain de l’innovation, le continent n’est pas en reste. Il est premier dans le mobil banking, par exemple. Il pourrait l’être dans d’autres domaines, d’autres secteurs, si les conditions requises sont réunies.  ‘’L’Afrique doit mettre en place des conditions qui lui permettent de jouer des rôles importants. Il faut un environnement favorable, qu’il soit politique, économique ou en matière de capital humain, d’infrastructures numériques de base, etc.’’, a-t-il indiqué. Cela s’impose et les gouvernants gagneraient à le comprendre rapidement.

‘’Le digital va rythmer tous les chantiers économiques, sociaux, sociétaux dans les prochaines années. Le digital sera le catalyseur de l’innovation’’, a-t-il rappelé. Pour ne pas rater toutes les opportunités qu’offre le numérique, Antoine Ngom est d’avis que ‘’la Francophonie devra s’instaurer comme partie prenante dans la réflexion autour des problématiques vécues dans les différentes régions qui la composent’’. Ainsi, seront mieux pris en charge les problèmes des uns et des autres, surtout ceux de l’Afrique.

Le Forum francophone de Dakar se tient les 16, 17 et 18 novembre et, d’après M. Ngom, le privé numérique sénégalais se réjouit de sa tenue qu’il souhaite pérenne.

BIGUE BO

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