Publié le 19 Apr 2016 - 21:13

Commencer d’avoir peur ?

 

Me Kaba s’est donc repris ! J’en suis heureux ! Non pas pour lui, à vrai-dire, car je pense que, de cela, il se moque un peu, mais pour le gouvernement sénégalais et le président Macky Sall. Ils ne le méritent pas, ils valent mieux que ça, pour ne pas parler de notre peuple lui-même.

C’est que le garde des Sceaux, suite à l’incarcération du malfaiteur dûment  jugé et définitivement condamné par un tribunal, Bibo Bourgi, avait eu à répondre à une injonction ‘’onusienne’’. Celle-ci avait été officiellement formulée par une espèce de ‘’machin’’ appelée ‘’Tribunal arbitral de la Commission des Nations unies sur le Droit commercial International ! Excuse du peu … L’ONU elle-même étant un ‘’machin’’, pour parler comme le Général De Gaulle, qu’est-ce que pouvait donc être encore ce truc et, surtout que pouvait-il avoir à voir avec ce bandit de Bibo Bourgi ? Le Commerce International ? Tribunal arbitral ? Qu’est-ce donc que cette histoire ? Le Sénégal n’est quand même pas une firme commerciale que l’on sache, ni Bibo acheteur ou vendeur client ou fournisseur de quoi que ce soit.

Entre le Sénégal et Bibo, aucune relation qui puisse être juridiquement qualifiée de commerciale. Bourgi n’a pas été attrait devant la CREI pour des infractions douanières ou relavant du code des obligations civiles et commerciales, mais pour avoir participé à un pillage systématique de notre économie, opéré par son ami et complice, Karim Meissa Wade Point !

Rien de plus mais rien de moins non plus ! Et il a été convaincu de cette complicité et condamné par la Cour devant laquelle il avait à en répondre. Il est donc, Bibo Bourgi, un bandit sénégalais condamné par un tribunal sénégalais, définitivement et, ainsi, incarcéré dans une prison sénégalaise, et un ‘’Tribunal  arbitral’’ d’une commission des Nations unies et pour le ‘’Commerce International’’ qui plus est, viendrait s’en mêler au point de nous lancer un ultimatum ! Il faut le libérer avant telle date, sinon…’’

Sinon quoi, en fait ? Fulminer comme Zeus sur l’Olympe, lancer ses foudres, c’est bien beau et puis après ? Car que ferait ou que fera le ‘’Tribunal arbitral  de la Commission etc… si nous n’obtempérions pas ? Si nous lui disions d’aller se faire voir, par exemple ? Pas possible de nous assigner devant la Cour de La Haye qui ne connaît que des litiges entre Etats et jusqu’à la preuve du contraire, Bibo Bourgi n’en est pas un ni non plus devant un Tribunal Pénal international du moment que nous ne sommes pas un individu qui puisse en être justiciable pour crimes de guerre ou contre l’Humanité : Dieu merci ! Alors quoi ?

C’est ce que qu’aurait dû penser, peut-être et dire le ministre de la justice auquel ce pétard mouillé, en guise de foudre, avait été adressé. Mais, assez malheureusement pour nous, tout ce qu’il avait trouvé à dire dans un premier temps, c’était : oui nous allons aviser et voir dans quelles conditions il pourrait y avoir moyen de ‘’moyenner’’ afin que, s’il n’était pas vraiment possible de faire autrement, l’on puisse réfléchir aux moyens de voir s’il ne serait pas possible que, finalement… Bref qu’il fallait voir ! Non pas ‘’Non’’ ni ‘’Allez-vous faire voir ! Mais on va réfléchir et étudier… Une sorte de ‘’fin  de non-recevoir ‘’diplomatique ? Voire, car dans ce cas, pourquoi se déjuger à la fin et fulminer à son tour ?

Mieux vaut tard que jamais, en effet ! Me Kaba s’est donc repris, s’est ravisé : une illumination lui est survenue et comme tombée du ciel. Maintenant et même s’il ne le dit pas, il sait qu’il avait tout faux et depuis un bon moment ! Ces trucs, ces ‘’machins’’ aux discours et aux démarchés desquels il croyait tant n’étaient en fait, à la fin des fins et la plupart du temps, que des leurres, des Xuus maa ñapp’’, des attrape-nigauds comme l’on disait naguère ! Juste de nouveaux moyens de domination au service des puissants et des puissances ! Mais, non-violents ces moyens, incolores et inodores et presque indolores autant que faire se peut et finalement séduisants au possible, en direction des élites bobos et des petits-maîtres qui se flattent de toujours être ‘’à la coule’’  dans le sens du vent comme dans l’air du temps !

Car, en vérité, que peut bien vouloir défendre ce ‘’Tribunal arbitral de la Commission des Nations etc…’’ en défendant Bibo Bourgi ? Rien d’autre qu’une certaine idée de la ‘’mondialisation’’ ! Voilà ! Le Sénégal est volé, il est pillé, saccagé ? La belle affaire ! Quelqu’un ou quelques-uns dans le vaste monde et d’abord des banquiers s’en sont trouvés enrichis d’autant ! N’est-ce pas ? Où est le problème ? Pourquoi en faire un tel fromage, un tel barouf ? L’essentiel n’est-il pas que l’argent se crée, n’importe comment, et qu’il puisse circuler librement n’importe où ! C’est ça l’idée, c’est ça le fait. Que cela puisse ruiner des dizaines de pays et des centaines de millions de gens est tout à fait accessoire. L’important c’est qu’à l’échelle du monde, la richesse globale s’accroisse même si elle ne doit profiter qu’à un nombre toujours plus restreint de personnes : 1% dit-on.

Le libéralisme a sans doute du bon mais l’ultra-libéralisme peut lui être bien mortel. Cela est d’autant plus vrai que les Américains, eux-mêmes, qui en ont pourtant été les plus grands chantres, en sont venus à initier le mouvement ‘’Occupy Wall-Street !’’ pour manifester contre leurs propres banques et leur propre système ! Et aujourd’hui, ils font comme une espèce de triomphe au sénateur ‘’gauchiste et socialisant’’ (selon les critères US) Bernie Sanders qui en vient ainsi à pousser Hillary Clinton jusque dans ses derniers retranchements.

La mondialisation concrète, vécue, à des conséquences sociétales encore plus problématiques et dangereuses que dans la sphère économique. Il n’est pas si facile, en effet, de faire accepter à tout le monde ce qui est si injuste que ç’en est, finalement inacceptable. Il faut donc produire et promouvoir un monde qui puisse être reproduit à l’infini à son tour et sur toute la terre. La démocratie et le droit des gens ne sont pas en cause, bien entendu, car ils sont sources de progrès pour tous et pour chacun mais, les pousser à leurs extrémités dernières et vouloir les faire avaliser par le monde entier n’est seulement pas possible !

Chacun, par exemple, est libre de disposer de son corps comme il l’entend mais c’est une autre chose que de vouloir imposer aux autres la manière que vous avez de le faire. L’homosexualité n’est pas un problème à qui ne s’y adonne pas à condition, toutefois, que celui qui l’est ne vienne pas lui demander après de lui vendre son enfant à des fins d’adoption. Déjà qu’avec le ‘’beurre et l’argent du beurre’’ on est confronté à un problème d’éthique des plus importants, que pourrait-on dire de celui-ci alors ? Du refus absolu du devoir de procréation au désir irrépressible et obsessionnel de parentalité. On ne veut pas ‘’faire’’ mais on veut quand même et coûte que coûte ‘’Avoir’’.

Perdues dans cet inextricable dilemme, des populations entières se voient vieillir et devenir infertiles cependant que d’autres se multiplient comme des fourmis. Autour de mes 10 ans, il y avait 1,5 million d’habitants au Sénégal et 39 millions en France métropolitaine. Aujourd’hui notre population ici a été multipliée par plus de 10 alors que celle de nos ‘’cousins’’ n’a même pas doublé, n’augmentant que d’à peine 60 à 70% en 65 ans !

Où en serons-nous tous, croyez-vous, à 100 ans d’ici, sans catastrophes imprévues ? Y répondre, c’est commencer d’avoir peur… ou pas !

 

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