Publié le 26 Aug 2013 - 17:20
DÉCÈS DE THIÉMOKHO COULIBALY (REPORTER-PHOTOGRAPHE)

Un homme bien s'en est allé !

 

 

«La dernière fois que j'ai parlé avec lui, il m'a dit : «Tiens, je t'ai déjà trouvé un nouvel emploi, toi !», m'a confié sur facebook hier une consœur toute émue par la disparition brutale de Thiémokho Coulibaly. «Un jour, lors d'un point de presse au ministère de l'Intérieur, il m'indiquait la manière avec laquelle je devais procéder pour avoir de bonnes infos. Puis il m'a raccompagnée jusqu'au terminus pour me montrer le bus que je devais prendre pour rentrer chez moi», raconte toujours sur le même réseau social une autre consœur, novice à l'époque. Deux témoignages qui suffisent à camper cet homme bon et bien à tous égards.

A la cérémonie religieuse d'hier dans son quartier fétiche de la Médina, comme à sa dernière demeure, le cimetière de Yoff, les hommages se sont mêlés à l'incompréhension, la tristesse à la réalité, la résignation à l'espoir. Hommages à un professionnel aguerri qui a plusieurs fois risqué sa santé (et sa vie) face aux événements politiques survenus dans notre pays. L'un des derniers en date remonte aux pogroms du 23 juin 2011... Incompréhension devant le caractère impitoyable du décret divin, mais posture très vite relativisée au souvenir de ce somptueux verset coranique qui tranquillise les musulmans : «Innâ lillâhi wa innâ ileyhi râdjioûn» (A Dieu nous appartenons, à Lui nous retournons.»

Abdoulaye Ndiaga Sylla a parfaitement résumé en quelques mots l'immense personnalité humaine et professionnelle de «Grand Thié» dont la carrière se confond avec le Groupe Sud Communication. Mais pour un autre confrère, Moriba Magassouba, consterné par la mort de cet homme qui «était plus qu'un frère» pour lui, «sa conscience» et «son professionnalisme» «auraient dû» lui réserver «une meilleure carrière». 

Cela touche à une autre dimension de Thiémokho Coulibaly : la simplicité. Il savait se contenter de ce qu'il avait, et au besoin, le partageait avec les autres, avec le premier venu. Loin des petites querelles, véridique dans les conflits, il avait assez de force pour vous dire, en face, ce qu'il pouvait avoir sur le cœur.

Mais Thié savait cacher des choses. Rares sont ceux qui savent qu'il était hyper-tendu. ''Ah bon ! Il avait l'hypertension ?''  se sont interrogés en chœur beaucoup de personnes pourtant proches''. C'était bien sûr un des traits de caractère de Thiémokho. Pudique jusque dans la mort.

Grand, tu vas nous manquer...

 

Post Scriptum : Si Babacar Touré, Président du groupe Sud Communication n'a pas  été présent à la cérémonie accompagnant Thiémokho Coulibaly à sa dernière demeure, c'est parce qu'il est absent du territoire national.

 

 

 

 

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