Publié le 16 Nov 2018 - 14:43
DECHETS PLASTIQUES AU SENEGAL

Les opportunités du recyclage 

 

Il ressort de la Journée mondiale du recyclage célébrée hier par Proplast industrie, que la réutilisation des déchets est devenue une obligation, au vu des impacts économiques, sociaux et environnementaux.

 

‘’Le recyclage ne doit plus être une option, mais une obligation, car le pays est submergé de déchets plastiques’’. Cette conviction est du directeur du Financement vert et des Partenariats au ministère de l’Environnement et du Développement durable. Pour Amadou Lamine Diagne, cette nouvelle donne permet de s’occuper de son environnement et de son cadre de vie, tout en créant des emplois et de la richesse. Ainsi, le produit recyclé permet d’investir. ‘’C’est un concept de développement durable’’, relève-t-il.

Si l’on en croit M. Diagne, ‘’la population sénégalaise rejette annuellement près de 190 000 t. (Or), les quelques structures, comme Proplast, arrivent à recycler moins de 10 000 t. Ce qui veut dire qu’il y a un reste de 180 000 t de déchets que l’on retrouve dans la nature’’.

De ce fait, il en appelle à la participation de tous (Ong, secteur privé, société civile, etc.) pour lutter contre ce fléau. Concernant l’adoption de la loi interdisant l’usage de sachets plastiques, il estime que pour qu’elle soit effective, il faudra, au préalable, la mise en place des décrets d’application. Comme solution pérenne, il propose la récupération, c’est-à-dire transformer le péril plastique en une opportunité. Ensuite, et surtout, ajoute-t-il, encourager le tri des ordures dans les concessions.

‘’600 dépôts sauvages sont visibles’’

Le directeur général de Proplast industrie, Macoumba Diagne, a laissé entendre que leur objectif, pour cette journée, est de pouvoir rassembler autour d’une table les différents acteurs pour réfléchir sur les enjeux économiques, sociaux et environnementaux du plastique. ‘’Il y a une nouvelle opportunité, car le plastique peut être collecté, récupéré et recyclé pour en faire un produit fini’’, souligne-t-il. Sur les enjeux économiques, à son avis, cela permet de créer une économie circulaire qui crée de l’emploi. C’est-à-dire partir d’une logique de déchet vers celle d’un produit fini. Dans ce dessein, une approche systémique globale et intégrée est mise en avant. Un impact social fort et environnemental est aussi prôné. Par exemple, dans le système de l’éducation, les tables-bancs fabriqués actuellement avec du bois peuvent l’avoir été avec la matière récupérée. Ce qui permettrait  de gérer de manière responsable les ressources naturelles comme le bois. ‘’Si nous parvenons à revaloriser ces déchets plastiques pour en faire des planches et des tables-bancs, cela va permettre à l’Eta de faire de l’économie, de lutter contre la déforestation et participer à la protection de l’environnement’’, dit-il.

Par ailleurs, Proplast exporte le plastique hors frontière, ce qui permet, selon son directeur, de porter positivement la balance commerciale et à améliorer les conditions de vie des populations. Dans la ville de Dakar, il existe 600 dépôts sauvages visibles. Une dizaine de kiosques ont été mis en place par Proplast, sachant que l’ambition est d’arriver à 250 unités sur tout le territoire national. M. Diagne précise que le choix de Sicap Liberté, pour la célébration de la journée, se justifie par la volonté de manifester de la reconnaissance au maire de la commune, Santy Agne, qui avait, dès le début, cru au projet en autorisant l’installation des kiosques de recyclage.

AIDA DIENE

 

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