Publié le 15 Jul 2015 - 04:27
EN COULISSE

Bissao 

 

La Justice Bissau-guinéenne déroule une opération main propre qui vise plusieurs personnalités de l’actuel gouvernement. C’est ainsi que le ministre des Affaires étrangères, Mario Lopes da Rosa, a été interpellé la semaine dernière, libéré sous caution puis interdit de sortir du territoire. Le chef de la diplomatie du gouvernement dirigé par le Premier ministre Domingos Simoes Pereira aurait joué un rôle de premier plan dans un scandale de vente de licences et d’autorisations illégales de pêche pendant la période de transition ayant suivi le coup d’Etat du général Antonio Injai.

Il a dû payer une caution de 100 millions de francs CFA pour rentrer libre chez lui. Plusieurs sources concordantes indiquent que le procureur général de Bissau vise également les délits de corruption et de crimes économiques contre le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Communautés, Mario Lopes da Rosa. Toutes choses que ses avocats prennent très au sérieux à la lumière de son audition de mardi dernier par le procureur général qui lui a retiré son passeport, avant de lui signifier son interdiction de sortie du territoire bissau-guinéen.

...Le même jour, le Secrétaire d'Etat à la Jeunesse, à la Culture et aux Sports, Thomas Gomes Barbosa, a aussi été entendu par les enquêteurs du ministère public bissau-guinéen. Il est soupçonné de tremper dans des malversations financières lorsqu'il a exercé la fonction de secrétaire d'État à la pêche sous le gouvernement de l’ancien Président Carlos Gomes Junior. Il faut dire que l’opération mains propres lancée par la justice bissau-guinéenne a déjà fait tomber le Secrétaire d'Etat à la Coopération et des Communautés, Idelfrides Fernandes, qui a été arrêté puis libéré à la suite des enquêtes judiciaires sur la vente présumée de passeports diplomatiques, là aussi pendant la période de transition.

Au total, ce sont 12 membres du gouvernement bissau-guinéen qui ont été obligés de déférer à une convocation de la justice de Guinée-Bissau, depuis un an. La situation devient préoccupante pour les ministres en délicatesse avec la justice au point que le Premier ministre Domingos Simoes Pereira  en a fait référence dimanche au cours des célébrations du premier anniversaire de l'Exécutif. Exprimant sa confiance en la justice de son pays, le Premier ministre admet désormais l’imminence d’un remaniement.

 

Section: