Publié le 4 Jun 2022 - 22:45
FOOT - LIGUE DES NATIONS

Le Danemark embrouille les bleus

 

Mise sur orbite par Karim Benzema au retour des vestiaires, l'équipe de France a finalement concédé sa première défaite au Stade de France depuis novembre 2020 face à un Danemark patient et réaliste (1-2), qui a su faire la différence grâce à un doublé d'Andreas Cornelius.

 

Andreas Cornelius a un nom de commode dans un catalogue d'ameublement, mais pas que : c'est aussi un homme qui n'aura pas laissé de grands souvenirs lors de son passage en Ligue 1 et qui aura su se refaire la cerise, ensuite, notamment à Trabzonspor, où l'attaquant danois a enfilé les perles cette saison. De quoi faire peur aux Bleus ? A priori, non, et pourtant. Pourtant, vendredi soir, l'ancien buteur des Girondins de Bordeaux a surgi deux fois et a battu deux fois Hugo Lloris, fauchant au passage la série de sept victoires consécutives d'une équipe de France qui entretient donc sa sale histoire avec les matchs disputés en fin de saison, hors phase finale (septième défaite dans l'ère Deschamps lors d'un mois de juin). Et voilà les Bleus, usés pas une saison dégoulinante de matchs, dans l'obligation de se remettre la tronche à l'endroit, lundi soir, à Split.

La tête dans le mur

Ce France-Danemark joué dans un Stade de France blindé a d’abord débuté par une scène inédite : celle d’un sélectionneur en survêtement, planté à l’entrée d’une surface de réparation et transformé en planche par ses joueurs offensifs. Puis, Guy Stéphan, envoyé exceptionnellement au front pour remplacer Didier Deschamps, qui a eu le malheur d’apprendre cette semaine le décès de son père, a ensuite filé s’installer avec le reste du staff sur le banc et a alors assisté à une première période assez molle de ses ouailles. Quarante-cinq minutes lors desquelles les Bleus ont tourné en rond et où le trio offensif (Griezmann, Mbappé, Benzema) a été trouvé à plusieurs reprises entre les lignes sans pour autant réussir à vraiment fendre un bloc danois impénétrable.

La faute à un manque de rythme et à l’absence de courses sans ballon pour s'ouvrir des espaces, que Karim Benzema, qui a vu un but lui être refusé pour la deuxième fois en moins d’une semaine à Saint-Denis, a tenté de surmonter au bout du premier quart d’heure, en vain, malgré un bon centre en retrait de Kanté (13e). Le Danemark a, de son côté, parfaitement récité ses gammes, alternant phases de pressing haut et de bloc bas, tout en s’offrant une belle opportunité en début de rencontre avec un poteau sortant trouvé par Joakim Mæhle (4e) dans la foulée d’un bon ballon récupéré par Joachim Andersen dans les pieds de Kylian Mbappé. Une tâche qui n'a pas été la seule de la soirée de l'attaquant du PSG, qui s'est essayé une fois à la frappe (30e), mais a surtout dû quitter ses potes à la pause en se touchant le genou. Bon point, en revanche : les nouvelles promesses distribuées, avec et sans ballon, par Aurélien Tchouaméni.

Cornelius, le beau coup de trompe

Revenus des vestiaires avec un Christopher Nkunku sur la tête, les Bleus ont accepté de monter le son en seconde période avec une action symbole six minutes après les citrons, initiée par une merveilleuse passe cachée d'Antoine Griezmann vers Kingsley Coman, venu se glisser à l'intérieur, accélérée par le duo Benzema-Nkuku et conclue par la malice de l'attaquant du Real, auteur d'un double contact et d'un crochet avant de moucher Schmeichel (1-0, 51e). Problème : derrière cette belle ouverture du score, l'équipe de France a beau avoir poussé, elle a également vu la cuisse de Raphaël Varane lâcher et le tank Andreas Cornelius venir parfaitement couper un centre de Højbjerg à la suite d'une perte de balle de Koundé côté droit (1-1, 68e). Les vingt dernières minutes se sont alors jouées sur un fil : Hugo Lloris a été décisif sur une frappe au premier poteau de Skov Olsen (72e) et sur une reprise d'Eriksen (86e), alors qu'en réponse, N'Golo Kanté a envoyé un bisou sur le poteau gauche danois (81e). Puis, à deux minutes de la fin, au bout d'une longue ouverture de Mæhle, Cornelius a montré une seconde fois le bout de son nez, profitant d'une mauvaise couverture de Theo Hernández pour s'offrir un duel avec Saliba avant de s'offrir un doublé devant Lloris (1-2, 88e). Pour la première fois depuis le mois de novembre 2020, ainsi est tombée l'équipe de France dans son jardin.

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